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Michel Mozziconacci : « Je me présente en homme libre pour changer les choses et montrer qu'une autre voie est possible »


M.V. le Mardi 17 Mai 2022 à 16:56

Médecin radiologue engagé dans la campagne de vaccination anti-Covid en Corse où il préside l'ordre régional des médecins, Michel Mozziconacci a décidé de se présenter dans la 1ère circonscription de Corse du Sud pour les élections législatives des 12 et 19 juin. S’il a appelé dans une tribune à voter Emmanuel Macron avant le 2nd tour de la présidentielle, le médecin ajaccien s’affiche sans étiquette et homme libre. Il estime qu'au regard de la gravité de l'heure, les citoyens libres doivent s'engager en politique pour changer les choses. Il explique à Corse Net Infos que la santé, l’écologie, la précarité et l’accès au logement sont les thèmes forts de sa campagne et qu’il entend apporter des solutions concrètes pour améliorer la vie des gens.



Le docteur Michel Mozziconacci candidat dans la première circonscription de la Corse-du-Sud pour les élections législatives des 12 et 19 juin prochain.
Le docteur Michel Mozziconacci candidat dans la première circonscription de la Corse-du-Sud pour les élections législatives des 12 et 19 juin prochain.
- Pourquoi avez-vous décidé d’être candidat ? 
​- A 62 ans, je pense avoir atteint l'âge de maturité et j'ai décidé en étant un homme libre, qui n'est engagé sous aucune bannière en dehors de celle que les électeurs m'accorderont, d'être candidat. Si je me présente, c'est parce que l'heure est grave : nous avons vécu deux années particulièrement difficiles à cause du Covid-19, et, même en dehors de la pandémie, nous vivons une série de soubresauts et plusieurs épisodes de violence, signes d'une société qui se fragmente. Inquiet quant à l'avenir de la société d'aujourd'hui, je pense qu'il faut que des femmes et des hommes libres s'engagent dans l'arène politique afin de faire changer les choses et de montrer qu'une autre voie est possible. 

- Vous revendiquez d'être un homme libre. En quoi serait-ce un plus dans ce scrutin ?
​- Etre un homme libre, ça veut dire beaucoup de choses et pour commencer, ça veut dire de n'avoir des comptes à rendre qu'aux citoyens auxquels on s'adresse. Quand on fait partie d'un groupe politique ou d'un parti, on est obligé de rendre des comptes à une hiérarchie et on peut être soumis à de groupes de pression en dehors de la politique. Moi, je suis là en tant qu'homme libre, mais pour servir mes concitoyens. Je ne suis pas carriériste, je ne suis pas un pro de la politique, mais un citoyen qui veut s'engager par opposition à des gens dont la politique est la profession. 

 - A quelques jours du 2nd tour de la Présidentielle, vous avez publié une tribune pour appeler les Corses à voter Macron, pourtant vous n'êtes pas le candidat de la majorité présidentielle ?
- Ecrire cette tribune était mon devoir entre les deux tours. Compte tenu de ce qui se profilait pour le 2nd tour de l'élection présidentielle, je me devais de prendre position pour la démocratie et pour le seul candidat républicain qui restait en lice, à savoir le Président Macron. J'ai des quelques affinités avec le jeune candidat qu'il était en 2017 et qui nous avait donné beaucoup d'espoir quant à la vision de sa politique et à son positionnement au dessus des partis. C'était ce qui me plaisait chez lui, mais j'apprécie également d'autres politiques qui ne sont pas dans la mouvance d'Emmanuel Macron, aussi bien en Corse que sur le continent. Mais, je suis un candidat libre et sans étiquette.  

- Vous vous présentez face au maire d'Ajaccio qui est donné favori. Qu’est-ce qui vous différencie ? 
​- Ce qui me différencie, c'est avant tout que je ne suis pas un professionnel de la politique, mais juste un citoyen engagé. Je ne suis pas l'obligé d'un quelconque ex-Premier ministre ou chef de parti. Sur les bancs de l'hémicycle, ma parole sera libre, je dirai ce que je veux et je pourrais voter pour ce que je veux, si je suis d'accord, sans avoir à rendre compte. Je n'ai pas des résultats de mon action politique qui soient au vu et au su de tous les citoyens. Je ne suis pas responsable de l'état dans lequel se trouve Ajaccio aujourd'hui ou de la façon dont la politique a été exercée sur la ville depuis plusieurs années. Je suis nouveau en politique et on ne peut pas me reprocher un passif.  

- Vous vous définissez comme le candidat de l'équilibre entre le rural et l'urbain. Pourquoi ?
- Nous serons, en effet, les candidats de cet équilibre. Et si je parle au pluriel, c'est parce que mon suppléant, Barthélémy Leca, maire de Serriera, est un élu du rural et nous sommes très attachés à la ruralité. Le rural est délaissé au profit de l'urbain qui est de plus en pus difficile à vivre pour plusieurs raisons, telles que l'urbanisation à outrance et une qualité de la vie qui est en train de se dégrader. Nous voulons apporter des solutions concrètes pour améliorer le cadre de vie de nos concitoyens.

-  Sur quels thèmes ferez-vous campagne ? 
- Etant médecin, le sujet de la santé me préoccupe particulièrement. Aujourd'hui, il est primordial que tout le monde puisse avoir un accès au soin partout en Corse et à n'importe quelle heure du jour et de la nuit.  Il faut une équité dans la gestion de l'accès aux soins et préserver la gratuité de notre système de soin. Il faut aussi éradiquer les déserts médicaux avec, entre autres, des moyens technologiques et la télémédecine. 

- ​En plus de la santé, sur quelles autres thématiques ?
-  La santé est, sans doute, le domaine dans lequel je serai le plus utile, mais il y a bien d'autres thèmes sur lesquels nous souhaitons apporter des solutions. La précarité qui s'installe et qui est de plus en plus préoccupante, l'accès au logement de nos jeunes qui n'arrivent pas à acheter ou à louer par rapport à l'évolution du marché local, la garantie d'une bonne qualité de vie à nos ainés ... sont des thématiques primordiales. Santé, écologie, précarité et accès au logement sont les thèmes forts de ma campagne que j'aurai l'occasion de détailler lors des réunions et meetings qu'on organisera dans les prochaines semaines. 

- Quelle serait votre priorité en tant que député de la Corse, si vous étiez élu ?
​- J'observerai d'abord comment les autre députés, qui composent l'Assemblée Nationale, se positionneront vis à vis de la Corse. Il est évident que la position de Paris par rapport à la situation Corse me préoccupe au plus haut point. Si j'ai la chance d'ère élu le 19 juin, je participerai aux négociations sur l'autonomie que le ministre Darmanin a engagé avec les élus corses. 

- Quelle est justement votre position sur ces négociations ?
​- Il faut que les choses évoluent. Il y a une aspiration de nos concitoyens en Corse à une plus grande autonomie. Il faut répondre à cette attente; Quand une assemblée de Corse est composée comme elle l'est aujourd'hui, ça veut dire que la démocratie s'est exprimée et a mis à la gestion des affaires publiques, par le vote, des élus nationalistes qui demandent l'autonomie. Après l'autonomie, c'est juste un mot, il faut savoir ce qu'on y met dedans et c'est là où il y aura beaucoup de travail. C'est là où il faudra concilier les désirs des uns et des autres, sans franchir certaines lignes, mais en essayant de rassembler un maximum de population insulaire sur le même notion d'autonomie. C'est la politique du compromis. Il faut satisfaire un maximum de gens pour que l'autonomie soit durable, qu'on puisse arrêter ces frictions dans la société et qu'on construise une société apaisée qui garantissent un avenir et des perspectives à nos jeunes. 

- Comment se déroulera votre campagne ? 
-
Ça fait déjà quelques jours qu'avec Barthélémy Leca, mon suppléant, nous multiplions les réunions publiques et que nous allons à la rencontre des gens et surtout à leur écoute. Dans mon métier, le fait de voir au quotidien beaucoup de monde me permet d'être confronté aux réelles préoccupations des citoyens et de pouvoir donc leur apporter des réponses concrètes.

- Votre devise ?
- Rien est impossible ! On l'a vu avec la pandémie pendant laquelle on a vraiment eu la conscience que beaucoup de choses étaient possibles en unissant les forces. On a vu que quand il y avait la volonté commune de construire et de dialoguer, rien n'était impossible.