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Opération de la sous-direction antiterroriste à Ajaccio : 3 militants nationalistes arrêtés


V.L. le Jeudi 1 Décembre 2022 à 20:44

Trois militants nationalistes, dont Pierre Paoli, un des piliers de Corsica Libera, ont été arrêtées ce jeudi 1er octobre en Corse dans le cadre de l'enquête sur une conférence de presse clandestine en 2021.



Photo illustration archives CNI
Photo illustration archives CNI
Ce jeudi 1er décembre au matin la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la direction centrale et la police judiciaire de Corse ont mené une opération dans la région ajaccienne pour interpeller plusieurs militants nationalistes parmi lesquels figure Pierre Paoli, un des leaders de Corsica Libera.

Au total "trois personnes ont été arrêtées ce matin dans la région ajaccienne dans le cadre d'une information judiciaire ouverte par le parquet national antiterroriste (Pnat), notamment du chef d'association de malfaiteurs terroriste", a indiqué une source judiciaire selon laquelle la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire a effectué ces trois interpellations, en lien avec l'enquête sur une conférence de presse clandestine de 2021.


Les arrestations de ce jeudi seraient liées FLNC  a précisé à l'AFP une source proche du dossier. En mai 2021, la création d'un nouveau groupe armé baptisé "FLNC Maghju 21" avait été annoncée lors d'une conférence de presse clandestine. Puis en septembre 2021, le FLNC avait menacé d'un retour à la lutte armée sur l'île si l'Etat français poursuivait "sa politique de mépris", dans un communiqué transmis à Corse-Matin.
Ce communiqué non daté était accompagné d’une vidéo dans laquelle une cinquantaine d'hommes, cagoulés, vêtus de noirs et lourdement armés entouraient un activiste qui lisait, dans la nuit, ce texte signé du FLNC Union des combattants (FLNC-UC) et du FLNC du 22 octobre.

De nombreux soutiens 
Sulidarita, association de défense des prisonniers politiques, et Corsica Libera ont annoncé ces arrestations sur les réseaux sociaux. Ils ont précisé que Pierre Paoli, l'un des leaders du parti indépendantiste, qui avait été acquitté en juin 2018 par la cour d'assises de Paris pour des attentats en 2012, et "plusieurs autres personnes" avaient été interpellées jeudi matin.

Un appel au rassemblement avait été lancé pour 19 heures devant le commissariat d'Ajaccio. 

Dans un communiqué l'associu Patriotti a dénoncé le fait que dans "les dernières semaines, les provocations judiciaires se multiplient contre les militants de Patriotti. Alors qu’il y a 6 mois le gouvernement français parlait de processus, de dialogue et d’apaisement, les faits de ces derniers jours démontrent la réelle volonté du gouvernement français qui choisit délibérément les voies répressives." 




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Rassemblement dans le calme  
Exigeant "la libération immédiate de tous les gardés à vue", l'association, tout comme Corsica Libera, avait appelé à un rassemblement devant le commissariat d'Ajaccio jeudi soir à 19h00.
A l'heure dite, quelque 150 personnes, dont plusieurs élus indépendantistes et autonomistes, se sont rassemblées dans le calme, en brandissant un grand drapeau corse, à proximité du poste de police où des barrières anti-émeutes avaient été installées et des CRS déployés.
Ces arrestations interviennent Sur fond de tensions entre les élus nationalistes corses et l'Etat concernant la situation des prisonniers dit politiques.
L'agression mortelle en mars à la prison d'Arles d'Yvan Colonna, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac, avait donné lieu à des semaines de manifestations et de heurts en Corse.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, s'était rendu dans l'île en mars et s'était engagé à discuter de l'avenir de l'île, jusqu'à une possible autonomie, dans un cycle de réunions prévues toutes les six semaines.
Mais, le 29 septembre, un énième refus de la justice d'accorder une libération conditionnelle à Pierre Alessandri, également condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac mais libérable depuis 2017, avait grippé ce cycle.
Le 4 octobre, M. Darmanin avait annulé une visite dans l'île, estimant que "les conditions d'un débat serein" n'étaient "pas réunies". Le ministre est désormais attendu en Corse les 8 et 9 décembre prochains.
"Alors que nous devons tous travailler à l'apaisement, je déplore ces signaux contre-productifs eu égard au processus en cours", a regretté sur Twitter, la présidente de l'Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis, en référence à ces arrestations.