Jean-Christophe Angelini quitte ses fonctions de sécrétaire national du PNC, place à la jeunesse

C’est la fin d’une ère et le début d’un nouvel arc au Partitu di a Nazione Corsa. Secrétaire national du mouvement depuis sa création, Jean-Christophe Angelini a annoncé sa volonté de quitter ses fonctions, ce mercredi 7 décembre 2002, à l’occasion d’une conférence de presse organisée en l’honneur des 20 ans du PNC. « J’ai souhaité que des militants, dans un mélange d’expérience, d’historicité et de renouvellement, s’emparent des responsabilités au sein du parti. Et ce sera le cas samedi », a dévoilé le maire de Porto-Vecchio, ému, se projetant sur le congrès de ce week-end. « Il y a beaucoup d’émotion pour nous tous, pour ceux qui étaient là il y a 20 ans, pour ceux qui nous ont rejoint plus récemment, et évidemment pour moi-même. Il y a cette sensation que tout ce que l’on a fait, on ne l’a pas fait pour rien. Le PNC c’est la nation, du Cap à Bonifacio, ce n’est pas seulement la zone d’implantation d’un leader. »

Aucun successeur n’ayant été désigné d’office, Jean-Christophe Angelini a précisé que « les choix seront entérinés par les militants au suffrage universel indirect », à Corte, ce samedi, dans le cadre du congrès du parti.

"Construire la route à venir"
« On n’est pas là pour faire un bilan de 20 ans, on est là pour construire la route des générations à venir », a ajouté Xavier Luciani, autre figure de proue du mouvement. « Je crois que ça va être un tournant de notre histoire, et je le dis avec beaucoup d’humilité. Longtemps, on a pensé qu’on n’était pas importants, on n’a pas pensé qu’on avait transformé ce pays. Et cette transformation, elle passe par des générations de militants. Certaines qui sont là depuis longtemps, et d’autres qui arrivent, et qui vont peut-être demain accéder aux responsabilités. En tout cas, on n’est pas ici pour léguer un testament. »

Dans ce contexte de projection sur l’avenir, le désormais futur ex-secrétaire national du Partitu di a Nazione Corsa a évoqué une liste de projets pour les mois et les années à venir. « Je pense que le chantier immédiat, pour nous, il est d’abord relatif au PNC et à la transmission. En termes de projet politique, en terme d’idéaux, et bien sûr d’instance. Il y a là un sujet interne, qui va nous mobiliser pendant quelques semaines. Parallèlement, nous avons la nécessité de contribuer à l’apaisement général. Ensuite, viendra le temps de l’échange avec les autres composantes, que nous n’avons pour notre part jamais abandonnée. Nous discutons avec Core in Fronte, nous discutons au quotidien avec Corsica Libera, et nous discutons avec des militants de Femu, quand bien même nous sommes aujourd’hui sur des stratégies assez radicalement différentes. »

Car c’est aussi sur ce point que les leaders du PNC on axé leur conférence, mercredi, devant une cinquantaine de militants : la solution ne peut venir que par l’union. Xavier Luciani a d’ailleurs résumé la situation en un paradoxe simple. « Le mouvement national n’a jamais été aussi fort électoralement, mais n’arrive pourtant pas à peser dans le rapport de force avec l’État, comme il a pu le faire par le passé. » Une nécessité de discussion avec tous les nationalistes, « notamment ceux qui n’ont de carte dans aucun des mouvements, y compris dans le notre, et qui sont à mon avis majoritaires », dixit Jean-Christophe Angelini. « On va proposer, le moment voulu, un chemin de retour à l’unité. Mais ça ne pourra pas venir du PNC seul. »
 

Ce samedi 10 décembre, c'est au parc des Chabrières (et non à l'Université), que le PNC organisera son congrès des 20 ans. Le programme :

-16h : conférence de presse internationale, incluant 10 délégations, du FLNKS aux Catalans

-17h : bilan du groupe, élections

-18h : assemblée générale

-20h : concert gratuit