Le constat du tribunal administratif de Bastia semble sans appel. Lors des dernières élections municipales d’Ajaccio, il y a bien eu « une manœuvre systématiquement organisée dans l’établissement des procurations et dans leur enregistrement par les autorités compétentes, notamment le commissariat de police d’Ajaccio ». Le jugement du TA est public et chacun peut y accéder. Inutile donc de le réécrire, de jouer avec les mots, et d’entretenir les tensions. Les premières victimes de cette violence des urnes sont les citoyens. Après ce coup porté à la démocratie, qui rappelle des décennies de combat pour le droit à des élections honnêtes, il faut garantir la sérénité. Cela implique l’organisation de nouvelles élections qui respecte le temps de la démocratie. Il ne faudrait pas, par peur d’un climat délétère, priver les citoyens de ce qui organise le moment électoral : la publicité des débats, la confrontation des projets, puis les scrutins. Un temps insuffisant pourrait donner le sentiment d’être, une seconde fois, dépossédé d'un droit démocratique. Il revient aux pouvoirs publics qui ont en charge d’assurer le bon fonctionnement des opérations électorales, notamment dans l’établissement des procurations, de mettre en œuvre les moyens nécessaires au respect de la loi.