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Nazione interpelle la commission des finances de l’Assemblée Nationale à l’occasion de sa venue en Corse


MP le Jeudi 7 Mars 2024 à 13:44

Le parti indépendantiste souhaite profiter du déplacement à Bastia de la commission des finances pour lui soumettre publiquement une série de questions.



(Photo : Archives Laurent Hérin)
(Photo : Archives Laurent Hérin)
Alors qu’une délégation de la commission des finances de l’Assemblée Nationale est en Corse aujourd’hui et demain dans le cadre du projet de révision constitutionnelle consacré à la Corse, par la voie d’un communiqué transmis à la presse, Nazione entend « interpeller publiquement les parlementaires français autour d’une série de questions qui, pour l’heure, ont été totalement occultées des discussions de Beauvau » et qui apparaissent « fondamentales pour l’avenir de la Corse » au mouvement.
 
« Jusqu’à ce jour, la question du rapport financier entre la Corse et la France est, en effet, systématiquement abordé, du côté de Paris, sous l’angle d’une double rengaine. Il s’agit, en premier lieu, de répéter de façon péremptoire que « la Corse coûte cher à la France » et qu’elle ne pourrait « vivre sans l’aide de la France », puis d’ajouter, en second lieu, "qu’il est nécessaire de faire la chasse aux prétendus « privilèges » dont disposerait indûment la Corse », écrit le parti en notant que Charles De Courson, qui fait partie de cette délégation, « a été, des années durant, le principal promoteur de ce discours au Palais Bourbon ». « Nous ne nous situons nullement dans une logique consistant à demander plus d’aides financières à la France, mais bien de retrouver la maîtrise de l’ensemble des leviers de notre développement dans une perspective de pleine souveraineté, seule garante d’un mieux-être social et économique », ajoute Nazione. 
 
Dans ce droit fil, afin d’« éclairer le débat », le parti demande à « disposer, en toute transparence, de toutes les données objectives permettant d’établir la réalité de la balance financière entre la Corse et la France » et en conséquence au président de de la commission des finances d’interroger officiellement le ministère des finances afin de verser au débat public trois éléments.
 
Tout d’abord le montant de l’ensemble des recettes fiscales et parafiscales perçues par l’État en Corse ainsi que leur évolution. « Nous ne disposons à cet égard que de la compilation de chiffres partiels. En l’état, ceux-ci attestent que les subventions d’État stagnent ou reculent alors que les impôts que Bercy prélève en Corse augmentent considérablement et de façon constante », souligne le mouvement. 
 
Par ailleurs, il requiert également que soit désormais connu « le montant des revenus du domaine, notamment les recettes effectives et potentielles liées à la présence de la base militaire d’A Sulinzara-Vintisari ainsi que l’évaluation des coûts induits par celle-ci ». « Ces informations sont pour l’heure tenues secrètes », regrette Nazione, en pointant qu’il « est dans le domaine public qu’en Sardaigne, le coût horaire de la location était estimé en 2003 à 50 000 euros de l’heure ». « Plus récemment, des données officielles ont révélé que ce marché génère des bénéfices annuels colossaux pouvant atteindre plusieurs centaines de millions d’euros par an. Il s’agit donc là d’un actif économique à intégrer dans l’évaluation de rapports financiers entre la Corse et la France », appuie-t-il.
 
Enfin, le parti indépendantiste souhaite également que le montant global de l’épargne corse soit communiqué, en notant que « les derniers chiffres rendus publics dépassaient les 11 milliards d’euros et attestaient d’une progression beaucoup plus importante que le territoire français ». « Il s’agit potentiellement d’un puissant levier de développement pour notre pays », relève encore le mouvement avant de conclure : « Pour Nazione, sans ces éléments, il est illusoire d’espérer négocier de façon loyale un quelconque statut fiscal ».