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Monastère Sainte-Claire à Bastia : le mur de la discorde


La rédaction le Lundi 16 Mai 2022 à 18:46

C'est une véritable levée de boucliers : l'église de Corse, le président du Conseil exécutif, la mairie de Bastia, l'association de Sainte-Claire, les confrères de l'église Saint-Charles et de nombreux Bastiais ont vivement réagi à la décision de la copropriété de la résidence Ornano de dresser un mur devant l'accès du monastère. L'association des amis du monastère et l'évêché ont déposé une plainte. La mairie de Bastia en a fait de même. Une procédure de référé a été engagée. Le conseil syndical de la résidence Ornano fait état de son bon droit.



Depuis le départ des sœurs clarisses pour Sartene, la confrérie Saint-Charles Borommée de Bastia se charge de l'entretien du monastère qui est toujours leur propriété :"Nous essayons de les aider au mieux. Nous avons semé, nous entretenons le jardin et veillons à ce que l'édifice ne souffre pas trop de l'absence des sœurs" explique Pierre Pancrazi de la confrérie de Saint-Charles qui avec l'ensemble de ses confrères a eu la désagréable surprise de se heurter à un mur vendredi en découvrant "l'ouvrage" dressé devant l'entrée du monastère.

La réaction de l'association de amis de Sainte-Claire et de l'Evêché de Corse a immédiatement été vive. Ils ont chargé la confrérie de déposer plainte. "Une procédure de référé a été engagée aussitôt" ajoute Pierre Pancrazi en soulignant que c'est Me Pascale Meloni qui aura la charge de défendre les intérêts des plaignants.





"La copropriété a peut-être le droit avec elle. Mais que fait-on du côté humain ?" ajoute Pierre Pancrazi qui pose encore la question de savoir comment on peut, en plein centre-ville de Bastia, ériger un mur sans aucune autorisation.

"L'action a été menée de façon un peu cavalière à notre sens" estime t-il. "Il ne nous appartient pas de juger si elle est légale, ou pas - il appartiendra à la justice de le faire - mais nous avons du mal à comprendre pourquoi on veut empêcher les sœurs, d'accéder au monastère, où elles ont encore leurs défuntes, de finir leur déménagement".


"La paix chez nous"
Du côté du conseil syndical, présidé par Marie-Joséphine Gianinelli, on explique que la copropriété n'a fait que matérialiser les limites de la Résidence Ornano.
"Il y a 30 ans, nous avions accordé cette tolérance aux sœurs du Monastère. Nous étions entre gens de bonne compagnie et nous avions décidé de nous entendre. Aujourd'hui ce n'est plus le cas et je peux vous assurer que l'on ne nous y reprendra plus." ajoute t-elle en évoquant l'enfer que vivent désormais les résidents de la copropriété. "Le tapage est reparti. Certaines personnes voudraient gérer chez nous, comme ils le font chez eux. Pour notre part, nous ne voulons que la paix chez nous. Nous avions acheté des appartements à la campagne, la situation a certes évolué, mais nous ne voulons pas voir des engins de chantier utiliser cette voie qui fait partie de la copropriété".

La présidente du conseil syndical qui se dit, par ailleurs,  "abasourdie" par les réactions qui ont suivi la décision des copropriétaires, rappelle, au passage, qu'il y a quelques années un référé du même type après appel et cassation n'avait pas davantage abouti. "Il s'agissait d'un mauvais procès que l'on nous faisait déjà. Mais la justice s'est déclarée incompétente "

La construction du mur a été vivement condamnée

L’Église de Corse 





Pour Gilles Simeoni c'est "un triste et désolant symbole"

Le PNC appelle à retrouver sans délai les chemins de la raison


Le soutien de la Compagnia del Santissimo Sacramento de Sartène

Le Prieur, le Sous-Prieur et les confrères de la Compagnia del Santissimo Sacramento de Sartène condamnent avec la plus grande des énergies l’action qui a consisté à emmurer l’entrée du monastère Sainte Claire à Bastia et apportent leur total soutien aux Sœurs Clarisses qui résident désormais au couvent Saints Côme et Damien. Ils s’associeront à toute entreprise visant à mettre un terme à cette situation scandaleuse et à réparer cet outrage. »