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Le PNC sonne l'heure de la rentrée


La rédaction le Lundi 8 Janvier 2024 à 11:45

Vendredi 5 janvier les militants du PNC organisaient une réunion d'information ouverte au public et basée sur le jeu des questions-réponses. L'occasion pour les élus de dénoncer la situation actuelle et de rappeler leur volonté de se positionner contre le pouvoir en place tout en défendant le futur statut d'autonomie



Les membres du PNC ont tenus à réaffirmer leur rôle d'opposants © LH
Les membres du PNC ont tenus à réaffirmer leur rôle d'opposants © LH
Ce n'est pas une déclaration de guerre, mais ça s'en approche. À l'occasion d'une réunion publique organisée vendredi dernier à Bastia, les membres du PNC au grand complet, ont tenu à souligner la mauvaise gestion de l'île par lia majorité territoriale. « Nous sommes en rupture avec la majorité. Nous n'avons rien contre les hommes et les femmes en place, mais contre leur fonctionnement » déclare, en préambule, Pascal Zagnoli, le secrétaire national du partitu di a Nazione Corsa. Des propos très vite relayés par Jean-Christophe Angelini, tête de liste d'Avanzemu à l'Assemblée de corse : « Nous avons été au cœur de la conquête du pouvoir. Nous avons joué un rôle et on a gagné. Puis nous sommes passés de la majorité à l’opposition, sans transition. Depuis presque 10 ans après, est-ce que ce pays va mieux ? Non ! Est-il préparé face à l’avenir ? Non. » Celui qui est persuadé qu'une alternative est possible, compte bien l'incarner. « Nous étions à Ajaccio la semaine dernière, nous sommes à Bastia aujourd’hui. Nous allons continuer pour présenter le PNC, notre projet d’autonomie, mais aussi ce qui diffère avec la majorité. Vos retours sont essentiels. Vous avez face à vous des gens en responsabilité, ils veulent vous entendre » insiste Jean-Christophe Angelini qui a conscience que son mouvement a « une image de parti sudiste. C'est le fruit d’une histoire, mais ce temps est révolu. Nous allons au-devant de tous les Corses, du cap à Bunifaziu. Nous allons travailler pour nous implanter. Surtout pas pour remplacer un clan par un autre, mais per campà qui ! » Il en profite aussi pour saluer la présence de Jean-Sébastien de Casalta, « venu en ami ». Le maire de Monte, Jean-François Mattei, n'est pas non plus très loin. « Nous voulons amener un espoir nouveau dans ce pays, mais en écrivant une autre page » martèle Jean-Christophe Angelini avant de donner la parole à un public venu en nombre.

Saleté et carburant

Frédéric Poletti a pris la parole sur la chereté des carburants en Corse © LH
Frédéric Poletti a pris la parole sur la chereté des carburants en Corse © LH
Les premières prises de parole confortent les membres du PNC dans leur action. Ainsi, une personne évoque « son Bastia, là où [je] suis née, qui dépérit de jour en jour. Une ville triste et sale. » Frédéric Poletti qui accompagne Jean-Sébastien de Casalata en profite pour évoquer son combat avec le collectif "Agissons contre la cherté des carburants en Corse". Chaque critique trouve un écho favorable à la table où siègent Jean Christophe Angelini, le député Paul-André Colombani, Saveriu Luciani ou encore Vanina Le Bomin. Tour à tour l'économie, la dépense publique, la langue et la culture, mais aussi la démographie sont abordés. « Pas de sujet tabou » insiste le député. « On préfère un échange avec la salle » ajoute le Maire de Portivechju, tout en prenant des notes. Le statut d'autonomie tient, évidemment, une place prépondérante. « Les gens sont réservés sur l'autonomie. Ils pensent qu'elle va juste donner plus de pouvoir à des politiques qui n'en font pas grand-chose. Nous sommes pour une autonomie au service du peuple corse » martèle ce dernier. L'occasion, à nouveau, de s'en prendre à la majorité et leur manque de vision à long terme : « On assume de défendre le tourisme et le bâtiment, deux secteurs en crise alors qu’ils permettent d'asseoir l'économie insulaire. Or, la majorité actuelle est dans le fonctionnement, pas dans les grands projets. Le problème est de bâtir ce projet sur une vision à 30 ans. » Le leader d'Avanzemu insiste : « Nous sommes en train de passer à côté de la transition énergétique, environnementale ou encore numérique. Nous vivons sur une terre qui importe 90 % de ce qu’elle consomme ! » Paul-André Colombani poursuit sur le sujet : « 2024 est une année charnière pour la Corse. Il faut anticiper le pouvoir législatif que va nous procurer l’autonomie et trouver un compromis satisfaisant pour tout le monde. »
Avant ces débats animés, chacun n'a pas manqué de dire un mot pour saluer l'engagement des pompiers, quelques jours après le terrible incendie de Barbaggio (lire ici).