La DDTM de Bastia occupée par des militants nationalistes

Sur le parvis du bâtiment de la DDTM de Bastia, une dizaine de lycéens chantent quelques chansons corses, guitare à la main. Plusieurs petits groupes occupent l’espace de manière symbolique et pacifique. « Statu Francese Assassinu », « Ghjustizia è Verità », deux banderoles sont accrochées au grillage et reprennent les slogans des divers rassemblements et manifestations qui se déroulent sur toute l’île depuis le 6 mars. Des actions en soutien à Yvan Colonna, agressé le 2 mars dans la prison d’Arles.

Ce mercredi, 16 mars, premier jour de la visite du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur l’île, les militants veulent maintenir la pression sur le gouvernement en occupant plusieurs sites gouvernementaux à travers tout le territoire. « Dès ce matin, une trentaine de personnes a occupé les locaux de la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations de Haute-Corse (DDCSPP 2B) à Borgo », indique Petru Antone Tomasi, membre de Corsica Libera présent sur place. D’autres sites, notamment le centre des impôts d’Ajaccio et la trésorerie de Sartène sont occupés pacifiquement depuis le matin. « Toutes les administrations d’État sont visées », ajoute Petru Antone Tomasi.

À l’intérieur, les bureaux sont vides. Seuls quelques employés discutent avec les militants qui ont pris possession du lieu. « Le directeur a demandé aux employés de rentrer chez eux et de poursuivre leur journée en télétravail », précise l’un d’entre eux.

Cette mobilisation a été décidée lundi soir à Corte par les membres du collectif créé la semaine passée au même endroit. Collectif qui rassemble les syndicats étudiants, les syndicats professionnels, des collectifs de soutien aux « prisonniers politiques » et les mouvements politiques nationalistes.

Le but ? « Faire passer le message au ministre de l’Intérieur que la mobilisation ne faiblira pas malgré sa visite. Mais surtout que derrière les paroles et les promesses d’autonomie et de rapprochement des prisonniers politiques, nous voulons des actes », insiste Pierre-Marie Bourdin Muracciole, membre du syndicat étudiant CGC (Cunsulta di a Ghjuventù Corsa).

Pour Petru Antone Tomasi, « il s’agit de ne pas se contenter d’une simple visite alibi comme nous en avons déjà tant eu ». L’appel à élargir la mobilisation lancé par le collectif lundi a semble-t-il été entendu puisque plusieurs agriculteurs étaient attendus à 14h pour renforcer l’occupation des locaux de la DDTM.

Pour clôturer cette journée de mobilisation, les syndicats étudiants ont appelé la population à se rassembler devant l’Assemblée de Corse à Ajaccio à 17 heures. Au même moment, le ministre de l’Intérieur sera dans les locaux de l’Assemblée de Corse pour recevoir « les forces politiques, économiques et sociales de la Corse »
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