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Olivier Pantaloni (AC Ajaccio) : "j'espère que face à Troyes, on retrouvera des couleurs"


Naël Makhzoum le Samedi 25 Février 2023 à 12:15

L'AC Ajaccio (19e) s'apprête à recevoir Troyes (17e), dimanche à 15 heures, pour un match capital dans la course au maintien. Depuis la trêve internationale, les Acéistes n'ont réussi qu'à battre Angers, lanterne rouge de Ligue 1, par deux fois. Avec huit revers sur le dos en deux mois, le moral des hommes d'Olivier Pantaloni est en berne. L'entraîneur fait le point sur cette mauvaise forme et sur la bataille à engager pour éviter la relégation toujours indécise.



Olivier Pantaloni (Photo Michel Luccioni)
Olivier Pantaloni (Photo Michel Luccioni)
- Depuis la Coupe du monde et la reprise du championnat le 28 décembre dernier, vous n'avez réussi qu'à battre le dernier de Ligue 1, Angers. Sinon, ce sont huit défaites pour démarrer 2023. Comment jugez-vous ces deux derniers mois ?
- Le bilan est complètement négatif. On a entamé par une victoire face à Angers, un match important dans la course au maintien. Et puis derrière, ça a été très compliqué. Beaucoup de défaites, beaucoup de blessés... Malgré la victoire, on avait eu les prémices de ces difficultés contre Angers. Derrière, on a vu qu'elles étaient réelles et on n'a pas su et pas pu les corriger, parce qu'il nous a manqué beaucoup de joueurs cadres de l'effectif qu'on commence seulement à retrouver. Ça a été une période noire pour nous.

- L'ACA a beaucoup de mal à marquer, trouve les montants quasiment lors de chaque match... Beaucoup de détails qui ne tournent pas en votre faveur. Ça illustre cette période noire ?
- C'est vrai que sur l'aspect offensif, on éprouve des difficultés à marquer des buts, mais c'est le cas depuis le début de la saison. On n'a jamais réussi à avoir la totalité de nos recrues sur le terrain en pleine forme. On joue quasiment avec une attaque qui évoluait l'an dernier en Ligue 2, voire même avec certains joueurs qui étaient remplaçants la saison dernière, au cours de laquelle on n'avait pas été non plus très performants sur le plan offensif. Malgré ça, sur la première partie de saison jusqu'à la trêve de la Coupe du monde, nos contenus étaient intéressants. Il nous manquait cette faculté de pouvoir débloquer, certaines fois, des situations, marquer des buts. Mais le contenu et le jeu étaient intéressants et on avait une forme de solidité sur le plan défensif.

Depuis le retour de la trêve et après ce match d'Angers - mais même contre eux, je me souviens avoir beaucoup souffert et être passés près d'un retour adverse - on a perdu beaucoup de notions défensives. Le match de Monaco (défaite 7-1) nous a-t-il fait extrêmement mal ? En prendre 7, c'est dur à digérer mentalement. On essaie de faire reprendre confiance aux joueurs. Mais aujourd'hui, sur le plan défensif ou offensif, on est en crise de confiance, c'est indéniable. On a l'impression qu'on peut jouer des heures sans pouvoir marquer, qu'à chaque fois que l'adversaire a le ballon, on est en grandes difficultés. Avec le retour de certains joueurs, j'espère qu'on retrouvera un regain de confiance qui nous permettra d'être meilleurs.

"On a mangé notre pain noir"


- La claque de Monaco a forcément fait mal aux têtes, mais à l'entraînement, avez-vous l'impression que ce groupe est autant en difficulté que ce qu'on peut observer en match ?
- Je n'ai rien à reprocher à l'état d'esprit du groupe, les joueurs donnent le maximum. Sauf qu'encore une fois, le fait d'avoir moins d'expérience sur le terrain rend les choses plus compliquées en Ligue 1. En Ligue 2, on pouvait compenser par une certaine débauche d'énergie. Là, c'est autre chose. Il faut avoir du talent sur le terrain. On a des jeunes en devenir mais ce n'est pas encore ça, et des joueurs qui étaient remplaçants en Ligue 2 pour qui s'imposer en Ligue 1 n'est pas évident.
Même au cours des rencontres à domicile face à Lyon et Nantes, quand on a l'emprise sur le jeu, qu'on fait un maximum d'efforts pour contenir ces équipes et qu'on n'arrive pas à débloquer le score, on voit qu'à l'inverse, il faut parfois une seule situation à ces équipes-là pour nous faire mal. Quand il y a la débauche d'énergie, qu'il n'y a pas de récompense au bout et que par dessus, il y a la punition, mentalement, c'est très difficile. Et encore une fois, les joueurs n'ont jamais renoncé au cours des rencontres, mais ils se sentent quand même impuissants. 

- Malgré tout ça, il n'y a pas d'équipe réellement décrochée hormis Angers (8 points de retards sur Ajaccio). Vous êtes 5 équipes à vous tenir en 3 points et au bout, il n'y a que deux tickets pour la Ligue 1. Quand on parle de course au maintien, on est en plein dedans...
- C'est là-dessus qu'on essaie de travailler au niveau du mental des joueurs, en leur disant que tout reste possible. On a mangé notre pain noir. J'espère qu'à partir de dimanche face à Troyes, on retrouvera des couleurs et que ça nous permettra de retrouver de la confiance, car ça vient des résultats. On a vu l'année dernière, dans une saison où on était loin d'être favoris, que quand les résultats s'enclenchent, c'est beaucoup plus facile de jouer. A l'inverse, dans une spirale négative, les joueurs ont des difficultés, des craintes, des doutes, même s'il y a la volonté de donner le meilleur, ça les ampute de certaines qualités et d'une forme de lucidité. 

- A domicile, vous allez affronter Troyes (17e), puis Montpellier (14e). Derrière, en avril, il y aura un enchaînement de trois matchs contre Auxerre (18e), un déplacement à Strasbourg (15e) et la réception de Brest (16e). La saison se joue-t-elle ici ?
- Ce sont assurément les matchs au cours desquels il faudra qu'on soit véritablement très performants. Je ne dis pas que ceux face à Reims, Monaco, Lille ou Clermont sont perdus. Mais sur ces matchs-là, il faut qu'on arrive à faire la différence.

- Avec Ajaccio, il y a donc Strasbourg, Brest, Troyes, Auxerre et Angers. 4 équipes descendront en Ligue 2. Selon vous, qui a le plus de chances de se maintenir ?
- Pour moi, les plus grosses chances, je les attribue à Strasbourg. Je pense que quand on a un effectif comme le leur avec des attaquants qui sont déjà à 12 buts (Habib Diallo), ça veut dire qu'il y a du potentiel. C'est l'équipe qui, a mon sens, réussira à ne pas descendre. Derrière, il en reste 5 pour une place. C'est à nous d'en mettre 4 derrière. Face à ces équipes-là, je ne pense pas qu'on ait à faire preuve de complexes.