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"Octobre Rose" : Un mois de solidarité et de lutte contre le cancer


Marilyne SANTI le Vendredi 1 Novembre 2013 à 21:45

Le mois d’octobre s’en est allé, et avec lui « Octobre rose », la campagne de sensibilisation au dépistage du cancer du sein menée par l’Institut national du Cancer. Un mois pour recueillir des fonds qui seront intégralement affectés au programme de recherche Eisinger sur le " Dépistage intensifié du cancer du sein et du colon chez les sujets à haut risque résidant en Corse "(signé le 12 Octobre avec l'Institut Paoli Calmettes), mais surtout pour rappeler en Corse, comme au national, combien le dépistage précoce peut sauver des vies.



Les participants à La Marche Contre le Cancer / Photos Marilyne SANTI
Les participants à La Marche Contre le Cancer / Photos Marilyne SANTI
Le cancer du sein reste le 1er cancer chez la femme et la 1ère cause de décès par cancer. Une femme sur huit sera concernée par cette maladie au cours de sa vie, mais détecté à un stade précoce le cancer du sein peut être guéri dans plus de 90% des cas. A ce jour, alors que le dépistage constitue toujours l'une des armes les plus efficaces contre le cancer, une femme sur trois ne se fait toujours pas dépister, ou pas régulièrement.
2013 est la vingtième année de campagne de lutte contre le cancer du sein, dont le but est de convaincre du rôle primordial du dépistage précoce et de faire progresser la recherche. Avec environ 49 000 nouveaux cas par an et plus de 11 800 décès estimés en 2012 en France, le cancer du sein se positionne au premier rang des décès par cancer chez la femme. Malgré ces chiffres imposants, la participation au dépistage organisé semble stagner pour n’atteindre 52% des femmes de plus de 50 ans dépistée. Au niveau européen, la France affiche un retard de 18% en moyenne.
Les deux comités de Corse avaient organisé à Ajaccio, Saint-Florent, Aléria, Macinaggio, Sartène, Porto-Vecchio et Ajaccio des marches symboliques où chaque participant s’était vu remettre un ballon rose, et un bracelet de la même couleur à chaque femme qui s’engageait à se faire dépister. Les dix euros de participation par personne, allaient être reversés au programme de recherche que le Professeur Eisinger conduira en Corse. Lors du match contre Nantes, les joueurs de l’ACA avaient porté des maillots aux couleurs de la ligue, maillots qui avaient ensuite été mis aux enchères sur le site internet du club au profit du Comité de la Corse-du-Sud de la Ligue. Sur Propriano un concert par la chorale de gospel Altri Voce, avait eu lieu dans l'église de la Miséricorde, à Propriano. D’autres manifestations avaient démontré que mobilisation n’était pas un vain mot pour les antennes corses de la ligue contre le cancer.

Dépister tôt, pour traiter mieux

Malgré l’avancée certaine de la recherche, il est impossible à ce jour d’éviter la survenue de ce cancer. Par contre, un dépistage de la maladie dans les meilleurs délais, simplifiera les traitements et permettra d’accroître de façon nette les chances de guérison. Dépister veut dire détecter chez des personnes à priori saines des anomalies qui se révèleraient cancéreuses ou qui pourraient évoluer vers cette pathologie. Alors, quelles recommandations pour un dépistage précoce ? Un suivi une fois par an chez son médecin ou gynécologue à partir de 30 ans, et une mammographie qui détectera les anomalies de petites tailles. Le programme national de dépistage organisé du cancer du sein permet à chaque femme de 50 à 74 ans (période la plus à risque), de bénéficier gratuitement d'une mammographie, tous les deux ans. En cas d'anomalie, des examens complémentaires seront prescrits : mammographie complémentaire, échographie, ponction et biopsie. Pour un examen apparaissant comme normal, la radiographie sera envoyée par le radiologue à la structure de gestion où elle est lue par un 2ème radiologue spécialisé dans la lecture des mammographies.
La participation au dépistage est inégale en Corse. De part son relief et le problème d’accessibilité certains lieux ont un taux largement supérieur à d’autres. D’autre part, bien que le dépistage du cancer du sein soit largement connu de la population, la participation au dépistage reste un geste « qui ne va pas de soi » pour de nombreuses femmes.

Témoignage de Joëlle bénévole lors de ce mois d’octobre rose

Joëlle Antonna et les bénévoles de la Ligue, aides de tous les instants
Joëlle Antonna et les bénévoles de la Ligue, aides de tous les instants
Antona Joëlle, revient d’un enfer qui aujourd’hui encore ne lui laisse pas de répits. Courageuse, elle l’est, même si parfois durant son parcours, elle s’est demandée si le mieux n’était pas ailleurs que sur cette terre.
Le 3 mars 2011, les médecins lui ont  détecté un cancer du rectum qui avait métastasé le poumon gauche. L’intervention et le suivi post opératoire ont eu lieu à l’hôpital de la conception à Marseille, et à Nice ou l’on a procédé à la nécrose de la métastase (technique robotique cyberknife).
«  J’ai connu beaucoup de souffrance ensuite. Une chimiothérapie et un traitement très lourds, sans compter le choc psychologique lié au changements opérés sur mon corps ».
Un an après, une stomie était envisagée comme unique solution. Tout seule, éloignée de sa famille par une maladie mal vécue et mal acceptée par l’entourage, Joëlle tente de relever la tête et y arrive, car même handicapée à 80%, cette battante qui a décidé de surmonter tous les obstacles, assure que la vie vaut la peine d’être vécue. « Aujourd’hui je suis à ma première rémission et je ne saurai que dans cinq ans si je suis en rémission complète, j’étais à un stade IV,  et l’on me considère comme miraculée. J’espère avoir encore beaucoup d’années à vivre pour surmonter la maladie, la perte de ma situation professionnelle et l’éclatement de ma famille ».
Joëlle a trouvé au sein des hôpitaux, des soignants et notamment du service d’oncologie de Castelluccio, humanité, réconfort et professionnalisme. «  Tout ce que je peux dire après cette expérience face au cancer, c’est qu’il ne faut pas en avoir peur et faire confiance aux professionnels. La ligue contre le cancer m’a portée, encouragée lorsque j’étais dans les appartements thérapeutiques, par le biais de ses bénévoles. Aidée par les médecins, je suis aujourd’hui surveillée de très près et j’aide moi-même les gens malades qui ont peur et qui n’en sont qu’au début de leur parcours. Il faut avancer, aider le milieu associatif, et surtout dire et redire combien le dépistage précoce est une arme essentielle contre la mortalité liée au cancer »