La campagne de vaccination contre les papillomavirus se prépare dans les collèges corses

C’est l’une des nouveautés de cette rentrée scolaire. En février dernier, le Président de la République, Emmanuel Macron, annonçait vouloir généraliser la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) pour tous les élèves de 5e. Une opération d’envergure qui sera menée dans l’ensemble des collèges du territoire et notamment dans les établissements corses à partir du mois d’octobre.
 
« Au sein de l’Académie de Corse, depuis plusieurs années, nous sensibilisons déjà les jeunes scolarisés en 6e à ce vaccin lors des bilans infirmiers réalisés par les infirmières scolaires. Cela laisse le temps aux parents qui souhaitent faire vacciner leur enfant de le faire auprès de leur médecin traitant », indique le Dr Sylvie Ferrara, médecin conseillère technique du recteur de l’Académie de Corse en insistant sur l’enjeu crucial de cette vaccination. Virus auxquels 80% des femmes et des hommes seront exposés durant leur vie, les HPV sont en effet aujourd’hui la cause d’infection sexuellement transmissible la plus fréquente en ce qu’ils peuvent se transmettre par simple contact au niveau des parties génitales. À l’origine de diverses affections, ils provoquent notamment chaque année plus de 6000 nouveaux cas de cancers principalement du col de l’utérus, mais aussi de la sphère ORL, de l’anus, de la vulve, du vagin ou encore du pénis. En outre, ils peuvent également entraîner l’apparition de verrues ano génitales, qui sont douloureuses et récidivantes, bien que bénignes. Afin de se prémunir contre ces pathologies, la vaccination préventive est donc recommandée depuis 2006 à partir de 11 ans. Elle reste toutefois non obligatoire, et la couverture vaccinale demeure extrêmement faible. D’où le lancement de cette grande campagne nationale.
 
« Quand les enfants arrivent en 5e, ils ont l’âge auquel le vaccin doit être délivré si cela n’a pas été fait avant, car il est en effet recommandé d’effectuer ce vaccin avant toute entrée dans une vie sexuelle afin d’éviter d’avoir déjà été contaminé par les papillomavirus », explique le Dr Ferrara en notant que les pays où les taux de vaccination des adolescents sont importants ont vu drastiquement baisser le nombre de cancers du col de l’utérus. « Si on a déjà rencontré les papillomavirus, la vaccination peut être rattrapée jusqu’à l’âge de 19 ans, voire jusqu’à l’âge de 26 ans pour les hommes qui ont des relations sexuelles avec les hommes, mais elle sera moins efficace », ajoute-t-elle. 

Afin que cette campagne soit efficace, le ministère de l’Éducation nationale et le ministère de la Santé ont donc décidé de sortir les grands moyens afin de sensibiliser les familles des adolescents à ce vaccin. « Au mois de juin dernier, l’ensemble des chefs d’établissement a reçu un courrier à destination des familles les informant du déroulement de cette campagne de vaccination. À l’occasion de la semaine européenne de la vaccination, nous avions également mis en ligne sur le site de l’Académie le livret de l’Institut National du Cancer pour que tous les parents qui le souhaitent puissent s’informer. Et puis depuis la fin août, les principaux des collèges ont reçu un flyer réactualisé avec des petits jeux, de façon à ce que les enseignants volontaires et les infirmières scolaires puissent diffuser des informations durant tout le mois de septembre dans les classes de 5e  » retrace la conseillère du recteur.
 
En cette rentrée scolaire, l’ensemble des familles des enfants scolarisés en classe de 5e ont de plus reçu un courrier d’information et une autorisation de vaccination devant être signée par les deux parents ou représentants légaux pour que les enfants puissent recevoir au collège les deux injections nécessaires pour être protégé contre les papillomavirus. « La première injection sera délivrée au mois d’octobre, avant les vacances de la Toussaint, et la seconde en avril, avant les vacances de printemps », détaille encore le Dr Ferrara.