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L’hôpital de Bastia contraint de fermer son service d’hospitalisation de courte durée


le Samedi 22 Juillet 2023 à 09:18

Effet direct de l’application de la loi Rist, le centre hospitalier de Falconaja manque aujourd’hui de médecins urgentistes et a de facto dû se résoudre à fermer temporairement cette unité de surveillance. En outre, face à ces tensions d’effectifs, son directeur invite à ne pas surcharger les urgences pour tout ce qui pourrait être traité par de la médecine de ville



Photo archives CNI
Photo archives CNI
Faute d’un effectif de médecins urgentistes suffisant, le centre hospitalier de Bastia a été contraint de fermer temporairement son unité d’hospitalisation de courte durée en début de semaine. Une situation dégradée, face à laquelle le directeur de la structure, Christophe Arnould, tient toutefois à assurer que les répercussions sur la population resteront minimes. « Ce n’est pas la première fois que ce service qui permet de mettre des patients sous surveillance pendant 24 heures ferme. Il est un peu la variable d’ajustement en fonction de nos problématiques de recrutement. Désormais, soit les patients montent plus rapidement dans les étages, soit ils sont surveillés par les médecins urgentistes. La prise en charge est toujours assurée, par contre cela complique considérablement la tâche pour les équipes des urgences », indique-t-il.
 
Dans la même veine, le directeur de l’hôpital affirme par ailleurs que « les urgences sont gérées dans les mêmes temps que précédemment », mais appelle à ne pas surcharger le service pour de la « bobologie ». « Tout ce qui théoriquement devrait arriver directement en médecine de ville attend encore beaucoup plus longtemps qu’avant, puisque le travail est réalisé par seulement deux médecins au lieu de trois », souffle-t-il, insistant sur l’importance « d’éviter l’engorgement d’un service qui n’a malheureusement pas à disposition ses moyens habituels ». « Les urgences devraient être renforcées pendant la période estivale et au contraire on n’arrive même pas à maintenir ses effectifs habituels », déplore-t-il.

Du mal à trouver des renforts 
À la source du problème, le directeur pointe l’application de la loi Rist qui pose de nouvelles conditions d’encadrement de la rémunération des vacataires, face auxquelles l’hôpital public se trouve désormais beaucoup moins attractif. « Cette loi nous met en grande difficulté à ce jour puisqu’elle nous a fait perdre tous les médecins qui venaient habituellement pour combler les postes manquants », relève Christophe Arnould, « Nous étions tout à fait favorables à son application et nous ne remettons pas en cause son bien-fondé. Par contre il faut que les établissements qui sont situés en périphérie et non dans de grosses agglomérations, comme c’est le cas de l’hôpital de Bastia, aient les moyens de recruter des personnels permanents, avec sans doute des efforts qui devraient être faits sur la revalorisation des carrières médicales hospitalières », précise-t-il en appelant de facto à la mise en œuvre de solutions au plus haut niveau de l’État, pour permettre à ces établissements de recruter des médecins qualifiés. 
 
En attendant, depuis déjà de longues semaines, en lien avec l’Agence Régionale de Santé de Corse et des établissements partenaires du continent, le centre hospitalier de Bastiar s’astreint à chercher des renforts. Pour ce faire, il multiplie d’ailleurs les annonces sur les réseaux sociaux dans l’espoir de recruter rapidement des médecins urgentistes pour ses services d’urgences et de SMUR. Un appel qui a permis de dénicher quelques professionnels, « mais pas assez pour occuper toutes les lignes de garde de médecins urgentistes ». « Il nous faudrait trois ETP de médecins supplémentaires », dévoile le directeur du centre hospitalier en confiant que la situation « restera pour l’instant compliquée sur tout l’été ».