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Moustique tigre : La Corse en vigilance rouge


Nicole Mari le Samedi 22 Avril 2023 à 21:03

La Haute-Corse et la Corse du Sud font partie des 68 départements qui, selon le site Internet vigilance-moustiques.com, sont placés en vigilance rouge concernant la présence active du moustique « Aedes albopictus », plus connu sous le nom de « moustique tigre ». Ce moustique, d’origine tropicale, est un vecteur potentiel de maladies graves telles que la dengue, le chikungunya ou le virus Zika et fait l’objet d’une surveillance constante et d’une alerte sanitaire, notamment dans les régions touristiques.



Un moustique-tigre.
Un moustique-tigre.
« Niveau d’alerte : implanté et actif ». C’est le niveau d’alerte du moustique tigre dans les deux départements de Haute-Corse et de Corse du Sud, établi « à partir de données officielles » par le site Internet vigilance-moustiques.com. Le site, partenaire d’une marque de produits anti-moustiques, vient de publier sa carte du moustique tigre 2023 qui classe 68 départements en vigilance rouge, 7 en vigilance orange et le reste en vigilance jaune. Le site affirme que « La progression du moustique tigre cette année a été spectaculaire. C’est désormais 71% du territoire où le moustique tigre est déclaré officiellement implanté et actif ». Venu d’Asie, il fait partie des 10 espèces les plus invasives au monde. En Corse, plus de 40 espèces de moustiques sont recensées. Parmi elles, 5 sont susceptibles de transmettre des maladies. C’est le cas de l’anophèle, vecteur du paludisme, du moustique tigre ou encore du moustique culex, vecteur de la fièvre du Nil.
 

Des maladies graves
Le site vigilance-moustiques.com affirme que la surveillance spécifique du moustique Tigre est devenue nécessaire en France du fait de sa présence récente en zones tempérées. « La colonisation du territoire français par le moustique Tigre est de plus en plus rapide » et par voie de conséquence « les phénomènes épidémiques sont très rapides pour se propager ». Le moustique Tigre a la capacité de s’adapter à des conditions hivernales rigoureuses et de réapparaître chaque année, avec les beaux jours, ce qui provoque des situations nouvelles d’alertes sanitaires. Il est un vecteur potentiel de maladies graves, telles que la dengue, le chikungunya, la fièvre jaune et dans une moindre mesure le virus Zika. Ces maladies d’origine tropicale, qui sévissent dans les départements d’outre-mer avec des épisodes épidémiques réguliers dans des zones touristiques, peuvent être importées dans l’hexagone par les vacanciers. Ce qui aggrave les facteurs de risque. Ce fut le cas en Italie en 2007 avec 300 cas autochtones recensés, un mois et demi après l’arrivée sur le territoire d’une personne porteuse du Chikungunya. En 2022, la France a connu 9 foyers épidémiques et 65 cas autochtones. Tous les ans, environ cinq cas de Dengue importées sont recensés en Corse. En octobre 2022, le premier cas autochtone a été signalé. Les symptômes - fortes fièvres, maux de têtes, douleurs articulaires ou musculaires, éruption cutanée - peuvent survenir plusieurs jours après la piqûre. Il est recommandé de consulter un médecin en cas de doute, surtout les femmes enceintes puisque ces maladies entrainent des risques de malformations fœtales durant les six premiers mois de la grossesse.
 
Comment le reconnaître et s’en protéger ?
L’Aedes Albopictus est plus petit qu’une pièce de 1 centime : il ne mesure que quelques millimètres. Il a un vol assez lent et est facile à écraser en vol. De couleur noire, ses rayures blanches sur les pattes et sur l’abdomen lui ont valu son surnom de moustique tigre. Il naît dans des petits gites où il y a de l’eau stagnante : coupelle de pots de fleurs, arrosoir, seau, flaque persistante, creux d’arbres, vieux pneu, gouttière bouchée, etc… La meilleure solution pour s’en protéger est de les empêcher de proliférer en vidant ces petites retenues d’eau ou en les renouvelant au moins une fois par semaine. Le recours aux insecticides est souvent inefficace, comme l’explique l’Agence régionale de santé Corse sur son site Internet https://www.corse.ars.sante.fr/les-moustiques-especes-nuisibles : « Il existe plusieurs moyens de s’en protéger et le recours systématique aux insecticides n’est pas la meilleure solution. Même s’ils sont agréés, ces produits peuvent être irritants et ne tuent que les moustiques adultes qui seront remplacés sous quelques jours par les moustiques présents sous forme de larve. Ces produits peuvent également avoir des effets néfastes sur l’environnement, en particulier tuer ou désorienter les abeilles qui y sont particulièrement sensibles. Le plus simple et le plus efficace est de supprimer tous les petits points d’eau dans lesquels le moustique peut pondre des œufs et se développer. Il suffit de vider le seau et le retourner, nettoyer la gouttière pour faciliter l’écoulement de l’eau, mettre du sable dans la coupelle ». Il existe également des prédateurs naturels comme les grenouilles, les araignées, les chauve-souris et surtout les hirondelles qui mangent jusqu'à 3000 moustiques par jour.
 
​Comment éviter les piqures ?
Pour éviter de contracter des maladies, il est essentiel de se protéger face au moustique tigre. L’OMS recommande d’éviter, en zone infestée, des sorties non-indispensables au lever du jour et à la tombée de la nuit, et de porter des vêtements amples, de couleur claire, couvrant tout le corps, y compris les jambes et les bras, et d’utiliser un répulsif pour la peau. Elle conseille aussi de dormir dans une pièce climatisée ou sous la protection d’une moustiquaire, notamment au dessus des lits pour bébés, ou munie d’un diffuseur d’insecticide. Les spirales peuvent être utilisées en extérieur.