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La CCI de Corse attend toujours d'être fixée sur son avenir


La rédaction le Mercredi 11 Octobre 2023 à 15:02

L’assemblée générale de l’institution qui se déroulait ce mardi à Bastia a été l’occasion de faire le point sur le dossier capital du passage sous tutelle de la CdC. En jeu notamment, le renouvellement des concessions portuaires et aéroportuaires qui arrivent à échéance fin 2024



L'AG de mardi
L'AG de mardi
C’est une question capitale pour l’avenir de l’institution qui a occupé une partie de l’assemblée générale de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Corse (CCI) ce mardi à Bastia. Le dossier du passage de la CCI sous tutelle de la Collectivité de Corse a en effet été largement évoqué, comme cela est désormais de coutume dans de telles réunions depuis déjà plusieurs années.
 
Exprimée depuis 2015 et formulée en 2018 lors d’une visite sur l’île du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, cette demande de statut dérogatoire dont le principe est acté par l’article 46 de la loi Pacte de 2019 revêt un double objectif. Tout d’abord, ce statut dérogatoire vise à permettre à la CCI de Corse d’échapper aux réformes des organismes consulaires qui depuis près d’une décennie ont réduit drastiquement les dotations étatiques et pourraient de facto impacter les effectifs de l'institution à terme. 
 
Par ailleurs, l’autre enjeu de taille est de permettre à la CCI de pouvoir continuer à assurer l’exploitation des concessions portuaires et aéroportuaires de l’île. Les concessions accordées par la CdC – propriétaire de ces infrastructures - arrivent en effet à échéance le 31 décembre 2024, et il y a aujourd’hui urgence pour pouvoir assurer leur renouvellement. La crainte est en effet que des appels d’offres doivent être lancés au terme de celles-ci et que des opérateurs privés, à l’instar de Vinci ou Lafarge, puissent se positionner comme cela s’est fait sur le continent. Une perspective qui amputerait la CCI de quelque 100 millions d’euros annuels, et qui pourrait là aussi avoir un impact important sur les ressources humaines de l’institution. Pour éviter cet écueil, la solution envisagée par la CCI passerait par la création d’un établissement public sous l’égide de la CdC, dans lequel cette dernière fixerait les orientations stratégiques, mais laisserait la gestion opérationnelle des ports et aéroports à l’organisme consulaire sous la forme d’une « quasi-régie », permettant ainsi de passer par une mise en concurrence.
 
Un scénario pour lequel la réponse de l’État se fait toujours attendre alors que le temps presse. Afin de faire accélérer les choses, lors de la réunion de ce mardi, il a été dévoilé que le président de l’Exécutif de Corse, Gilles Simeoni, a adressé un récent courrier à Bruno Le Maire à ce sujet. Un rendez-vous devrait en outre se tenir prochainement à Paris avec le ministre de l’Économie.