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Maladies sexuellement transmissibles : une flambée des cas de Chlamydia en Corse


Livia Santana le Dimanche 17 Octobre 2021 à 17:55

En 2020, la Chlamydia était l'infection sexuellement transmissible la plus répandue sur l'île. En 2021, la tendance se confirme. Comment se faire dépister ? Quels sont les symptômes et comment en guérir ? Les infirmières du centre de dépistage de l'hôpital de Bastia répondent à nos questions.



Image d'illustration
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La Chlamydia est l’une des infections sexuellement transmissibles la plus présente sur l’île devant la Syphilis. Selon les chiffres de l’association Corevih, basés sur les données des deux centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic des IST (Cegidd) de Corse (Ajaccio et Bastia), sur 581 tests, 58 sont revenus positifs en 2020 contre 35 sur 632 tests en 2019. Cela représente un taux de positivité de 9,08% bien supérieur à la région Paca qui comptabilise 6,07%, un taux équivalent à la moyenne nationale. Une nette croissance qui s’explique selon Patricia Enel, présidente de l’association Corevih par « la création de nouveaux centres de dépistages et donc une augmentation du nombre de tests ».
 
Sur le terrain la tendance se confirme. Cela fait deux ans que Marie-Jo Casabianca et Nathalie Cordoliani, les infirmières du Cegidd de Bastia, voient régulièrement des tests de jeunes femmes et hommes revenir positifs. « On propose automatiquement des tests Chlamydia pour les jeunes jusqu’à 25 ans, qui viennent se faire dépister. Environ 10%, souvent des femmes. en sont victimes.  Les hommes qui viennent sont envoyés par leur compagne qui savent qu’elles en sont affectées», déplore la première qui conseille à toute personne de se faire tester automatiquement avant d’enlever le préservatif, après un rapport non-protégé et lorsque des symptômes apparaissent. 
 
Mais quels sont les symptômes ? 
 
Chez la femme, la bactérie provoque généralement des douleurs pendant les règles, durant les rapports et des écoulements. « Souvent, c’est parce qu’elles ont mal qu’elles viennent se faire tester », explique Nathalie Cordoliani. Les hommes, eux, sont pour la plupart asymptomatiques. « Ils ne savent pas qu’ils sont porteurs de la bactérie qu'ils transmettent aux femmes avec lesquelles ils ont des rapports non-protégés », continue Marie-Jo Casabianca. Dans des cas plus rares, comme pour les femmes, des brûlures, des rougeurs et des écoulements peuvent apparaître. 
 
Quels risques pour la santé ? 
 
Pour les femmes, un risque de stérilité existe sur le long terme. L’infection due à la bactérie peut remonter jusqu’aux trompes et les attaquer. 
 
Où se faire dépister ? 
 
A l’hôpital de Bastia il est possible de se faire tester gratuitement et anonymement au centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic des IST (Cegidd), il en est de même à Ajaccio. Un gynécologue, un médecin traitant, une sage-femme peuvent également prescrire un dépistage à effectuer en laboratoire. Le prélèvement est urinaire ou local à l’aide d’un coton-tige. Les tests sont envoyés sur le continent, il faut environ une semaine pour avoir le résultat. 
 
Quel traitement ? 
 
Une fois le test positif, le médecin du Ceggid prescrit une dose unique de Zythromax, un antibiotique. Un mois plus tard, un contrôle doit être à nouveau effectué. S’il est à nouveau positif, un traitement antibiotique de 7 jours est alors administré.
Tous les partenaires doivent être traités.