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Les cliniques et hôpitaux privés corses suspendent leur préavis de grève


MP le Mardi 28 Mai 2024 à 20:01

Après avoir obtenu des "engagements" de la part du gouvernement, le secteur de l'hospitalisation privée a annoncé suspendre son préavis de grève. Annoncé comme massif et inédit, ce mouvement national faisait suite à l'annonce des tarifs hospitaliers pour 2024, revalorisés de seulement 0,3% dans le secteur privé. Un coup dur pour les hôpitaux et cliniques privés comme l'a rappelé le Dr Jean Canarelli lors de la séance du Cesec de ce mardi.



Les cliniques et hôpitaux privés corses suspendent leur préavis de grève
C’est une grève massive et inédite qui se profilait à partir du 3 juin prochain. À l’appel de la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), cliniques et hôpitaux privés partout en France avaient prévu de stopper totalement leurs activités, entrainant la déprogrammation de nombreuses opérations. Mais ce mouvement n’aura finalement pas lieu, le secteur ayant obtenu des « engagements » de la part du Gouvernement. Ce mardi, à l’occasion de la séance du Conseil Économique, Social, Environnemental et Culturel de la Corse (Cesec), lors d’une prise de parole pour alerter sur la situation des établissements de santé privés, le Dr Jean Canarelli, président de la fédération de l’hospitalisation privée de Corse, a souhaité repositionner les raisons de la colère. 
 
« Il faut savoir que l’hospitalisation privée sur le territoire français représente 35% des prises en charge des patients hospitalisés, pour 18% des coûts. Nous n’avons pas beaucoup de marge de manœuvre », a-t-il indiqué en déplorant en parallèle : « A force de serrer la vis, 30 à 40% des établissements sur le territoire national sont en difficulté. En Corse, sur la médecine chirurgie, donc le court séjour, tous les établissements sont déficitaires ». 
 
Dans cette lignée, le directeur de Clinisud a par ailleurs pointé la goutte d’eau qui a fait déborder un vase déjà bien trop plein de mesures particulières au secteur et vécues comme autant d’injustices. « Lorsque la fixation de la revalorisation des tarifs pour le secteur hospitalier - qui avait été fixée à 3,2%, ce qui est notoirement insuffisant pour l’ensemble des établissements – est arrivée, sans concertation aucune nous avons appris dans la presse qu’elle serait de 0,3% pour les établissements privés. Cela projetait l’ensemble de nos établissements sur une dimension de déficit que nous n’avions jamais atteint », a-t-il expliqué. Selon la FHP, le manque à gagner pour l’année 2024 aurait en effet pu atteindre 500 millions d’euros. 
 
« À partir de cette réflexion, le vrai enjeu c’est la prise en charge de nos patients. On s’est refusé à envisager de faire une médecine au rabais », a encore soufflé le Dr Canarelli en rappelant que suite à ces annoncés un préavis de grève inédit dans le secteur des établissements de santé privés avait lancé. « On avait dépassé les 95% de déclaration de grève aux Agences Régionales de Santé dans tous les territoires de France ». 
 
Après quelques semaines de discussions, les discussions menées avec le gouvernement ont toutefois permis d’aboutir à un consensus, la FHP ayant notamment obtenu une lettre d’intention du ministre de la Santé mettant en avant « le principe d’équité de traitement entre les différents acteurs de l’hospitalisation ». En réponse, la fédération a annoncé lever son préavis de grève vendredi dernier. « Si cette lettre tient ses promesses, c’est un pas vers nos établissements et cela nous permettra d’avancer », s’est de son côté réjoui le président de la fédération de l’hospitalisation privée de Corse en avançant toutefois : « Le préavis de grève est seulement suspendu. J’espère que les actes suivront les engagements ».