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Julien Paolini : « Notre priorité sera de valoriser le patrimoine foncier et d’améliorer la situation financière de Petrosu »


Nicole Mari le Lundi 2 Mars 2020 à 17:49

C’est en tandem que l’opposition, conduite par les Nationalistes Julien Paolini et François Martinetti, tentera pour la deuxième fois de décrocher la mairie de Petrosu dont le maire sortant, Marinette Filippi, ne se représente pas. Le duo, qui avait raté la mairie de quelques voix en 2014 et qui ne revendique aucune étiquette politique, a présenté le 29 février sa liste d’ouverture « U Petrosu, per Un Paese Vivu », sa démarche participative, ses engagements et ses grands projets en termes d’eau, de logements et de lieux de vie. Il entend revivifier une commune confrontée à diverses problématiques, notamment budgétaires, et pallier les retards en infrastructures. Un programme d’actions expliqué à Corse Net Infos par Julien Paolini. Le conseiller territorial de Femu a Corsica promet qu’en cas de victoire, aucune indemnité ne sera versé au maire durant les trois premières années du mandat.



La liste « U Petrosu, per Un Paese Vivu » :De gauche à droite : Alain Casanova, Sisti Jules Pierre, Ghjulia Mancini, Antoine Cristofari, Martine Baldovini, Marcu-Andria Chiodi, Francois Martinetti, Mattéo Tristani, Julien Paolini, Elsa Casamatta, Catherine Vincensini.
La liste « U Petrosu, per Un Paese Vivu » :De gauche à droite : Alain Casanova, Sisti Jules Pierre, Ghjulia Mancini, Antoine Cristofari, Martine Baldovini, Marcu-Andria Chiodi, Francois Martinetti, Mattéo Tristani, Julien Paolini, Elsa Casamatta, Catherine Vincensini.
- Pourquoi avoir fait le choix d’un binôme pour conduire une démarche aux élections municipales d’U Petrosu ?
- François Martinetti et moi-même avons choisi de nous investir conjointement dans la future gouvernance afin d’engager résolument notre commune sur le chemin du développement économique, social, culturel et environnemental. Le choix du binôme a fait l’objet de nombreuses discussions aussi bien au sein des colistiers qu’avec les habitants. Nous avons respecté la démarche participative que nous vous avions proposée aux Paisani lors de précédentes réunions publiques. Ce choix novateur nous le considérons comme la première décision stratégique du futur Conseil municipal. Le binôme apparait comme la solution la plus adaptée pour répondre aux futurs enjeux dans une commune aujourd’hui divisée entre plaine et montagne. Il s’agira de partager les responsabilités aussi bien dans le temps que dans l’espace afin de réconcilier les grands ensembles géographiques de la commune. Nous sommes persuadés qu’une gouvernance centralisée autour du seul personnage du maire ne suffira pas à répondre aux multiples problématiques.
 
- Sous quelle étiquette vous présentez-vous ?
- Notre liste « U Petrosu, per Un Paese Vivu » s’est structurée sur la base d’une démarche participative associant les forces vives de la commune au-delà des sensibilités politiques, afin de co-construire un projet susceptible de répondre aux problématiques de la commune. Nous nous présentons, donc, sans aucune étiquette, mais avec la volonté farouche de nous investir à plein temps. Notre ambition première est de créer une synergie au sein de notre commune, qui est à la fois une commune de plaine et de montagne, de valoriser ses nombreux atouts et de transformer en avantages ce qui est aujourd’hui perçu comme des contraintes. Les intérêts particuliers et/ou partisans ne primeront jamais dans nos choix et nos actions. C’est le bien commun, l’intérêt général et les générations futures qui sont au centre de nos préoccupations.
 
- Quelle est la composition de votre liste ? De quels soutiens bénéficiez-vous ?
- Outre les deux têtes de listes Julien Paolini (maître de conférences à l’université de Corse) et Francois Martinetti (professeur), notre liste est composée de neuf colistiers : Martine Baldovini (fromagère et hôtelière), Chiodi Marcu-Andria (vigneron), Catherine Vincensini (écrivain public), Matteo Tristani (apiculteur), Ghjulia Mancini-Paolini (aide soignante), Alain Casanova (fonctionnaire territorial), Elsa Casamatta (infirmière). Jules Pierre Sisti (retraité EDF), Antoine Cristofari (éducateur spécialisé). Tous bénéficieront d’une délégation élargie et de missions spécifiques, à la fois thématiques et géographiques. Au-delà du soutien important de la population, je compte également sur mon expérience de conseiller territorial Femu à Corsica au sein de la majorité à l’Assemblée de Corse. Cette expérience est fondamentale car la Collectivité de Corse est, aujourd’hui, le principal financeur des projets communaux.

Le binôme tête de listes : Julien Paolini (à droite) et François Martinetti
Le binôme tête de listes : Julien Paolini (à droite) et François Martinetti
- Quel bilan tirez-vous de la mandature sortante ?
- Depuis plusieurs années, U Petrosu est une commune peu dynamique en termes de projets et d’investissements structurants. Le bilan de la mandature sortante est donc très largement insuffisant et cela à plusieurs niveaux. Concernant l’eau et de l’assainissement, notre commune a un retard considérable notamment sur le haut : bassins et réseaux en mauvais état, qualité sanitaire de l’eau médiocre, absence de station d’épuration, etc. Au niveau budgétaire, la capacité d’autofinancement a considérablement diminué, passant de 21 000 € en 2014 à un déficit de 26 000 € en 2018. Le compte administratif fait également apparaître un déficit de 106 000 € en investissement. A cela, il faut ajouter un encours de la dette qui a considérablement augmenté, passant de 56 000 € en 2014 à 227 000 € en 2018, soit une augmentation de 171 000 € en cinq ans !  La dotation quinquennale n’a pas été utilisée par la municipalité en place. Une subvention d’environ 120 000 euros avait pourtant été affectée par la Collectivité de Corse à la rénovation de la place de l’église. Le maire n’ayant pas engagé les travaux durant son mandat, la dotation a été définitivement perdue pour notre commune.
 
- Quelle est, selon vous, la principale problématique à laquelle la commune de Pietrosu est confrontée ?
- En premier lieu, le contexte budgétaire global qui est rendu encore plus difficile avec la suppression de la taxe d’habitation et la réduction permanente des dotations de l’Etat aux collectivités. A cela s’ajoute des problématiques multiples dont trois qui nous apparaissent comme particulièrement prégnantes. Premièrement, la difficulté d’accès à l’eau aussi bien en qualité qu’en quantité, notamment au village souche. Deuxièmement, la vétusté des infrastructures : piscine, groupe scolaire, bar, tennis, école communale. Troisièmement, l’absence de logements communaux.
 
- Comment comptez-vous y répondre ?
- Concernant la problématique de l’eau, il s’agira de réaliser en urgence les investissements indispensables à la sécurisation de l’approvisionnement en eau potable de tous les administrés : installation de nouvelles cuves, système automatisée de traitement, etc. Nous nous engageons à clarifier la disparité des modes de gestion entre le bas de la commune, gérée par le syndicat de la plaine et par délégation à Kyrnolia, et le haut de la commune qui connaît des problèmes réguliers d’approvisionnement. Concernant l’attractivité de l’école, nous envisageons la création d’un préau, d’espaces verts, d’un dispositif pour le déjeuner et d’un système de garderie. Nous souhaitons réaliser à proximité de l’école des infrastructures sportives et récréatives à destination des enfants. Casa Pieraggi connait une évolution croissante de sa population et peut ainsi jouer un rôle moteur pour développer le village souche et les hameaux. Concernant le logement, nous comptons créer une dizaine de logements communaux répartis sur l’ensemble du territoire, des logements à usage locatif ou pour des primo-accédants. La réhabilitation de bâti ancien et la mobilisation des espaces communaux seront privilégiées pour favoriser l’installation des jeunes ménages.
 
- Quel est l'axe fort de votre programme ?
- Les valeurs principales de notre démarche sont la transparence et l’équité. Les grands projets feront l’objet d’une concertation étroite avec la population par l’organisation annuelle de réunions publiques et la création d’un Conseil consultatif composé exclusivement de personnalités extérieures au conseil municipal. Durant les premiers mois du mandat, nous réaliserons un audit financier afin d’identifier les capacités budgétaires réelles de la commune : autofinancement, épargne, dettes et créances, emprunt. Pour pallier les retards structurels - vétusté des réseaux, infrastructures obsolètes, bâtiments délabrés, manque de logements communaux, absence de document d’urbanisme -, nous proposerons un plan d’actions prioritaires qui sera associé à une stratégie pluriannuelle d’investissement. Afin de restaurer un climat de confiance et de dégager une capacité d’autofinancement, nous réaliserons des économies sur les charges générales de fonctionnement (carburant, électricité), et plus particulièrement sur les indemnités des élus. Ainsi, nous nous engageons à réduire le nombre d’adjoints et à ne verser aucune indemnité au maire durant les trois premières années du mandat.

La réunion publique du 29 février.
La réunion publique du 29 février.
- Quelle sera votre priorité si vous êtes élu ?
- Notre priorité sera de valoriser le patrimoine foncier et d’améliorer la situation financière de la commune en générant de nouvelles recettes (baux agricoles, locations d’appartements), sans augmenter les taxes qui sont déjà à un niveau relativement élevé. A court terme, nous réaliserons un état des lieux et un inventaire des terrains et bâtis communaux afin de mieux cerner les potentialités et les priorités en termes d’agriculture, de construction / réhabilitation et de valorisation des espaces agricoles, forestiers et naturels. A moyen terme, nous rédigerons un document d’urbanisme adapté à la situation de la commune : Plan local d’urbanisme ou carte communale. En la matière, nos principaux objectifs sont d’éviter les passe-droits et les logiques clientélistes, de lutter contre tous projets spéculatifs, de favoriser les constructions en plein cœur des villages et de renforcer l’activité agricole.
 
- Pensez-vous gagner ?
- Depuis 2014, de nombreuses personnes ont rejoint notre démarche, comme en témoigne notre réunion publique du 29 février qui a rassemblé une cinquantaine de personnes venues pour débattre et échanger autour de notre programme. Il y a six ans, nous avons perdu l’élection municipale pour quelques voix seulement. Le contexte politique a considérablement changé ces dernières années. Aujourd’hui, nous avons l’impression de revivre la campagne de 2014. Du côté de nos concurrents, il est évident que seuls les protagonistes ont changé, la mairesse actuelle soutenant clairement nos opposants. Nous pouvons d’ores et déjà affirmer que le résultat de cette élection sera à la hauteur de l’espoir suscité par notre candidature et se traduira par la victoire incontestable de notre liste « U Petrosu, Per Un Paese Vivu ». Le 15 mars sera un jour historique pour notre commune ! Un jour qui marquera l’entrée dans une nouvelle ère per U Petrosu.
 
Propos recueillis par Nicole MARI.