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Municipales de Porto-Vecchio - Georges Mela : " J'ai confiance dans les Porto-Vecchiais "


GAP le Mardi 16 Juin 2020 à 19:14

Le 28 juin, plus de trois mois après le 1er tour, ce sera le dénouement du scrutin municipal dans la troisième ville de Corse. Le 15 mars, Jean-Christophe Angelini a viré en tête avec 44,49% des suffrages exprimés, devant le maire sortant Georges Mela (40,09%) et Don-Mathieu Santini (15,41%) qui a, immédiatement, annoncé son retrait. Avec un peu plus de quatre points d'avance sur Georges Mela, le leader du PNC amorce la dernière ligne droite en pôle position. Pour autant, ce tour décisif recèle nombre d'inconnues, tout d'abord le taux de participation d'à peine 56% au 1er tour, soit 25% de moins qu'en 2014. Ensuite, le report des voix de Don-Mathieu Santini. Face à cette échéance couperet, Georges Mela réaffirme, à Corse Net Infos, sa confiance dans les Porto-Vecchiais et dans sa réélection.



Georges Mela, maire sortant de Porto-Vecchio, candidat à sa propre succession.
Georges Mela, maire sortant de Porto-Vecchio, candidat à sa propre succession.
- Le second tour enfin. Cela vous inspire quel sentiment ?
- Tout sera mis en œuvre afin de permettre à la démocratie de s’exprimer. L’évolution positive de la situation sanitaire est sur ce point rassurante, mais de nombreuses personnes conservent une appréhension. La légitimité démocratique passe par une participation forte. En ce sens, le premier tour a été faussé puisque les conditions n’étaient pas réunies pour que la participation soit au rendez-vous.

- Comment appréhendez-vous le fait de devoir faire campagne plus de trois mois après et dans des conditions qui demeurent, quand même, spéciales ?
- En tant que maire, c’est à dire en charge de responsabilités importantes, faire campagne alors que nous traversons une crise sanitaire, économique et sociale d’une ampleur inédite n’est pas un exercice simple car il faut agir plutôt que communiquer. Mais pour moi, la meilleure des campagnes demeure l’action concrète sur le terrain. Une présence qui m’a permis, depuis des semaines, d’être, avec mon équipe municipale, au contact permanent de la population, avec laquelle nous n’avons eu de cesse d’échanger. Cette crise a imposé un nouveau mode de gouvernance, que nous avons fait nôtre. Aujourd’hui, fort de cette expérience, ma détermination est décuplée par le résultat du premier tour.

- Ne craignez-vous pas que les électeurs ne soient démotivés, surtout un 28 juin ?
- Il est vrai que beaucoup de personnes n’ont pas la tête aux élections qui pourraient apparaître comme un enjeu secondaire par rapport à la crise que nous traversons. Mais les Porto-Vecchiais doivent savoir que cette élection est cruciale pour leur avenir. C’est mon devoir de les convaincre pour qu’elle ne leur soit pas volée.

- Dans quel état d'esprit abordez-vous ce 2ème tour ?
- Avec confiance et humilité. Confiance car je connais les Porto-Vecchiais, je sais qu’ils ne se laisseront pas égarés par des discours opportunistes et versatiles, et qu’ils choisiront le chemin du travail, de la cohérence et de la clarté en plus de l’attachement à une ville et à un territoire exceptionnels. 

- Vous êtes arrivés en deuxième position au 1er tour. Comment expliquez-vous ce score pour un maire sortant ?
- Les résultats ont été fortement tributaires de la faible participation. Cette donne a profité à mon adversaire qui a mobilisé ses soutiens avec d’importants moyens pour faire voter. Malgré tout cela, l’écart qui nous sépare est minime et je dirais même qu’arriver second a servi de déclic et a remobilisé mon électorat.

- Quel est votre réservoir de voix ?
- Notre potentiel de voix est considérable. Depuis plusieurs semaines, nous percevons une dynamique autour de notre démarche qui renforce notre confiance. Je pense également que parmi les électeurs de Don-Mathieu Santini, qui a réalisé un score important, beaucoup nous reconnaîtrons, en hommes et femmes libres, une ligne de conduite et une fidélité aux Porto-Vecchiais qu’ils refuseront de concéder à notre adversaire qui change sans cesse d’alliance. Il a dit récemment avoir son projet pour boussole. Mais une boussole n’a jamais indiqué le chemin et quand on n’a pas de cap, comme lui, les vents ne sont jamais favorables.
 
- Pensez-vous réellement capter une partie de l'électorat de Don-Mathieu Santini ?
- Don-Mathieu Santini a réalisé une belle élection et je tiens à le féliciter pour cela. Je note qu’il n’a pas donné de consignes de vote comme il en avait pris l’engagement. Sa démarche était fondée sur un discours cohérent et différent, porté par des femmes et des hommes dont la sincérité est reconnue. Face aux choix qui leur est proposé, je suis convaincu que c’est cette sincérité qui fera la différence. Notre message s’adresse à tous les Porto-Vecchiais.

- Pouvez-vous rappeler votre projet pour Portivechju ?
- C’est un projet à la fois concret, ambitieux et équilibré qui projette notre commune dans un développement plus maîtrisé, solidaire, et qui bénéficiera à notre population dans son entier. Des mutations sont engagées dans des domaines aussi important que l’urbanisme, avec le logement en point de mire, l’environnement aussi, qui ne doit pas pâtir de la crise, en accélérant notamment notre effort sur le tri. Les hameaux sont également au cœur de notre engagement. Ils doivent être des lieux de vie, riches de leurs racines et tournés vers l’avenir, avec toujours plus de services. La Maison des services publics de Muratello, dont l’acquisition a été votée en Conseil municipal, en est la première manifestation concrète. Enfin, nous continuerons à améliorer les services à la population, comme nous l’avons toujours fait.
 
- Si vous êtes réélu, quelle sera votre priorité pour la commune ?
- Continuer à combattre la crise économique et sociale sera une priorité. Affronter la crise avec des finances saines est un plus pour Porto-Vecchio. Cette gestion rigoureuse nous permettra d’aider, sans recourir à la fiscalité, ceux qui connaissent déjà des difficultés importantes. Beaucoup de personnes et d’entreprises souffrent. Nous devons être à leurs côtés, de toutes nos forces et avec toute notre humanité, pour leur permettre de rebondir. Il nous faut également accélérer la mutation de notre destination pour allonger la saison et l’annualiser. Cela passera par une reprise en main de notre desserte, qui doit être améliorée en termes de fréquence et de prix. Figari doit cesser d’être le parent pauvre des aéroports corses ! Ce changement passera par une mutation de notre offre touristique, plus patrimoniale, qui valorisera nos producteurs, notre culture et notre artisanat. Il faut passer d’un tourisme subi à un tourisme organisé et soutenable. 

- Justement, une saison touristique qu’il faut sauver et qui est vitale pour Portivechju. Que comptez vous faire à ce sujet ?
- Il est essentiel d’alléger les coûts fixes de nos entreprises qui sont durement frappées par la crise. C’est ce que nous faisons d’ores et déjà en travaillant sur la fiscalité et l’occupation du domaine public. Nous serons pleinement aux côtés des entreprises qui doivent engager l’adaptation de leurs outils de travail à la crise du COVID.

- Quel message adressez-vous aux électeurs ?
- Je leur dis : « Votre choix, le 28 juin, sera décisif pour l’avenir de Porto-Vecchio et de ses enfants. Vous nous connaissez, vous connaissez nos valeurs, notre bilan. Nous saurons maintenir le cap de l'intérêt général, au service des Porto-Vecchiais et nous agirons avec décision et ambition. Jean Christophe Angelini se définit comme le candidat de l’avenir. Cela ne fait jamais que 20 ans qu’il le répète ! Cet avenir, nous le construisons pour notre part avec vous, au quotidien, depuis des années. Et nous allons continuer à le construire ensemble ».
 
- Êtes-vous confiant ?
- Je suis confiant, car je vis au milieu des Porto-Vecchiais. Ils sont plus nombreux que jamais à nous témoigner leur soutien, et ce bien au-delà de clivages politiques qui ont peu de sens quand l'intérêt de notre ville et de notre territoire sont en jeu. Une vraie dynamique s’est enclenchée depuis plusieurs semaines. C’est la marque du pacte de confiance qui nous lie aux Porto-Vecchiais. À nous de la concrétiser en permettant au plus grand nombre de s’exprimer.
 
- Si vous êtes élu, resterez vous à là tête de la Communauté de Communes ?
- Cette décision appartient à l’ensemble du conseil communautaire. Y répondre seul serait un manque de respect pour ces élus. Nous en parlerons ensemble, le moment venu, dans l’intérêt de notre territoire qui passera toujours après les questions de personnes.