Jean‐René Laplayne s’en est allé, entouré de l’immense affection des siens et de l’indéfectible amitié de toutes celles et tous ceux qui ont eu le privilège de le connaître. Sans doute, avec le recul du temps, mesurera-t-on mieux encore combien il fut un acteur essentiel de la Corse contemporaine, et notamment de la période charnière allant de la 2ème guerre mondiale au début du XXIème siècle.
C’est d’abord dans la Résistance qu’il forgea les convictions et les solidarités auxquelles il est resté fidèle tout au long de sa vie d’homme, de militant, et de journaliste. En cohérence avec cet engagement fondateur, il sera, au lendemain de la Libération, un des plus fidèles compagnons de Gaston Defferre, et rejoindra la rédaction du « Provençal », « journal des patriotes socialistes et républicains ». Homme‐pont entre l’île et Marseille, Jean‐René Laplayne resserre encore un peu plus les liens avec la Corse après la victoire de François Mitterrand en 1981. S’ouvre alors une ère nouvelle des rapports entre la Corse et l’Etat, marquée par des avancées (statut particulier, amnistie, Université, dissolution de la Cour de sûreté de l’Etat,
libéralisation de l’information…), mais aussi des conflits très durs, au premier rang desquels celui initié par l’enlèvement et l’assassinat de Guy Orsoni.
Tout au long de ces années et des suivantes, Jean-René Laplayne, qui rentre en Corse et devient le directeur de rédaction de « La Corse », va se servir de sa plume et de ses mots pour éclairer les enjeux, apaiser les passions, poser les jalons du chemin, ô combien incertain à cette époque, vers l’apaisement et l’émancipation. Il le fait d’abord en sa qualité de figure majeure du journalisme corse : ses chroniques et ses éditoriaux, décryptés religieusement dès la livraison matinale du journal, à une époque où le numérique n’a pas encore modifié les codes de l’information, nourrissent la réflexion de générations de lecteurs, y compris chez les plus jeunes d’alors. De même, en sa qualité de directeur de la rédaction, il transmet aux journalistes qui travaillent à ses côtés, sa passion du métier et sa détermination à défendre la liberté de la presse et son pluralisme chaque fois qu’ils sont menacés. Mais Jean-René Laplayne n’est pas seulement un analyste avisé de la réalité insulaire ou une figure tutélaire pour les professionnels de l’information. Le courage montré dans la Résistance, la cohérence dans l’idée et dans l’action qui caractérise son parcours, son attachement au respect de la parole donnée lui confèrent une autorité morale qui sera souvent mise à contribution, et avec des résultats probants, dans la Corse enflammée et conflictuelle des années 1980 et 1990.
Homme de lettres et d’action, de courage et de conviction, Jean-René Laplayne, né Jean-Dominique Chiocca, fut aussi un jardinier de l’espoir et de la foi en l’homme et un faiseur de paix. La Corse et les Corses lui doivent beaucoup. À a so moglie, à a so figliola, à tutti i soii, presentu, à nome di u Cunsigliu esecutivu di Corsica è di a Cullettività Territoriale di Corsica, a spressione di e mo cunduglianze afflitte.
C’est d’abord dans la Résistance qu’il forgea les convictions et les solidarités auxquelles il est resté fidèle tout au long de sa vie d’homme, de militant, et de journaliste. En cohérence avec cet engagement fondateur, il sera, au lendemain de la Libération, un des plus fidèles compagnons de Gaston Defferre, et rejoindra la rédaction du « Provençal », « journal des patriotes socialistes et républicains ». Homme‐pont entre l’île et Marseille, Jean‐René Laplayne resserre encore un peu plus les liens avec la Corse après la victoire de François Mitterrand en 1981. S’ouvre alors une ère nouvelle des rapports entre la Corse et l’Etat, marquée par des avancées (statut particulier, amnistie, Université, dissolution de la Cour de sûreté de l’Etat,
libéralisation de l’information…), mais aussi des conflits très durs, au premier rang desquels celui initié par l’enlèvement et l’assassinat de Guy Orsoni.
Tout au long de ces années et des suivantes, Jean-René Laplayne, qui rentre en Corse et devient le directeur de rédaction de « La Corse », va se servir de sa plume et de ses mots pour éclairer les enjeux, apaiser les passions, poser les jalons du chemin, ô combien incertain à cette époque, vers l’apaisement et l’émancipation. Il le fait d’abord en sa qualité de figure majeure du journalisme corse : ses chroniques et ses éditoriaux, décryptés religieusement dès la livraison matinale du journal, à une époque où le numérique n’a pas encore modifié les codes de l’information, nourrissent la réflexion de générations de lecteurs, y compris chez les plus jeunes d’alors. De même, en sa qualité de directeur de la rédaction, il transmet aux journalistes qui travaillent à ses côtés, sa passion du métier et sa détermination à défendre la liberté de la presse et son pluralisme chaque fois qu’ils sont menacés. Mais Jean-René Laplayne n’est pas seulement un analyste avisé de la réalité insulaire ou une figure tutélaire pour les professionnels de l’information. Le courage montré dans la Résistance, la cohérence dans l’idée et dans l’action qui caractérise son parcours, son attachement au respect de la parole donnée lui confèrent une autorité morale qui sera souvent mise à contribution, et avec des résultats probants, dans la Corse enflammée et conflictuelle des années 1980 et 1990.
Homme de lettres et d’action, de courage et de conviction, Jean-René Laplayne, né Jean-Dominique Chiocca, fut aussi un jardinier de l’espoir et de la foi en l’homme et un faiseur de paix. La Corse et les Corses lui doivent beaucoup. À a so moglie, à a so figliola, à tutti i soii, presentu, à nome di u Cunsigliu esecutivu di Corsica è di a Cullettività Territoriale di Corsica, a spressione di e mo cunduglianze afflitte.