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"Noël, c'est purement commercial" : les gens dans le besoin oubliés des marchés, estime l'Associu A Salvezza


le Samedi 16 Décembre 2023 à 09:18

Sous la plume de son président Miché Baltolu, l'Associu A Salvezza, basée dans le Fiumorbu, a adressé une lettre ouverte au président de la Collectivité de Corse, Gilles Simeoni, pour que l'économie de Noël laisse une petite place à la solidarité, avec la mise à disposition, sur les marchés corses, de chalets accessibles aux populations les plus nécessiteuses.



Photo Facebook
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- Comment cette idée vous est-elle venue ?
Miché Baltolu : "Au travers de mon association, j'oeuvre tous les jours pour les gens qui sont dans le besoin. Et je m'inquiète de constater qu'on pense de moins en moins à ces gens lorsqu'il s'agit d'organiser une manifestation, et notamment à Noël. Je me suis promené dans le marché de Noël d'Ajaccio et je n'y ai vu que des prix exorbitants. Les gens dans le besoin ne peuvent pas bénéficier de ces moments de joie. Je me souviens des récits de nos anciens, dans les villages, qui faisaient à manger à Noël à ceux qui n'avaient pas de quoi manger. C'était un moment d'humanité et de partage. Aujourd'hui, Noël, c'est purement commercial. Sur les marchés, je ne vois pas un seul stand de jouets, alors que c'est un peu pour les enfants, Noël.... Eh non, c'est axé sur la bouffe. Oui, il faut bien que tout le monde travaille mais un petit chalet avec un repas chaud pour les gens qui vivent des minima sociaux, je pense que ce serait une bonne chose.

- Avez-vous eu un retour de la Collectivité de Corse ?
- Non, pas encore, mais la lettre a été postée lundi seulement. Si ça ne se fait pas cette année mais l'année prochaine, je serais content que ça aboutisse.

- Pourquoi tenez-vous à ce que ce soit la collectivité qui s'empare de votre idée ?
- Nous, on est une petite association, on ne nous donne pas de subventions. La Collectivité de Corse, elle, a de l'argent. Et ça me semble naturel que la solidarité soit portée par les pouvoirs publics. Ce qui ne nous empêchera pas de mettre à disposition nos bénévoles et d'assurer les repas. Mais la misère sociale en Corse, elle existe. C'est le thème de campagne de tous les partis politiques et puis, du jour, au lendemain, on n'en parle plus... Je pense qu'on veut minimiser la misère sociale en Corse.

- Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?
- Il y a un tabou sur la pauvreté en Corse. Le Corse est fier, il a toujours du mal à taper à la porte des services sociaux. Mais la misère, elle est chez les Corses aussi.

- Si ce projet aboutit, comment faire pour que ce chalet pour les plus nécessiteux ne "profite" pas à ceux qui ont les moyens ?
-On demandera des justificatifs de ressources aux gens. Qu'ils nous montrent que les sous leur sont comptés.

- N'est-ce pas délicat ?
- Oui, je le conçois. Il y a des gens qui ne le feront pas, mais il y a des gens qui le feront. Et si le projet voit le jour, on fera en sorte de ne pas l'identifier comme le chalet des pauvres. On l'organisera autrement. Ce sera le chalet Sulidarita umana.