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Littérature : Nicolas Feuz, le Proc' helvète, pose ses valises en Corse


GAP le Vendredi 16 Août 2019 à 13:41

Le look est atypique, surtout avec un t-shirt à l'effigie d'un clandestin, mais Nicolas Feuz, de son état procureur de Neufchâtel, aime bien le mélange des genres que ce soit, sans doute, dans son quotidien que dans son écriture, car le "Proc" helvète vient de publier, chez Slatkine & Cie, son nouveau roman l'Ombre du Renard, dont l'action se passe, essentiellement, en Corse et particulièrement dans le Nord de l'île. De passage à Porto-Vecchio où va avoir lieu la dédicace à la Librairie Le Verbe du Soleil (ce vendredi à 17 heures) il a accepté d'évoquer son dernier ouvrage.



Rencontré dans les jardins du Goéland à Porto-Vecchio, Nicolas Feuz, dont c'est le dixième polar, signe un ouvrage où le mélange des genres est bien présent. Après Horrora Borealis et le Miroir des Ames, c'est le troisième livre publié en France.
Lui qui se définit plus comme un conteur d'histoires que comme un romancier, ose un scénario mêlant la chronologie historique et la légende, avec la libération de la Corse en 1943 et le trésor de Rommel, l'actualité insulaire, où le milieu corse est bien présent, et la fiction. Au bout du compte un résultat probant qui maintient le lecteur en haleine jusqu'au bout.


 Et comme dans chacune de ses histoires tout se joue dans les dernières pages avec, comme cela est déjà le cas dans Horrora Borealis et Le Miroir des Ames, un retournement de situation en dernière limite. C'est d'ailleurs la marque de fabrique de Nicolas Feuz qui n'apprécie pas un scénario du type happy end : "quand je lis un ouvrage j'aime bien être bluffé et je veux que ce soit la même chose pour mes écrits. J'aime  piéger le lecteur".



La découverte de la Corse a été un révélateur
 Avec L'ombre du Renard, Feuz affiche le même souci du détail et de la précision, sans doute une déformation professionnelle, tout en prenant d'évidentes libertés. Dans ce livre, le procureur Norbert Jemsen, quitte Neufchâtel en compagnie de son assistante Flavie Keller et de l'inspectrice Tanja Stojkaj, pour se rendre en Corse. L'intrigue se noue autour du trésor de Rommel, d'un Ordre nazi et du milieu insulaire.
Nicolas Feuz qui connait la Corse revient sur la genèse de son polar: "J'étais sur l'île en 2014 et j'ai découvert Bonifacio et là je suis tombé sous le charme du site. Je suis rentré en Suisse, j'étais en train d'écrire Horrora Borealis, je l'ai mis entre parenthèses pour me mettre à la rédaction du livre Les Bouches qui se passe entièrement dans cette ville. C'était, là, le premier pas et puis je suis passionné d'histoire et j'ai découvert des documents sur le trésor de Rommel. Cela est resté dans un coin de ma tête car je savais que je situerai, encore, un de mes livres en Corse".


Et le moins que l'on puisse affirmer c'est que L'Ombre du Renard est plutôt très bien ancré dans les limites insulaires et certains passages où sont évoqués la prison de Borgo, une libération par fax, ou bien les noms de Mariani, de Jean-Jé, ou encore du Petit Bar ou de la Brise de Mer, de l'UBS, implantent encore un peu mieux l'ouvrage dans son environnement sans sombrer dans le cliché.

Le trio magique Norbert Jemsen, Flavie Keller et l'inspectrice Tanja Stojkaj, déjà  à l'œuvre dans le Miroir des Ames, va s'évertuer à résoudre une énigme aux nombreux rebondissements.

Un livre qu'il convient de lire.

Prochain rendez-vous pour les trois héros, comme le laisse présager les ultimes mots de l'Ombre du Renard, au mois de juin 2020 pour la sortie du troisième roman de la série.

GAP