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Papillomavirus, méningite, grippe : la vaccination progresse en Corse mais reste insuffisante


Michela Vanti le Mercredi 26 Avril 2023 à 11:25

Du 24 au 30 avril a lieu la semaine mondiale de la vaccination. L'occasion pour l'ARS de Corse de rappeler l’importance des vaccins, alors que sur l'ile la couverture vaccinale contre certains virus est encore insuffisante



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Les Corses sont-ils suffisamment vaccinés ? Une étude diffusée ce 25 avril à l'occasion de la semaine européenne de la vaccination par l'ARS de Corse indique que "d'une manière générale, même si les couvertures vaccinales augmentent sur l'ile, elles restent inférieures à celles retrouvées au niveau national."
Autrement dit : certains résultats sont encourageants, mais des efforts restent à fournir selon l'agence de santé qui martèle "la vaccination reste le moyen de prévention le plus efficace pour se protéger contre certaines infections graves, et diminuer le risque d'épidémie."

Des couvertures insuffisantes
Par exemple, alors que le vaccin contre le papillomavirus prévient jusqu'à 90 % des infections à HPV à l'origine de cancers du col de l'utérus, de la vulve, du vagin, de l'anus, du pénis mais aussi certains cancers de l'oropharynx, la couverture vaccinale est très largement insuffisante en Corse. En 2022, la protection restait faible chez les jeunes filles : 41 % % des moins de 15 ans avaient reçu une injection, contre le 49% en France métropolitaine) et 30 % pour le schéma complet chez les filles âgées de 16 ans contre 42 % au niveau national. "Ce chiffre est en progression, mais encore insuffisante", comment la note de l'ARS qui précise que chez les jeunes garçons, le taux de couverture est encore plus faible, alors que la vaccination est recommandée depuis deux ans. La couverture vaccinale atteint seulement 6 % pour la première dose à 15 ans contre 12,8 % au niveau national. 

En France, le taux de couverture pourrait rapidement progresser. Le 28 février, en visite à Jarnac, le chef de l'Etat a annoncé, à partir de la rentrée prochaine, le lancement d'une campagne de vaccination dans les collèges pour les élèves de 5e.  "Cela permet d'éviter beaucoup de cancers", avait fait valoir Emmanuel Macron. En effet, dans certains pays comme l'Australie, la Suède ou le Royaume-Uni, où des programmes de vaccination en milieu scolaire ont été déployés, les couvertures vaccinales élevées ont permis d'observer une diminution de l'incidence des lésions précancéreuses et/ou des cancers invasifs du col de l'utérus, note Santé Publique France.
 
Et la grippe ?
Un autre point de vigilance est identifié par Santé publique France et relayé par l'ARS Corse concerne la couverture vaccinale contre la grippe qui "reste insuffisante dans les populations à risque", prévient l'établissement public. Lors de la saison 2022-2023, la couverture vaccinale des personnes à risque de grippe sévère était de 46 % en Corse, équivalente à la saison précédente contre 51,5 % en France métropolitaine. Elle était de 27 % chez les personnes à risque âgées de moins de 65 ans et de 49 % chez les personnes âgées de 65 ans et plus. "Les couvertures vaccinales contre la grippe, restaient ainsi insuffisantes chez les personnes présentant des facteurs de risque, inférieures à l’objectif de vaccination de 75 % fixé par l’OMS." commente l'agence de santé corse. 

 
Des nourrissons moins vaccinés que sur le continent
Chez les nourrissons, nés à partir du 1er janvier 2018, pour lesquels s'applique l'extension de l'obligation vaccinale, l'augmentation du recours à la vaccination se poursuit ( 91 % (équivalent au niveau national) mais reste toujours en dessous des objectifs à 95 %.

Chez les enfants à 33 mois la couverture vaccinale ROR (rougeole oreillons rubéole) s'établie à 82 %. Un chiffre de 4 points par inférieur  au niveau national. La Corse fait partie, selon cette étude, des régions avec les couvertures vaccinales les plus basses.

Si la couverture vaccinale contre le méningocoque C augmente chez les nourrissons en Corse ce chiffre reste inférieure à la couverture vaccinale nationale (87% contre 91% en France) et l’objectif de 95 % n’est pas encore atteint. Même constant pour la couverture vaccinale (au moins une dose à 8 mois) contre le méningocoque B que sur l'ile est de 48 % contre 49 % au niveau national. "Pour rappel, les infections invasives à méningocoque sont des infections potentiellement foudroyantes qui nécessitent une prise en charge très rapide. La généralisation de la vaccination contre les méningocoques de sérogroupe C a permis une diminution très importante de l’incidence de cette maladie chez les nourrissons et les jeunes enfants. explique le Docteur Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France  favorable à la la vaccination contre les infections invasives à méningocoque de sérogroupe B (IIM B). Les IIM B continuent d’entrainer des hospitalisations avec des séquelles pouvant être très invalidantes, notamment neurologiques et des décès potentiellement évitables chez les jeunes. Un bénéfice majeur est donc attendu de la mise en place de cette vaccination chez les nourrissons."

Depuis 2022, la vaccination des nourrissons contre le méningocoque B a été introduite dans le calendrier vaccinal. Le schéma vaccinal comprend deux doses et un rappel. Première dose à l’âge de 3 mois suivie d’une deuxième dose à 5 mois et d’un rappel à 12 mois.

Vaccination : comment savoir si je suis à jour ?

Élaboré par le ministère chargé de la Santé, après avis de la Haute autorité de santé (HAS), le calendrier des vaccinations rassemble les recommandations vaccinales, générales et particulières, applicables en fonction de l’âge : calendrier des vaccinations 2023 à destination des professionnels de santé et calendrier 2023 simplifié, à destination du grand public.


Depuis 2022, le carnet de vaccination électronique est inclus dans l’espace numérique en santé « Mon espace santé ». Il permet aux professionnels comme aux usagers de renseigner les vaccinations réalisées et de connaitre les prochaines vaccinations prévues selon l’âge.