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Laurent Gaya : « Le rugby tu ne peux pas te cacher, si tu te caches t’es mort ! »


GAP le Samedi 9 Décembre 2023 à 10:29

Le directeur commercial de Gilbert France évoque pour CNI sa passion et les valeurs de l’ovalie, son amour de la Corse et ses liens avec les Bleus de Bastia XV.



Laurent Gaya
Laurent Gaya
Rugby, Gilbert des noms qui fleurent bon « La perfide Albion », mais aussi et surtout ce sport à nul autre pareil qu’est le Rugby. Laurent Gaya en connaît les principes cardinaux, lui qui a rencontré le Roi Charles III lors de son escale bordelaise en septembre dernier, ne manie pas la langue de bois. Le directeur commercial de Gilbert France parle de tout, de ses origines corso-Marseillaises, de sa vie à La Ciotat. Un récit à cœur ouvert sur sa passion du Football et du Rugby, dont les valeurs l’ont construit.
 
- Laurent, racontez-nous l’histoire de votre rencontre avec Bastia XV ? 
 - Normalement, elle n’aurait pas dû se faire, car j’ai une maison à Campomoro, très loin Bastia qui se trouve en haut à droite. Mais depuis petit, je vais souvent à Bastia, car inconditionnel du SCB. À l’époque le rugby est déjà dirigé par Alain Del Moro. Mais je ne le rencontre pas à ce moment-là. À cette période de ma vie, je suis footeux, je suis rapide, et j’ai le record de cartons rouges aussi.  Je fais 68 kilos pour 1,77m, ça déménage. Logiquement, je m’oriente dans le business. J’ai envie de rentrer dedans, je fais mes études à Marseille à l’ESCAE, j’entre chez Pernod-Ricard, sponsors de nombreux évènements sportifs et étudiants. J’intègre, ensuite, l’équipementier sportif anglais Gilbert, que je distribue depuis 1999. Gilbert c’est 12 Millions cette année de chiffre d’affaires sur un marché de niche qui n’est pas trusté par les grands comme Nike ou Adidas. Pour revenir à ma rencontre avec Bastia XV, cela est simple à cette époque, j’ai un ami de longue date Antoine Mucchieli qui m’appelle un jour pour sponsoriser un club …de rugby, qui n’est pas très riche. Je prends contact avec Alain Del Moro au début c’est un peu dur. Alain n’est pas un fan des relations humaines, mais j’aime bien son discours et puis c’est difficile de lui résister même s’il m’arrive de lui tenir tête. C’est devenu un grand ami que j’adore même s’il nous arrive d’avoir des visions divergentes sur la gestion du club et du rugby en Corse. 
 
- Avec la Coupe du monde de rugby au final c’est le ballon Gilbert la star ! Cela suffira-t-il pour dynamiser le rugby en Corse ?
Oui c’est la star et c’est normal. Cette Coupe du Monde éclaire un sport dont le développement est parfois poussif et surtout pas homogène à l’échelle mondiale. La Chine et l’Inde malgré leur forte population ne développent pas ce sport. Pour ma part il faut innover et  partir sur de vrais projets communs pour étoffer les clubs existants, valoriser l’engagement, la solidarité, le collectif. Le monde, les générations ont changé, il faut s’adapter et créer l’énergie autour d’un collectif multiforme, auquel il faut parfois tout réapprendre, l’effort, l’intégrité et le respect.
 
- Quel conseil pouvez-vous donner à nos jeunes ici en Corse ? 
 - Qu’ils ne lâchent pas …qu’ils retrouvent le goût de l’effort, car au-delà de la pratique sportive ce qu’ils vont garder du rugby ce sont des valeurs qui vont les construire en tant qu’homme. Au rugby tu ne peux pas te cacher, car si tu te caches tu es mort. Ce sport t’apprend la solidarité, l’humilité, l’engagement, la force. Dans le monde actuel, on n’a besoin que de cela.