- Aujourd’hui encore, en France, 1 femme meurt tous les 3 jours, tuée par son compagnon. Quel bilan tirez-vous des moyens que l’État a mis en œuvre pour lutter contre ce fléau ? Sont-ils suffisants, selon vous ?
- On n’en fait jamais assez pour protéger les femmes de la violence ! C’est un combat de tous les jours mais jamais un gouvernement n’avait mis autant de moyens et d’énergie dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles et contre les violences conjugales. Le Grenelle des violences conjugales a permis de déboucher sur plus de 4 lois, plus de 160 mesures.
Il y a un avant et un après, disent les acteurs de terrain. C’est devenu un véritable sujet, on en parle, on se mobilise, toutes et tous, toute la société. C’est comme ça que nous pourrons avancer. Si les dispositifs ne sont pas connus et pas partagés, ils ne seront pas efficaces.
- Il y a une semaine, les syndicats ont demandé à la Premiere ministre de nouvelles mesures sur les violences faites aux femmes jugeant les politiques de prévention en place « souvent inexistantes ou insuffisantes ». Été-vous d’accord sur le constat dressé par les syndicats ? Pensez-vous qu’il y a véritablement la nécessité d’avancer encore plus concrètement ?
- La Première ministre Elisabeth Borne est particulièrement engagée sur ces sujets avec tout son gouvernement, de Gérald Darmanin et Éric Dupont Moretti à Isabelle Rome et Charlotte Caubel, qui s’occupe de la protection de l’enfance. Ce que nous avons fait au Gouvernement s’est démultiplier les canaux pour libérer l’écoute et permettre aux femmes de parler. Quand on est témoin, il faut aussi s’en saisir. Au travail, les collègues peuvent voir et détecter des violences conjugales. Quand vous côtoyez des personnes plusieurs heures par semaine, vous devenez confidents, parfois amis, et surtout vous pouvez voir ce qui change dans le comportement des femmes victimes de violence. J’ai co organisé un événement sur le sujet avec le Women’s forum cette semaine.
- Vous menez depuis plusieurs années une guerre sans relâche contre les violences intrafamiliales, aujourd’hui dans vos nouvelles fonctions de secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale et solidaire et de la Vie associative, comment continuez-vous à mener ce combat ?
- Protéger les femmes c’est le combat de ma vie, je n’arrêterai jamais. Comme ministre chargée de la vie associative, j’ai à cœur d’éradiquer la paperasse et de libérer du temps administratif pour les associations. J’ai d'ailleurs lancé les assises de la simplification de la vie associative précisément pour cela ! J’aide aussi les associations de lutte contre les violences intrafamiliales en leur donnant tous les outils qui peuvent leur permettre d’organiser leur structure au quotidien. Par exemple aujourd’hui j’ai réuni dans mon ministère plusieurs dizaines d’associations.
- Pendant votre mandant de secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, l’île a été un territoire pilote pour un certain nombre de moyens de lutte contre ce fléau. Les dispositifs déployés ont-ils eu les résultats escomptés ?
- Dès que je suis arrivée au Gouvernement en 2017, j'ai tenu à ce que la Corse ait une place prépondérante dans mon action. L’année dernière je suis venue inaugurer la Maison de Protection des familles à Porto-Vecchio, qui est un dispositif d’aide, d’accompagnement et de conseils. En Corse chaque brigade de gendarmerie a un référent dédié aux violences intrafamiliales. En 2023 il y aura 3 intervenants sociaux, à Bastia, Ajaccio et Porto-Vecchio, pour construire des parcours d’accompagnement social pour celles qui ont le courage de mettre fin aux cycles des violences. Récemment, le 18 octobre, il y a eu aussi le premier centre de prise en charge des auteurs : c’est un dispositif très important pour éviter la récidive et qui fonctionne ! Je tiens à saluer les associations corses et la déléguée du Préfet Vanona Saget qui fait un travail remarquable.
- La Corse ne fait malheureusement pas exception sur ce sujet, et de nombreux cas, même des féminicides ont eu lieu cette année. En tant que Corse, connaissant le contexte local, pensez-vous que la parole des femmes a plus de mal à se libérer ici qu’ailleurs ?
- En Corse, la famille, c’est sacré. Et comme partout il est difficile de dire que votre mari ou le père de vos enfants est violent avec vous. Mais je dis aux femmes qui subissent des violences que le droit est de leur côté ! Le temps du pater familias à la romaine avec droit de vie ou de mort sur sa famille, c’est terminé. Et en même temps je veux dire qu’il n’y a pas plus de violences dans le couple en Corse qu’ailleurs. Ne stigmatisons pas la Corse, mais agissons avec lucidité. Le numéro du 3919 peut apporter des réponses sans que tout le village vous voie aller au commissariat par exemple.
- Le 14 octobre dernier, une jeune Ajaccienne a été tuée par son compagnon. Un homicide largement passé sous silence au niveau des institutions locales et nationales. Y a-t-il un retard de prise de conscience à ce sujet ? Pourquoi à votre avis il y a des féminicides « plus importants et médiatisés que d’autres » ?
- J’adresse tout mon soutien aux proches de cette jeune Ajaccienne. J’aime la Corse de toute mon âme, elle me manque tous les jours et j’ai le cœur déchiré à l’idée qu’il s’y produit des violences et qu’une femme y a été tuée. J’ai participé à un livre qui va paraître bientôt, dans lequel je fais le portrait de Joanna, qui est morte assassinée par son conjoint en 2010 et qui travaillait aussi à Ajaccio. C’est important d’honorer sa mémoire. Je veux rendre ces femmes visibles et c’est pour cela que j’ai initié un documentaire qui est diffusé ce soir vendredi 25 novembre sur c8 à 21h15 et qui montre la réalité des violences dans le couple, sans filtre, mais aussi les dispositifs. Si l’on crée des dispositifs, mais que les femmes ne les connaissent pas, on n’avancera pas. Je veux par tous les moyens que les femmes aient accès à leurs droits !
- On n’en fait jamais assez pour protéger les femmes de la violence ! C’est un combat de tous les jours mais jamais un gouvernement n’avait mis autant de moyens et d’énergie dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles et contre les violences conjugales. Le Grenelle des violences conjugales a permis de déboucher sur plus de 4 lois, plus de 160 mesures.
Il y a un avant et un après, disent les acteurs de terrain. C’est devenu un véritable sujet, on en parle, on se mobilise, toutes et tous, toute la société. C’est comme ça que nous pourrons avancer. Si les dispositifs ne sont pas connus et pas partagés, ils ne seront pas efficaces.
- Il y a une semaine, les syndicats ont demandé à la Premiere ministre de nouvelles mesures sur les violences faites aux femmes jugeant les politiques de prévention en place « souvent inexistantes ou insuffisantes ». Été-vous d’accord sur le constat dressé par les syndicats ? Pensez-vous qu’il y a véritablement la nécessité d’avancer encore plus concrètement ?
- La Première ministre Elisabeth Borne est particulièrement engagée sur ces sujets avec tout son gouvernement, de Gérald Darmanin et Éric Dupont Moretti à Isabelle Rome et Charlotte Caubel, qui s’occupe de la protection de l’enfance. Ce que nous avons fait au Gouvernement s’est démultiplier les canaux pour libérer l’écoute et permettre aux femmes de parler. Quand on est témoin, il faut aussi s’en saisir. Au travail, les collègues peuvent voir et détecter des violences conjugales. Quand vous côtoyez des personnes plusieurs heures par semaine, vous devenez confidents, parfois amis, et surtout vous pouvez voir ce qui change dans le comportement des femmes victimes de violence. J’ai co organisé un événement sur le sujet avec le Women’s forum cette semaine.
- Vous menez depuis plusieurs années une guerre sans relâche contre les violences intrafamiliales, aujourd’hui dans vos nouvelles fonctions de secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale et solidaire et de la Vie associative, comment continuez-vous à mener ce combat ?
- Protéger les femmes c’est le combat de ma vie, je n’arrêterai jamais. Comme ministre chargée de la vie associative, j’ai à cœur d’éradiquer la paperasse et de libérer du temps administratif pour les associations. J’ai d'ailleurs lancé les assises de la simplification de la vie associative précisément pour cela ! J’aide aussi les associations de lutte contre les violences intrafamiliales en leur donnant tous les outils qui peuvent leur permettre d’organiser leur structure au quotidien. Par exemple aujourd’hui j’ai réuni dans mon ministère plusieurs dizaines d’associations.
- Pendant votre mandant de secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, l’île a été un territoire pilote pour un certain nombre de moyens de lutte contre ce fléau. Les dispositifs déployés ont-ils eu les résultats escomptés ?
- Dès que je suis arrivée au Gouvernement en 2017, j'ai tenu à ce que la Corse ait une place prépondérante dans mon action. L’année dernière je suis venue inaugurer la Maison de Protection des familles à Porto-Vecchio, qui est un dispositif d’aide, d’accompagnement et de conseils. En Corse chaque brigade de gendarmerie a un référent dédié aux violences intrafamiliales. En 2023 il y aura 3 intervenants sociaux, à Bastia, Ajaccio et Porto-Vecchio, pour construire des parcours d’accompagnement social pour celles qui ont le courage de mettre fin aux cycles des violences. Récemment, le 18 octobre, il y a eu aussi le premier centre de prise en charge des auteurs : c’est un dispositif très important pour éviter la récidive et qui fonctionne ! Je tiens à saluer les associations corses et la déléguée du Préfet Vanona Saget qui fait un travail remarquable.
- La Corse ne fait malheureusement pas exception sur ce sujet, et de nombreux cas, même des féminicides ont eu lieu cette année. En tant que Corse, connaissant le contexte local, pensez-vous que la parole des femmes a plus de mal à se libérer ici qu’ailleurs ?
- En Corse, la famille, c’est sacré. Et comme partout il est difficile de dire que votre mari ou le père de vos enfants est violent avec vous. Mais je dis aux femmes qui subissent des violences que le droit est de leur côté ! Le temps du pater familias à la romaine avec droit de vie ou de mort sur sa famille, c’est terminé. Et en même temps je veux dire qu’il n’y a pas plus de violences dans le couple en Corse qu’ailleurs. Ne stigmatisons pas la Corse, mais agissons avec lucidité. Le numéro du 3919 peut apporter des réponses sans que tout le village vous voie aller au commissariat par exemple.
- Le 14 octobre dernier, une jeune Ajaccienne a été tuée par son compagnon. Un homicide largement passé sous silence au niveau des institutions locales et nationales. Y a-t-il un retard de prise de conscience à ce sujet ? Pourquoi à votre avis il y a des féminicides « plus importants et médiatisés que d’autres » ?
- J’adresse tout mon soutien aux proches de cette jeune Ajaccienne. J’aime la Corse de toute mon âme, elle me manque tous les jours et j’ai le cœur déchiré à l’idée qu’il s’y produit des violences et qu’une femme y a été tuée. J’ai participé à un livre qui va paraître bientôt, dans lequel je fais le portrait de Joanna, qui est morte assassinée par son conjoint en 2010 et qui travaillait aussi à Ajaccio. C’est important d’honorer sa mémoire. Je veux rendre ces femmes visibles et c’est pour cela que j’ai initié un documentaire qui est diffusé ce soir vendredi 25 novembre sur c8 à 21h15 et qui montre la réalité des violences dans le couple, sans filtre, mais aussi les dispositifs. Si l’on crée des dispositifs, mais que les femmes ne les connaissent pas, on n’avancera pas. Je veux par tous les moyens que les femmes aient accès à leurs droits !