Face à la disparition progressive des scènes rock à Bastia, un groupe de passionnés a décidé de réagir. C’est ainsi qu’est né le festival Rock in Bastia, lancé l’an dernier et reconduit cette année pour une deuxième édition, les 11 et 12 juillet aux Jardins de l’Annonciade. “Je suis confrère à Saint-Roch et à Saint-Charles, et en sortant un jour d’un enterrement avec des amis, on s’est posé dans un café, et on a constaté qu’il n’y avait plus de scène rock à Bastia”, explique Petru Carmassi, président du festival. “Avant, il y avait beaucoup d’endroits où on pouvait entendre du rock, mais aujourd’hui, il y a surtout de la variété, du rap, et du pop rock, mais plus des musiques d’animation, où tout est un peu mélangé. Le rock s’est effacé petit à petit, alors que les musiciens existent toujours ! C’est pour ça qu’on a voulu créer un festival dédié au rock en Corse.”
Si le festival permet de transmettre la passion des organisateurs pour le rock, il s’inscrit également dans une démarche de valorisation de la langue corse. Tous les groupes programmés doivent proposer au moins trois titres en corse, qu’il s’agisse de reprises, de compositions ou d’adaptations. “Je pense qu’on est peut-être l’un des seuls festivals à imposer de chanter en corse. Bien sûr, ce n’est pas possible de chanter entièrement en corse à l’heure actuelle, c’est pourquoi on impose ce quota de trois chansons.” L’événement met aussi l’accent sur les compositions originales, avec une volonté affirmée de ne pas se limiter aux simples reprises. “On met en valeur la composition, c'est-à-dire qu'on va privilégier les artistes et les groupes qui ont leurs propres chansons”, détaille Petru Carmassi.
Des artistes insulaires et continentaux réunis à Bastia
L’année dernière, la première édition de Rock in Bastia avait attiré environ 800 personnes sur deux soirées. Un démarrage encourageant pour les organisateurs, qui espèrent faire au moins aussi bien cette année. Cette année, et pour éviter les chevauchements avec les festivités du 14 juillet, et notamment les feux d’artifice anticipés du 13 juillet, les dates du festival ont été avancées au 11 et 12 juillet. “On a tiré les leçons de l’an dernier. Cette fois, on a privilégié des dates antérieures, afin que chacun puisse venir profiter du festival sans être freiné par d’autres événements”, souligne Petru Carmassi.
La programmation réunit cette année encore des groupes insulaires et du continent. Parmi les têtes d’affiche : El Diablo, déjà présent lors de la première édition, mais aussi Snail, qui revient avec une toute nouvelle formule. “L’an dernier, ils étaient venus avec un groupe d’animation. Cette fois, ils montent sur scène avec leur groupe de composition pour présenter leur album rock en corse, qui correspond au thème du festival”, précise l’organisateur. À leurs côtés, les spectateurs pourront également retrouver le groupe continental Bruit Bleu, mais aussi Soul Revenge, Play Out ou encore Little Rock, “un groupe qui a 30 ans de carrière dans le monde du rock et dont quelques membres ont participé au projet Starmania”. “Ça nous fait très plaisir de les recevoir”, déclare Petru Carmassi.
Cette deuxième édition est aussi placée sous le signe de la transmission. Des élèves d’écoles de chant bastiaises, comme l’atelier de Montesoro, se produiront également sur scène. Une manière de faire découvrir le rock aux plus jeunes et de soutenir l’émergence de nouveaux talents. “C’est important pour nous de créer un lien entre les générations, de faire vivre cette musique, et de la partager”, conclut Petru Carmassi.