Jean-Martin Mondoloni, président du groupe Per l’Avvene à l'Assemblée de Corse, chef de file de la droite régionaliste, et candidat d'union de la droite aux élections municipales de Bastia. Photo Michel Luccioni.
- Pourquoi avez-vous décidé de vous présenter à Bastia ?
- Pour des raisons essentielles. La première, qui me paraît évidente, est que je ne suis pas un candidat spontané ou auto-déclaré. Je ne suis pas candidat à la demande individuelle de telle ou telle personne, mais à la demande collective de personnes qui se reconnaissent dans nos idées et qui ont souhaité une liste d’union de la droite. Je suis, donc, le candidat de cette liste d’union. J’ai réussi l’union des structures d’appareils et des organisations. C’est important ! La seconde raison est que je ressens le besoin de m’engager sur le terrain. Il y a une attente populaire et un vrai challenge économique, social et politique à relever à Bastia. Des gens sont orphelins d’un espoir. Ils ressentent le déclassement de la ville et veulent essayer de relever ce défi.
- Vous n’êtes pas Bastiais. Bastia n’est pas votre ville naturelle ?
- Je ne sais pas ce que cela veut dire ! Bastia est une ville de brassage. Avez-vous posé la question aux autres candidats ? A Paul-Félix Benedetti qui est d’Erbalunga ? A Pierre Savelli qui est de Venaco ? A Gilles Simeoni qui est de Ville-di-Pietrabugno ? A Jean-Sébastien de Casalta qui est de Furiani ? Je crois être l’un des seuls qui vit, travaille et dort le soir à Bastia. Les autres sont au Nord ou au Sud. Je ne pense pas que l’enjeu est de savoir si on dort ou pas le soir à Bastia ou si on y est resté toute sa vie, mais de savoir si cette ville est une belle endormie qu’il faut réveiller, si elle a besoin d’un nouveau souffle et d’une dynamique alternative à celle qui prévaut aujourd’hui. J’ai répondu à ces questions. Mais, si j’avais été le seul à y répondre, je serais resté chez moi ! Il faut replacer les questions aux justes enjeux qu’elles portent.
- Pour des raisons essentielles. La première, qui me paraît évidente, est que je ne suis pas un candidat spontané ou auto-déclaré. Je ne suis pas candidat à la demande individuelle de telle ou telle personne, mais à la demande collective de personnes qui se reconnaissent dans nos idées et qui ont souhaité une liste d’union de la droite. Je suis, donc, le candidat de cette liste d’union. J’ai réussi l’union des structures d’appareils et des organisations. C’est important ! La seconde raison est que je ressens le besoin de m’engager sur le terrain. Il y a une attente populaire et un vrai challenge économique, social et politique à relever à Bastia. Des gens sont orphelins d’un espoir. Ils ressentent le déclassement de la ville et veulent essayer de relever ce défi.
- Vous n’êtes pas Bastiais. Bastia n’est pas votre ville naturelle ?
- Je ne sais pas ce que cela veut dire ! Bastia est une ville de brassage. Avez-vous posé la question aux autres candidats ? A Paul-Félix Benedetti qui est d’Erbalunga ? A Pierre Savelli qui est de Venaco ? A Gilles Simeoni qui est de Ville-di-Pietrabugno ? A Jean-Sébastien de Casalta qui est de Furiani ? Je crois être l’un des seuls qui vit, travaille et dort le soir à Bastia. Les autres sont au Nord ou au Sud. Je ne pense pas que l’enjeu est de savoir si on dort ou pas le soir à Bastia ou si on y est resté toute sa vie, mais de savoir si cette ville est une belle endormie qu’il faut réveiller, si elle a besoin d’un nouveau souffle et d’une dynamique alternative à celle qui prévaut aujourd’hui. J’ai répondu à ces questions. Mais, si j’avais été le seul à y répondre, je serais resté chez moi ! Il faut replacer les questions aux justes enjeux qu’elles portent.
Stéphanie Grimaldi, conseillère territoriale du groupe La Corse dans la République, actuelle maire de La Porta, et candidate à Bastia. Photo Michel Luccioni.
- Vous parlez d’union de la droite. Il y a d’autres candidats potentiels ou déclarés comme Stéphanie Grimaldi. Avez-vous discuté avec eux ?
- J’ai rencontré tout le monde à Bastia et en périphérie. A Bastia, tous ceux qui ont ou souhaitent jouer un rôle. En périphérie, parce que ce qui se joue à Bastia impacte la périphérie. L’union ne se fait pas avec des individus isolés, mais avec des organisations structurées, formalisées et représentatives. En l’occurrence, celle que je représente, Per L’Avvene, mouvement de la droite dite régionaliste, Les Républicains (LR) et l’UDI (Union des Indépendants). J’ai, donc, discuté avec l’ensemble des représentants de ces structures, particulièrement avec LR. On peut toujours contester la façon dont on délivre les investitures, j’ai été le premier à le faire en mon temps. J’ai fait une liste de droite régionaliste qui s’est imposée dans le paysage politique. J’aurais pu conforter cette position dominante. J’ai pensé que mon devoir de responsable était de faire l’union et je me suis tourné vers ceux qui représentent à droite une alternative à la mienne. Je leur ai tendu la main, et nous avons créé les conditions pour nous unir. C’est la raison pour laquelle j’ai bénéficié du soutien des LR.
- Des militants LR estiment n’avoir pas été consultés et ont annoncé soutenir leur ex-présidente départementale. Comment réagissez-vous ?
- Ce sont des réactions de mauvais perdants ! Je peux comprendre ! Il est un peu cocasse que quelqu’un qui se présente et qui a présidé aux destinées d’une structure de cet ordre n’en ait pas reçu l’investiture. Je comprends qu’elle puisse en être contrariée dans ses ambitions, que des gens manifestent leur désarroi ou leur mécontentement. Il y a deux façons d’être candidat : se lancer et penser ensuite à l’union, ou chercher d’abord l’union pour aussi incomplète qu’elle soit. Entrent en jeu, bien sûr, des problèmes d’ego ou de représentativité, qui ne satisfont pas certains, mais ceux-là peuvent se présenter devant les électeurs et solliciter leurs suffrages. On verra bien à l’arrivée, mais si j’en juge par les commentaires assez durs qu’elles ont suscités, ces affaires-là n’intéressent plus grand monde et ne servent personne.
- On vous reproche de courir après l’investiture ?
- Je ne cours pas après l’investiture ! L’attente populaire demande à ce que nous soyons unis. Les électeurs de droite n’ont pas compris pourquoi nous ne l’étions pas aux Territoriales, et ne comprennent toujours pas pourquoi nous ne le serions pas à cette nouvelle élection. C’est la raison pour laquelle je ne suis pas candidat de façon personnelle, mais parce que j’ai travaillé à l’union. On ne se déclare pas légitime, on le devient ! Je ne rentrerai pas dans ces querelles qui ne concernent que des personnes. Pour ma part, je travaille, d’abord, sur les idées, ensuite sur les équipes, le problème du leadership se pose après. Que n’aurait-on dit si aucun d’entre nous n’avait eu de soutien ! On aurait dit que je me présentais isolément. Ce n’est pas mon cas ! J’y vais avec mes propres forces en y agrégeant les forces d’autres. C’est avec beaucoup d’humilité que je conduis les espoirs d’une famille qui est restée très longtemps orpheline à Bastia en proposant une candidature qui témoigne d’une volonté d’union.
- Ne craigniez-vous pas que cet éparpillement des candidatures de droite n’émiette le potentiel de voix auquel vous auriez pu prétendre ?
- Je n’ai aucune prétention sur les voix des électeurs, j’essaye de mobiliser ceux qui se reconnaissent dans ma démarche. Ceci dit, quand je me regarde, je me désole, quand je me compare, je me console ! Je ne vois pas aujourd’hui beaucoup d’organisations qui soient parfaitement unitaires ou rangées derrière un seul homme ou une seule structure, je ne vois, dans cette élection, que des forces éparpillées. Donc, je ne vois pas en quoi la famille politique que je représente serait plus éparpillée que d’autres ! La vraie question, qui dépasse largement celle de la famille de droite, est d’être en capacité de rassembler des gens qui veulent servir leur ville sur la base de principes et d’un système de valeurs que j’ai toujours défendus. Avec aussi beaucoup de travail pour connaître à fond les dossiers qui traverseront la mandature à-venir, et en m’impliquant avec ceux qui partagent depuis longtemps l’idée que je me fais de l’engagement politique, ou ceux qui me rejoignent aujourd’hui.
- J’ai rencontré tout le monde à Bastia et en périphérie. A Bastia, tous ceux qui ont ou souhaitent jouer un rôle. En périphérie, parce que ce qui se joue à Bastia impacte la périphérie. L’union ne se fait pas avec des individus isolés, mais avec des organisations structurées, formalisées et représentatives. En l’occurrence, celle que je représente, Per L’Avvene, mouvement de la droite dite régionaliste, Les Républicains (LR) et l’UDI (Union des Indépendants). J’ai, donc, discuté avec l’ensemble des représentants de ces structures, particulièrement avec LR. On peut toujours contester la façon dont on délivre les investitures, j’ai été le premier à le faire en mon temps. J’ai fait une liste de droite régionaliste qui s’est imposée dans le paysage politique. J’aurais pu conforter cette position dominante. J’ai pensé que mon devoir de responsable était de faire l’union et je me suis tourné vers ceux qui représentent à droite une alternative à la mienne. Je leur ai tendu la main, et nous avons créé les conditions pour nous unir. C’est la raison pour laquelle j’ai bénéficié du soutien des LR.
- Des militants LR estiment n’avoir pas été consultés et ont annoncé soutenir leur ex-présidente départementale. Comment réagissez-vous ?
- Ce sont des réactions de mauvais perdants ! Je peux comprendre ! Il est un peu cocasse que quelqu’un qui se présente et qui a présidé aux destinées d’une structure de cet ordre n’en ait pas reçu l’investiture. Je comprends qu’elle puisse en être contrariée dans ses ambitions, que des gens manifestent leur désarroi ou leur mécontentement. Il y a deux façons d’être candidat : se lancer et penser ensuite à l’union, ou chercher d’abord l’union pour aussi incomplète qu’elle soit. Entrent en jeu, bien sûr, des problèmes d’ego ou de représentativité, qui ne satisfont pas certains, mais ceux-là peuvent se présenter devant les électeurs et solliciter leurs suffrages. On verra bien à l’arrivée, mais si j’en juge par les commentaires assez durs qu’elles ont suscités, ces affaires-là n’intéressent plus grand monde et ne servent personne.
- On vous reproche de courir après l’investiture ?
- Je ne cours pas après l’investiture ! L’attente populaire demande à ce que nous soyons unis. Les électeurs de droite n’ont pas compris pourquoi nous ne l’étions pas aux Territoriales, et ne comprennent toujours pas pourquoi nous ne le serions pas à cette nouvelle élection. C’est la raison pour laquelle je ne suis pas candidat de façon personnelle, mais parce que j’ai travaillé à l’union. On ne se déclare pas légitime, on le devient ! Je ne rentrerai pas dans ces querelles qui ne concernent que des personnes. Pour ma part, je travaille, d’abord, sur les idées, ensuite sur les équipes, le problème du leadership se pose après. Que n’aurait-on dit si aucun d’entre nous n’avait eu de soutien ! On aurait dit que je me présentais isolément. Ce n’est pas mon cas ! J’y vais avec mes propres forces en y agrégeant les forces d’autres. C’est avec beaucoup d’humilité que je conduis les espoirs d’une famille qui est restée très longtemps orpheline à Bastia en proposant une candidature qui témoigne d’une volonté d’union.
- Ne craigniez-vous pas que cet éparpillement des candidatures de droite n’émiette le potentiel de voix auquel vous auriez pu prétendre ?
- Je n’ai aucune prétention sur les voix des électeurs, j’essaye de mobiliser ceux qui se reconnaissent dans ma démarche. Ceci dit, quand je me regarde, je me désole, quand je me compare, je me console ! Je ne vois pas aujourd’hui beaucoup d’organisations qui soient parfaitement unitaires ou rangées derrière un seul homme ou une seule structure, je ne vois, dans cette élection, que des forces éparpillées. Donc, je ne vois pas en quoi la famille politique que je représente serait plus éparpillée que d’autres ! La vraie question, qui dépasse largement celle de la famille de droite, est d’être en capacité de rassembler des gens qui veulent servir leur ville sur la base de principes et d’un système de valeurs que j’ai toujours défendus. Avec aussi beaucoup de travail pour connaître à fond les dossiers qui traverseront la mandature à-venir, et en m’impliquant avec ceux qui partagent depuis longtemps l’idée que je me fais de l’engagement politique, ou ceux qui me rejoignent aujourd’hui.
- Vous dites que « Bastia est une belle endormie ». Quels sont les axes forts de votre projet pour la ville ?
- Cette formule n’est pas de moi ! Je veux dire que Bastia regorge d’atouts. Je n’ai pas la culture de la fanfaronnade ! Je ne m’expose pas avec moult drapeaux ou banderoles, je suis allé discrètement rencontrer les Bastiais, les personnes représentatives de la ville. Que me disent-ils ? D’abord qu’ils ressentent un sentiment de déclassement par rapport à d’autres villes de cette importance. Bastia a peur d’un déclassement social, économique et politique. Le centre de gravité des décisions politiques, administratives ou sociales s’est déplacé sur Ajaccio. L’idée n’est pas de se lancer dans une course à l’échalote, mais de redonner à Bastia la place qu’elle a occupée pendant des siècles de ville phare de la Méditerranée. Bastia a besoin d’un port qui ne soit pas seulement un objet structurant, mais un objet d’échange international pour retrouver un rayonnement international.
- Port actuel, Portu Novu ou Carbonite, avez-vous tranché ?
- Oui ! Nous avons tranché en faveur du port de la Carbonite tel qu’il avait été imaginé, même si le dossier reste à parfaire. Partant de là, il faut rassurer les Bastiais sur les impacts qu’aura ce port. Le but n’est pas d’accueillir des croisiéristes en masse ! Le but n’est pas non plus de se passer de la manne que peut représenter une offre touristique de qualité. Il faudra créer les conditions pour que le touriste ne trace pas directement vers le Sud, comme c’est le cas actuellement, mais qu’il puisse directement, depuis ce nouveau port, entrer dans Bastia et découvrir la ville. Il y a deux types de villes : Livourne où on débarque et on ne s’arrête pas, ou alors Gênes où on rentre en ville. Une fois le nouveau port de commerce édifié, il faudra réfléchir à un nouveau port de plaisance en face de la place Saint Nicolas, c’est-à-dire à la place du port actuel, pour ainsi transformer radicalement la vie du centre-ville.
- Est-ce, pour vous, la problématique majeure ?
- Oui ! La problématique du centre-ville est fondamentale ! Que fait-on du commerce de centre-ville ? C’est assez étonnant ! Il fut un temps où, en période électorale, on cherchait des permanences à Bastia et on n’en trouvait pas. Aujourd’hui, on les trouve parce qu’il y a de plus en plus de locaux vides. Il faut se demander comment attirer la périphérie vers Bastia et non plus Bastia vers la périphérie. Ce sentiment de déclassement passe aussi par la peur de phénomènes qu’on associait aux grandes métropoles continentales et qui arrivent sur Bastia avec le fléau de la drogue et le fléau de la petite délinquance. La question de la vidéosurveillance doit se poser de façon prégnante, sans complexe et sans ambiguïté. Il n’y a plus grand monde à Bastia qui craint qu’elle soit associée à des comportements liberticides. Se pose enfin la question sociale des Quartiers Sud, notamment concernant les services. Je sais de quoi je parle parce que je viens de ce milieu.
- C’est-à-dire ?
- Je ne suis pas issu d’une famille néolibérale qui a baigné dans l’argent et vécu dans des quartiers huppés. Les conditions de scolarité d’abord, de propreté ensuite, et les services enfin, ont besoin d’un plan de rattrapage qui doit associer les habitants. Ce n’est pas en détruisant des tours que l’on va y arriver ! Je ne compte pas m’adosser à une exploitation indigne de la misère humaine. J’entends, comme je l’ai déjà fait discrètement depuis plusieurs mois, aller à la rencontre des gens pour les écouter. Des gens ont besoin d’être entendus et réhabilités dans leur dignité. Donc, mon projet pour Bastia, c’est du social, un grand plan de développement économique adossé à la construction du nouveau port, enfin un plan de circulation avec des voies douces comme cela se fait aujourd’hui dans toutes les grandes villes du monde en réglant définitivement les problèmes de stationnement avec des parkings souterrains ou en périphérie. L’idée est que l’on puisse marcher en ville, rouler en vélo et retrouver le goût de vivre à Bastia comme on peut vivre dans les plus belles villes de Méditerranée.
- Cette formule n’est pas de moi ! Je veux dire que Bastia regorge d’atouts. Je n’ai pas la culture de la fanfaronnade ! Je ne m’expose pas avec moult drapeaux ou banderoles, je suis allé discrètement rencontrer les Bastiais, les personnes représentatives de la ville. Que me disent-ils ? D’abord qu’ils ressentent un sentiment de déclassement par rapport à d’autres villes de cette importance. Bastia a peur d’un déclassement social, économique et politique. Le centre de gravité des décisions politiques, administratives ou sociales s’est déplacé sur Ajaccio. L’idée n’est pas de se lancer dans une course à l’échalote, mais de redonner à Bastia la place qu’elle a occupée pendant des siècles de ville phare de la Méditerranée. Bastia a besoin d’un port qui ne soit pas seulement un objet structurant, mais un objet d’échange international pour retrouver un rayonnement international.
- Port actuel, Portu Novu ou Carbonite, avez-vous tranché ?
- Oui ! Nous avons tranché en faveur du port de la Carbonite tel qu’il avait été imaginé, même si le dossier reste à parfaire. Partant de là, il faut rassurer les Bastiais sur les impacts qu’aura ce port. Le but n’est pas d’accueillir des croisiéristes en masse ! Le but n’est pas non plus de se passer de la manne que peut représenter une offre touristique de qualité. Il faudra créer les conditions pour que le touriste ne trace pas directement vers le Sud, comme c’est le cas actuellement, mais qu’il puisse directement, depuis ce nouveau port, entrer dans Bastia et découvrir la ville. Il y a deux types de villes : Livourne où on débarque et on ne s’arrête pas, ou alors Gênes où on rentre en ville. Une fois le nouveau port de commerce édifié, il faudra réfléchir à un nouveau port de plaisance en face de la place Saint Nicolas, c’est-à-dire à la place du port actuel, pour ainsi transformer radicalement la vie du centre-ville.
- Est-ce, pour vous, la problématique majeure ?
- Oui ! La problématique du centre-ville est fondamentale ! Que fait-on du commerce de centre-ville ? C’est assez étonnant ! Il fut un temps où, en période électorale, on cherchait des permanences à Bastia et on n’en trouvait pas. Aujourd’hui, on les trouve parce qu’il y a de plus en plus de locaux vides. Il faut se demander comment attirer la périphérie vers Bastia et non plus Bastia vers la périphérie. Ce sentiment de déclassement passe aussi par la peur de phénomènes qu’on associait aux grandes métropoles continentales et qui arrivent sur Bastia avec le fléau de la drogue et le fléau de la petite délinquance. La question de la vidéosurveillance doit se poser de façon prégnante, sans complexe et sans ambiguïté. Il n’y a plus grand monde à Bastia qui craint qu’elle soit associée à des comportements liberticides. Se pose enfin la question sociale des Quartiers Sud, notamment concernant les services. Je sais de quoi je parle parce que je viens de ce milieu.
- C’est-à-dire ?
- Je ne suis pas issu d’une famille néolibérale qui a baigné dans l’argent et vécu dans des quartiers huppés. Les conditions de scolarité d’abord, de propreté ensuite, et les services enfin, ont besoin d’un plan de rattrapage qui doit associer les habitants. Ce n’est pas en détruisant des tours que l’on va y arriver ! Je ne compte pas m’adosser à une exploitation indigne de la misère humaine. J’entends, comme je l’ai déjà fait discrètement depuis plusieurs mois, aller à la rencontre des gens pour les écouter. Des gens ont besoin d’être entendus et réhabilités dans leur dignité. Donc, mon projet pour Bastia, c’est du social, un grand plan de développement économique adossé à la construction du nouveau port, enfin un plan de circulation avec des voies douces comme cela se fait aujourd’hui dans toutes les grandes villes du monde en réglant définitivement les problèmes de stationnement avec des parkings souterrains ou en périphérie. L’idée est que l’on puisse marcher en ville, rouler en vélo et retrouver le goût de vivre à Bastia comme on peut vivre dans les plus belles villes de Méditerranée.
Le groupe Per L'Avvene à l'Assemblée de Corse. Photo Michel Luccioni.
- Votre équipe, est-elle déjà constituée ou en cours de construction ?
- L’ossature existe déjà. Je ne me serais pas lancé dans cette aventure humaine sans des hommes et des femmes qui veulent y participer. L’équipe reste à peaufiner. Je souhaite qu’au-delà du phénomène de parité, elle soit représentative, à la fois, de toutes les couches de la société – c’est important ! – et de tous les quartiers de la ville afin qu’elle assure une vraie mixité sociale. L’idée du plan de déplacement urbain, que je veux faire émerger et partager aux Bastiais, est précisément de retrouver une unité. Trop longtemps, Bastia a été imaginée telle qu’elle était à l’origine : Terra Nova et Terra Vecchia, en gros les Quartiers Nord et les Quartiers Sud, comme s’il y avait deux villes en une. Il faut retrouver une unité de pensée, de vie et, donc, de déplacement. Tout cela doit être rendu visible par une unité de liste.
- Comportera-t-elle des personnalités bastiaises ?
- Oui ! Des figures bastiaises seront sur ma liste, d’autres viendront abonder le Comité de soutien à cette démarche qui, pour l’heure, rencontre, sinon un succès spectaculaire, parce qu’on est dans la société du spectacle, mais un succès d’estime qui me va tout à fait et correspond à ce que je suis. Plus qu’une campagne tapageuse, je vais essayer – et c’est en cela aussi que je parlais de « belle endormie » -, de réveiller la majorité silencieuse, tous ceux qu’on ne voit pas, ni dans les manifestations, ni sur les réseaux sociaux, ni à la télévision, mais qui vont se déplacer pour voter parce qu’ils ont une voix à faire entendre. Je veux d’abord et surtout aborder les choses en profondeur parce c’est ma façon d’être en politique. Il y en a assez des campagnes superficielles où l’on se mesure au nombre de smileys ou de like ou à sa capacité à mobiliser sur les réseaux virtuels, même si nous y serons aussi présents.
- Quel objectif comptez-vous atteindre au 1er tour ?
- L’objectif d’être le plus haut possible pour pouvoir incarner l’alternative à la majorité sortante. Nous y travaillerons jusqu’au bout, ensuite la balle sera dans le camp des électeurs pour désigner entre l’existant et une alternative, et, dans le cas d’une alternative, celui qui devra incarner, pour les six ans à-venir, les destinées de la municipalité. Mais pas seulement ! L’enjeu est aussi extra-urbain. De cette élection découle ce qui se passera dans la communauté urbaine qui concerne plusieurs dizaines de milliers de personnes. C’est à ce titre que je ne pouvais pas, en étant sollicité, me tenir éloigné de cette démarche. Pour le reste, ne comptez pas sur moi pour faire quelque pronostic que ce soit sur le 1er et encore moins sur le 2nd tour !
- Avez-vous déjà envisagé ou discuté une ou des alliances de 2nd tour ?
- Non ! Non ! J’ai été échaudé par les Territoriales où nous sommes collectivement tombés dans le piège du 2nd tour. Il apparaît aux yeux des observateurs les plus fins que cette élection est plus ouverte qu’elle n’aurait pu l’être dans d’autres conditions. Ce n’est pas une élection où les choses seront pliées au 1er tour. Et s’il y a autant de compétiteurs sur la ligne de départ, c’est qu’il y a un challenge, une chance non négligeable de pouvoir bouleverser l’ordre existant. Ce n’est pas dépréciatif à l’égard de la majorité sortante. J’ai de l’estime pour tous les candidats, particulièrement pour le maire sortant. Je n’entends pas faire une campagne ad nominem. La compétition est ouverte. Faire des spéculations sur le 1er ou le 2nd tour est, à la fois, imprudent politiquement et caricatural. Si d’aventure, au soir du 1er tour, les électeurs me placent en tête pour incarner une alternative, des tas de scénarii seront, alors, possibles. Mais, bien malin celui qui devinera ce qui se passera au 2nd tour !
Propos recueillis par Nicole MARI.
- L’ossature existe déjà. Je ne me serais pas lancé dans cette aventure humaine sans des hommes et des femmes qui veulent y participer. L’équipe reste à peaufiner. Je souhaite qu’au-delà du phénomène de parité, elle soit représentative, à la fois, de toutes les couches de la société – c’est important ! – et de tous les quartiers de la ville afin qu’elle assure une vraie mixité sociale. L’idée du plan de déplacement urbain, que je veux faire émerger et partager aux Bastiais, est précisément de retrouver une unité. Trop longtemps, Bastia a été imaginée telle qu’elle était à l’origine : Terra Nova et Terra Vecchia, en gros les Quartiers Nord et les Quartiers Sud, comme s’il y avait deux villes en une. Il faut retrouver une unité de pensée, de vie et, donc, de déplacement. Tout cela doit être rendu visible par une unité de liste.
- Comportera-t-elle des personnalités bastiaises ?
- Oui ! Des figures bastiaises seront sur ma liste, d’autres viendront abonder le Comité de soutien à cette démarche qui, pour l’heure, rencontre, sinon un succès spectaculaire, parce qu’on est dans la société du spectacle, mais un succès d’estime qui me va tout à fait et correspond à ce que je suis. Plus qu’une campagne tapageuse, je vais essayer – et c’est en cela aussi que je parlais de « belle endormie » -, de réveiller la majorité silencieuse, tous ceux qu’on ne voit pas, ni dans les manifestations, ni sur les réseaux sociaux, ni à la télévision, mais qui vont se déplacer pour voter parce qu’ils ont une voix à faire entendre. Je veux d’abord et surtout aborder les choses en profondeur parce c’est ma façon d’être en politique. Il y en a assez des campagnes superficielles où l’on se mesure au nombre de smileys ou de like ou à sa capacité à mobiliser sur les réseaux virtuels, même si nous y serons aussi présents.
- Quel objectif comptez-vous atteindre au 1er tour ?
- L’objectif d’être le plus haut possible pour pouvoir incarner l’alternative à la majorité sortante. Nous y travaillerons jusqu’au bout, ensuite la balle sera dans le camp des électeurs pour désigner entre l’existant et une alternative, et, dans le cas d’une alternative, celui qui devra incarner, pour les six ans à-venir, les destinées de la municipalité. Mais pas seulement ! L’enjeu est aussi extra-urbain. De cette élection découle ce qui se passera dans la communauté urbaine qui concerne plusieurs dizaines de milliers de personnes. C’est à ce titre que je ne pouvais pas, en étant sollicité, me tenir éloigné de cette démarche. Pour le reste, ne comptez pas sur moi pour faire quelque pronostic que ce soit sur le 1er et encore moins sur le 2nd tour !
- Avez-vous déjà envisagé ou discuté une ou des alliances de 2nd tour ?
- Non ! Non ! J’ai été échaudé par les Territoriales où nous sommes collectivement tombés dans le piège du 2nd tour. Il apparaît aux yeux des observateurs les plus fins que cette élection est plus ouverte qu’elle n’aurait pu l’être dans d’autres conditions. Ce n’est pas une élection où les choses seront pliées au 1er tour. Et s’il y a autant de compétiteurs sur la ligne de départ, c’est qu’il y a un challenge, une chance non négligeable de pouvoir bouleverser l’ordre existant. Ce n’est pas dépréciatif à l’égard de la majorité sortante. J’ai de l’estime pour tous les candidats, particulièrement pour le maire sortant. Je n’entends pas faire une campagne ad nominem. La compétition est ouverte. Faire des spéculations sur le 1er ou le 2nd tour est, à la fois, imprudent politiquement et caricatural. Si d’aventure, au soir du 1er tour, les électeurs me placent en tête pour incarner une alternative, des tas de scénarii seront, alors, possibles. Mais, bien malin celui qui devinera ce qui se passera au 2nd tour !
Propos recueillis par Nicole MARI.