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Le CFA de Haute-Corse innove et investit pour être "à la pointe de la technique"


Thibaud KEREBEL le Mercredi 25 Janvier 2023 à 19:33

Depuis sa création, en 1976, le Centre de formation des apprentis de Haute-Corse n’a cessé de se développer. Aujourd’hui, malgré des installations particulièrement performantes, l'équipe dirigeante ne baisse pas ses exigences.



Avec près de 8 000 m² de surface, 800 apprenants en formation, et bientôt 50 ans d’existence, le CFA de Haute-Corse fait figure de référence sur l'île en matière d'enseignement en alternance. Et même s’il ne s’agit pas d’une compétition entre les différents centres, il est important de rester compétitif, pour proposer en permanence un service de qualité, et ce, dans les meilleures infrastructures possibles. C’est justement dans cet objectif que l’établissement basé à Furiani a entrepris, fin 2020, un nouveau plan d’investissement, à hauteur d’un million d’euros.

Les principaux chantiers retenus : le changement complet de l’atelier de boulangerie, la mise à niveau du matériel de cuisine, la création d’un atelier de boucherie, l’agrandissement du secteur esthétique, la rénovation totale de l’atelier de coiffure, ou encore l’acquisition d’outils informatiques dernier cri. Presque tout est maintenant achevé. « Quand on change, on ne le fait pas pour le plaisir de changer », commente Xavier Luciani, le directeur du CFA. « On fait en sorte d’être à la pointe de la technique sur les nouveaux équipements. Pour la boulangerie par exemple, on a acquis des chambres de pousse, des fours, des pétrisseurs... »

« On s’adapte à la nouvelle méthode de travail », ajoute Léonard, responsable de l’atelier en question. « C’est un matériel qu’on retrouve maintenant dans 80 à 90 % des boulangeries artisanales, donc c’est indispensable de le manipuler pour bien former les jeunes. » Même son de cloche du côté de Cyril, à la tête du secteur cuisine, où le matériel, comme les pianos, a été totalement renouvelé. « Les feux sont beaucoup plus performants. On aussi tous les éléments qu’il faut comme des planchas, des friteuses, un nouveau four… C’est le matériel qu’on retrouve de plus en plus sur le marché. »

« Il ne faut pas penser uniquement à son CFA, mais plutôt à l’intérêt collectif »

Forcément, toutes ces améliorations on un coût important : pour l’ensemble des travaux, l’enveloppe a d’ailleurs dépassé le million d’euros. Mais Xavier Luciani insiste sur un point : « cela vient à 46 % de nos fonds propres. Nous avons acquis des finances saines, qui nous ont permis de développer cette capacité d’auto-financement. » Du reste, une multitudes de partenaires, comme la collectivité de Corse (30%), ont permis de compléter le budget. Et le directeur du CFA ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Les perspectives sont nombreuses, même pour 2023. « On va rénover notre atelier de maçonnerie gros œuvre. On fait aussi des efforts énormes pour compléter les équipements en électricité, installations sanitaires et thermiques, froid et clim. Il y a une énorme demande dans ces secteurs-là, ça explose, donc on doit suivre. »

Les axes de développement sont également structurels. Car dans un territoire insulaire particulier, Xavier Luciani estime qu’il faut miser sur la « mutualisation ». « En Corse, il n’y a pas vocation à ce que tout le monde regarde son nombril. On a intérêt, pour la jeunesse et les entreprises, à se développer tous ensemble, et à optimiser les mécaniques. Notamment en termes de financement et de subventions : il ne faut pas penser uniquement à son CFA, mais plutôt à l’intérêt collectif. Par exemple, on s’apprête à mutualiser le secteur de la menuiserie. Les apprenants de Corse-du-Sud vont venir ici, à Furiani. »

Cette optimisation constante repose aussi sur un besoin absolu d’attractivité. « Aujourd’hui, le public a un rapport au travail différent : travailler n’est plus l’essentiel. Le travail est important, mais il doit faire partie d’un tout, en prenant en compte la qualité de vie. Donc si on veut rendre attractif ce lieu où on peut trouver un avenir professionnel, il faut mettre en place des conditions de formation en accord avec ce nouvel état d’esprit. »