Jean-Christophe Angelini, leader du PNC, chef de file de la liste Avanzemu, conseiller exécutif sortant, président de l’ADEC et de l’Office foncier, maire de Portivechju, et président de la ComCom Sud. Photo Michel Luccioni.
- Vous partez seul dans une désunion de la majorité, quel est votre état d’esprit ?
- Un état d’esprit très dynamique, très offensif et clairement tourné vers l’avenir. Le passé même récent est regrettable du point de vue de l’union. Je ne vais pas, ici, alimenter la polémique sur les motivations de ceux qui ont décidé d’y mettre un terme. C’est à déplorer, mais nous devons, désormais, nous projeter et préparer efficacement la suite de la démarche. C’est donc résolument tourné vers l’après que je suis entré en campagne. Je pense que la majorité, telle qu’on l’a connue, est clairement à réinventer. Le bilan depuis 2015 n’est pas celui d’une formation ou d’un homme, mais celui des composantes de la majorité et de leurs élus qui ont travaillé d’arrache-pied. Au PNC, nous avons insisté lourdement sur des sujets de convergence, de rassemblement, nous avons voulu aller plus loin dans cette dynamique et dans cette lecture de la mandature. L’heure est maintenant à la mobilisation, à l’analyse critique des dernières semaines, même si nous n’aurons, pour notre part, aucune attaque politique ou personnelle à l’endroit de qui que ce soit, pas plus d’ailleurs que de volonté de désigner tel ou tel comme seul responsable. Le bilan est collectif, la responsabilité aussi.
- Comme entendez-vous inventer une majorité nouvelle ?
- Il faut se méfier de deux choses. La première est la tentation hégémonique. Il existe au sein de la majorité des volontés d’accaparement et de mise au pas de l’ensemble des composantes. On ne peut pas accepter que l’allégeance se substitue à la compétence et qu’au-delà, le mouvement national marche au pas de l’oie ! Cette tentation hégémonique est au cœur des difficultés vécues principalement dans le courant dit modéré, ces dernières années. Il est urgent d’y mettre un terme ! Le deuxième risque est l’absence de projet. Nos réalisations sont importantes, la mandature a généré des acquis incontestables auxquels nous avons contribué. Dire que la mandature a été neutre est rigoureusement faux ! Mais nous avons aujourd’hui besoin d’un projet à 20 ou 30 ans, pas simplement d’une série d’actions sans cohérence globale et sans profondeur d’analyse. Cela me paraît essentiel ! Ce refus de la tentation hégémonique et cette volonté de construire et de faire vivre un projet de société sont au cœur de la construction d’une majorité nouvelle qui, bien sûr, aura vocation à regrouper sur des bases inédites toutes ou partie de l’actuelle majorité, mais aussi à aller plus loin. Nous n’avons pas à abandonner la mandature écoulée, mais nous avons besoin pour l’avenir, pour notre peuple et sa jeunesse, de corriger fondamentalement la trajectoire.
- Cette tentation hégémonique, l’imputez-vous à Gilles Simeoni et à Femu a Corsica ?
- Je ne veux pas l’imputer à un homme ou à une formation en particulier. Elle est nécessairement partagée ! Elle est le fait de quelques-uns et relève, à mon avis, de la crise d’identité que nous traversons. Toutes les formations, qui se sont battues pendant des décennies en Corse comme ailleurs et qui, à un moment donné, ont accédé aux responsabilités brutalement, ont connu des problèmes comparables. J’en prends la mesure et, en même temps, je la relativise. Je veux la combattre parce que je pense sincèrement qu’elle ne peut pas façonner la Corse que nous voulons. On s’est trop battu contre les systèmes et les logiques hégémoniques pour en accepter l’augure, voir même pour cautionner qu’on la mette en place. Je veux croire que l’immense majorité des Nationalistes, y compris au sein de Femu a Corsica, n’y est pas favorable et que nous aurons collectivement les moyens de la dépasser.
- Un état d’esprit très dynamique, très offensif et clairement tourné vers l’avenir. Le passé même récent est regrettable du point de vue de l’union. Je ne vais pas, ici, alimenter la polémique sur les motivations de ceux qui ont décidé d’y mettre un terme. C’est à déplorer, mais nous devons, désormais, nous projeter et préparer efficacement la suite de la démarche. C’est donc résolument tourné vers l’après que je suis entré en campagne. Je pense que la majorité, telle qu’on l’a connue, est clairement à réinventer. Le bilan depuis 2015 n’est pas celui d’une formation ou d’un homme, mais celui des composantes de la majorité et de leurs élus qui ont travaillé d’arrache-pied. Au PNC, nous avons insisté lourdement sur des sujets de convergence, de rassemblement, nous avons voulu aller plus loin dans cette dynamique et dans cette lecture de la mandature. L’heure est maintenant à la mobilisation, à l’analyse critique des dernières semaines, même si nous n’aurons, pour notre part, aucune attaque politique ou personnelle à l’endroit de qui que ce soit, pas plus d’ailleurs que de volonté de désigner tel ou tel comme seul responsable. Le bilan est collectif, la responsabilité aussi.
- Comme entendez-vous inventer une majorité nouvelle ?
- Il faut se méfier de deux choses. La première est la tentation hégémonique. Il existe au sein de la majorité des volontés d’accaparement et de mise au pas de l’ensemble des composantes. On ne peut pas accepter que l’allégeance se substitue à la compétence et qu’au-delà, le mouvement national marche au pas de l’oie ! Cette tentation hégémonique est au cœur des difficultés vécues principalement dans le courant dit modéré, ces dernières années. Il est urgent d’y mettre un terme ! Le deuxième risque est l’absence de projet. Nos réalisations sont importantes, la mandature a généré des acquis incontestables auxquels nous avons contribué. Dire que la mandature a été neutre est rigoureusement faux ! Mais nous avons aujourd’hui besoin d’un projet à 20 ou 30 ans, pas simplement d’une série d’actions sans cohérence globale et sans profondeur d’analyse. Cela me paraît essentiel ! Ce refus de la tentation hégémonique et cette volonté de construire et de faire vivre un projet de société sont au cœur de la construction d’une majorité nouvelle qui, bien sûr, aura vocation à regrouper sur des bases inédites toutes ou partie de l’actuelle majorité, mais aussi à aller plus loin. Nous n’avons pas à abandonner la mandature écoulée, mais nous avons besoin pour l’avenir, pour notre peuple et sa jeunesse, de corriger fondamentalement la trajectoire.
- Cette tentation hégémonique, l’imputez-vous à Gilles Simeoni et à Femu a Corsica ?
- Je ne veux pas l’imputer à un homme ou à une formation en particulier. Elle est nécessairement partagée ! Elle est le fait de quelques-uns et relève, à mon avis, de la crise d’identité que nous traversons. Toutes les formations, qui se sont battues pendant des décennies en Corse comme ailleurs et qui, à un moment donné, ont accédé aux responsabilités brutalement, ont connu des problèmes comparables. J’en prends la mesure et, en même temps, je la relativise. Je veux la combattre parce que je pense sincèrement qu’elle ne peut pas façonner la Corse que nous voulons. On s’est trop battu contre les systèmes et les logiques hégémoniques pour en accepter l’augure, voir même pour cautionner qu’on la mette en place. Je veux croire que l’immense majorité des Nationalistes, y compris au sein de Femu a Corsica, n’y est pas favorable et que nous aurons collectivement les moyens de la dépasser.
- Etre élu maire de Portivecchju et président de la ComCom Sud, en plus de vos responsabilités à l’Exécutif, a-t-il changé la donne par rapport à vos partenaires ?
- L’ouverture est au cœur de mon identité politique. Je ne suis, pour ma part, ni Simeoniste, ni Angeliniste ! Je suis, depuis mes premiers pas en politique, Nationaliste corse, je le resterai aussi longtemps que je demeurerai engagé. Il n’y a pas d’ambiguïté là-dessus. Néanmoins, c’est vrai, les conquêtes de ces derniers temps, dont Portivechju qui n’est pas la seule, mais est la plus emblématique, nous ont permis de consolider cette stratégie. Nous voulons au PNC marcher sur nos deux jambes : celle de notre identité d’abord qui est reconnue, assumée et revendiquée, et celle de l’ouverture sur des bases claires. Il n’est pas question de démarches attrape-tout ou électoralistes comme ceux, que nous avons combattus et vaincus, les mettaient en place à une certaine époque ! Le besoin de clarté et de lisibilité n’exclut pas l’ouverture, au contraire ! La vérité n’est pas toute entière dans le camp des Nationalistes, loin s’en faut ! Elle est partagée par des hommes et des femmes de tous horizons qui ont nécessairement vocation à converger autour d’un projet. Ce qui permet l’affirmation d’une identité ancienne en même temps que l’ouverture à d’autres, c’est le projet ! C’est le maître mot ! Quelle est notre vision de la société ? Autour de quoi pouvons-nous converger ? C’est cela qui est fondamental ! C’est ce à quoi je vais m’atteler dans les temps qui viennent.
- Quelle est la dimension de l’ouverture sur votre liste ?
- Il y a plusieurs dimensions. D’abord, l’ouverture est mise en œuvre à l’endroit des Nationalistes. Je fais le constat amer que de trop nombreux Nationalistes n’évoluent plus dans aucune des quatre formations qui, aujourd’hui, candidatent, ni dans celles de la majorité, ni au sein de Core in Fronte. C’est, par exemple, le cas de Vanina Le Bomin, nationaliste depuis toujours, qui a été conseillère départementale de Bastia et qui nous a formellement rejoint. C’est le cas de militants, comme Jean Sébastien Giudicelli de la majorité municipale de Zonza, ou d’autres qui n’avaient plus d’engagement partisan. C’est aussi le cas de Tony Poli, de Paul Quilichini, de Joseph Mattei et de bien d’autres… avec lesquels nous avons longuement débattu car nous voulions être sûrs que nos engagements étaient productifs et durables. Je n’ai jamais conçu la politique comme l’emballement d’une compagne électorale, en témoigne le fait que, pour beaucoup aujourd’hui au PNC, notamment parmi les élus, nous sommes unis depuis 10 ou 20 ans. C’est le cas avec Vanina Borromei, Saveriu Luciani, Pierre Poli, Jojo Pucci et tant d’autres… Donc, des Nationalistes qui n’étaient plus engagés dans des partis et qui nous rejoignent massivement, des militants de toujours du PNC, une ouverture à d’autres sur des bases largement partagées et amplement débattues, c’est ma vision ! Ce qui compte, c’est d’être clairement en mode projet.
- L’ouverture est au cœur de mon identité politique. Je ne suis, pour ma part, ni Simeoniste, ni Angeliniste ! Je suis, depuis mes premiers pas en politique, Nationaliste corse, je le resterai aussi longtemps que je demeurerai engagé. Il n’y a pas d’ambiguïté là-dessus. Néanmoins, c’est vrai, les conquêtes de ces derniers temps, dont Portivechju qui n’est pas la seule, mais est la plus emblématique, nous ont permis de consolider cette stratégie. Nous voulons au PNC marcher sur nos deux jambes : celle de notre identité d’abord qui est reconnue, assumée et revendiquée, et celle de l’ouverture sur des bases claires. Il n’est pas question de démarches attrape-tout ou électoralistes comme ceux, que nous avons combattus et vaincus, les mettaient en place à une certaine époque ! Le besoin de clarté et de lisibilité n’exclut pas l’ouverture, au contraire ! La vérité n’est pas toute entière dans le camp des Nationalistes, loin s’en faut ! Elle est partagée par des hommes et des femmes de tous horizons qui ont nécessairement vocation à converger autour d’un projet. Ce qui permet l’affirmation d’une identité ancienne en même temps que l’ouverture à d’autres, c’est le projet ! C’est le maître mot ! Quelle est notre vision de la société ? Autour de quoi pouvons-nous converger ? C’est cela qui est fondamental ! C’est ce à quoi je vais m’atteler dans les temps qui viennent.
- Quelle est la dimension de l’ouverture sur votre liste ?
- Il y a plusieurs dimensions. D’abord, l’ouverture est mise en œuvre à l’endroit des Nationalistes. Je fais le constat amer que de trop nombreux Nationalistes n’évoluent plus dans aucune des quatre formations qui, aujourd’hui, candidatent, ni dans celles de la majorité, ni au sein de Core in Fronte. C’est, par exemple, le cas de Vanina Le Bomin, nationaliste depuis toujours, qui a été conseillère départementale de Bastia et qui nous a formellement rejoint. C’est le cas de militants, comme Jean Sébastien Giudicelli de la majorité municipale de Zonza, ou d’autres qui n’avaient plus d’engagement partisan. C’est aussi le cas de Tony Poli, de Paul Quilichini, de Joseph Mattei et de bien d’autres… avec lesquels nous avons longuement débattu car nous voulions être sûrs que nos engagements étaient productifs et durables. Je n’ai jamais conçu la politique comme l’emballement d’une compagne électorale, en témoigne le fait que, pour beaucoup aujourd’hui au PNC, notamment parmi les élus, nous sommes unis depuis 10 ou 20 ans. C’est le cas avec Vanina Borromei, Saveriu Luciani, Pierre Poli, Jojo Pucci et tant d’autres… Donc, des Nationalistes qui n’étaient plus engagés dans des partis et qui nous rejoignent massivement, des militants de toujours du PNC, une ouverture à d’autres sur des bases largement partagées et amplement débattues, c’est ma vision ! Ce qui compte, c’est d’être clairement en mode projet.
- Quelles sont les idées fortes de votre projet ?
- Je donnerai trois mots clés. Le premier, c’est : territoire. Aujourd’hui, c’est évident depuis la fin du département - et Dieu sait si nous l’avons souhaitée et mise en œuvre -, la relation aux territoires est profondément contrariée. Il y a un problème de jacobinisme à l’échelle de la Corse, alors même que nous le combattons à l’échelle de Paris. Beaucoup de critiques nous reviennent des régions de l’intérieur, mais pas seulement. Il nous faut, donc, repenser notre relation aux territoires. Je l’ai déjà dit à maintes reprises, la Chambre du même nom n’est pas une réponse adaptée. Donc, en territorialisant nos politiques publiques, en mettant en œuvre une ingénierie de projets à l’échelle des bassins de vie, en déclinant l’action des offices et agences au plus près des réalités vécues, en dédiant des moyens spécifiques et durables à ces territoires, nous avons la claire volonté de penser notre politique sur ce plan-là.
- Quel est le deuxième mot-clé ?
- La collégialité. La Collectivité de Corse a besoin de créer un choc de confiance autour d’une délégation beaucoup plus large. Depuis que je suis maire et président d’une communauté de communes, je fais, de la collégialité des décisions, de la délégation à mes adjoints et à d’autres maires, la clé de voute de mon fonctionnement. Elle doit être aussi, au sein de la Collectivité, une règle beaucoup plus établie. On a fusionné trois collectivités sans en créer une nouvelle, fusionné trois administrations préexistantes sans susciter d’institution assez dynamique pour répondre aux enjeux de l’heure. C’est trop lourd, trop difficile à organiser, pas assez agile. Il y a un problème d’engorgement. Donc, on a besoin de repenser une collégialité plus dynamique dans la construction politique et la mise en œuvre du projet.
- Et le troisième mot-clé ?
- La diversité des secteurs. Nous avons été trop crispés sur des aspects très connus de l’opinion - je veux parler de sujets dits fondamentaux - et pas assez opérationnels sur un certain nombre de domaines qui n’ont pas été suffisamment abordés par les composantes actuelles de la majorité : la démographie, l’urbanisme, l’aménagement du territoire… Mais aussi l’énergie, même si nous avons récemment voté une PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie) très intéressante, ou la nécessité de nous préparer aux grandes transitions écologiques, climatiques, environnementales… Nous devons apporter des réponses qui nous extraient des postures idéologiques, des schémas préconçus. Le Nationalisme a ses totems, ses vaches sacrées, ses sujets tabous. Dans cette élection, je veux percuter tous les codes, faire bouger toutes les lignes afin que l’on s’affranchisse des pesanteurs en termes de stratégie et même de pensée politique héritée du passé. Je le redis, je suis nationaliste corse, fier de mon identité politique, de notre bilan et de la perspective que nous voulons tracer, mais cela ne peut pas être synonyme d’un repli sur des schémas qui ont fait leur temps. C’est cela le sens d’Avanzemu ! Un projet articulé autour de ces trois idées - territoires, collégialité, diversité - avec une centaine de mesures qui, dans tous les grands secteurs, vont proposer des solutions de court, moyen et long terme.
- Quels sont les totems que vous voulez faire tomber ? Le PADDUC, les transports… ?
- Les faire tomber est excessif, mais ils doivent au moins être remis en question. Quitte à ce qu’on s’aperçoive qu’ils sont peut-être la seule solution possible ! Je ne dis pas que tout doit être abandonné, mais que l’on doit interroger, sans préalable et sans tabou, l’ensemble des grands sujets. Le PADDUC en est un. Ne faudrait-il pas d’ailleurs que la majorité nouvelle fasse son propre PADDUC ? Après tout, la question peut être posée ! Idem pour ce qui regarde la démographie. La Corse sera, d’ici à une vingtaine d’années, l’une des régions les plus vieilles d’Europe, cela pose des problèmes fondamentaux en termes de silver économie, de santé, d’accueil, d’hospitalisation à domicile, de numérique... sur lesquels nous ne sommes pas assez prêts. Idem pour la transition écologique, sur des sujets fondamentaux comme l’eau, même si nous bénéficions aujourd’hui de la planification Acqua Nostra 2050, ou le réchauffement climatique. Nous avons besoin d’être plus opérationnels, plus concrets, mieux armés. Alors oui, il faut qu’on s’affranchisse d’un certain nombre de tabous, qu’on les interroge, les déplie, les remette en question pour en sortir plus forts, sans rien renier, mais sur des bases renouvelées et plus ouvertes vers l’avenir. Notre souhait est d’armer ce pays pour qu’il affronte plus sereinement des transitions majeures et désormais mondialisées.
- Je donnerai trois mots clés. Le premier, c’est : territoire. Aujourd’hui, c’est évident depuis la fin du département - et Dieu sait si nous l’avons souhaitée et mise en œuvre -, la relation aux territoires est profondément contrariée. Il y a un problème de jacobinisme à l’échelle de la Corse, alors même que nous le combattons à l’échelle de Paris. Beaucoup de critiques nous reviennent des régions de l’intérieur, mais pas seulement. Il nous faut, donc, repenser notre relation aux territoires. Je l’ai déjà dit à maintes reprises, la Chambre du même nom n’est pas une réponse adaptée. Donc, en territorialisant nos politiques publiques, en mettant en œuvre une ingénierie de projets à l’échelle des bassins de vie, en déclinant l’action des offices et agences au plus près des réalités vécues, en dédiant des moyens spécifiques et durables à ces territoires, nous avons la claire volonté de penser notre politique sur ce plan-là.
- Quel est le deuxième mot-clé ?
- La collégialité. La Collectivité de Corse a besoin de créer un choc de confiance autour d’une délégation beaucoup plus large. Depuis que je suis maire et président d’une communauté de communes, je fais, de la collégialité des décisions, de la délégation à mes adjoints et à d’autres maires, la clé de voute de mon fonctionnement. Elle doit être aussi, au sein de la Collectivité, une règle beaucoup plus établie. On a fusionné trois collectivités sans en créer une nouvelle, fusionné trois administrations préexistantes sans susciter d’institution assez dynamique pour répondre aux enjeux de l’heure. C’est trop lourd, trop difficile à organiser, pas assez agile. Il y a un problème d’engorgement. Donc, on a besoin de repenser une collégialité plus dynamique dans la construction politique et la mise en œuvre du projet.
- Et le troisième mot-clé ?
- La diversité des secteurs. Nous avons été trop crispés sur des aspects très connus de l’opinion - je veux parler de sujets dits fondamentaux - et pas assez opérationnels sur un certain nombre de domaines qui n’ont pas été suffisamment abordés par les composantes actuelles de la majorité : la démographie, l’urbanisme, l’aménagement du territoire… Mais aussi l’énergie, même si nous avons récemment voté une PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie) très intéressante, ou la nécessité de nous préparer aux grandes transitions écologiques, climatiques, environnementales… Nous devons apporter des réponses qui nous extraient des postures idéologiques, des schémas préconçus. Le Nationalisme a ses totems, ses vaches sacrées, ses sujets tabous. Dans cette élection, je veux percuter tous les codes, faire bouger toutes les lignes afin que l’on s’affranchisse des pesanteurs en termes de stratégie et même de pensée politique héritée du passé. Je le redis, je suis nationaliste corse, fier de mon identité politique, de notre bilan et de la perspective que nous voulons tracer, mais cela ne peut pas être synonyme d’un repli sur des schémas qui ont fait leur temps. C’est cela le sens d’Avanzemu ! Un projet articulé autour de ces trois idées - territoires, collégialité, diversité - avec une centaine de mesures qui, dans tous les grands secteurs, vont proposer des solutions de court, moyen et long terme.
- Quels sont les totems que vous voulez faire tomber ? Le PADDUC, les transports… ?
- Les faire tomber est excessif, mais ils doivent au moins être remis en question. Quitte à ce qu’on s’aperçoive qu’ils sont peut-être la seule solution possible ! Je ne dis pas que tout doit être abandonné, mais que l’on doit interroger, sans préalable et sans tabou, l’ensemble des grands sujets. Le PADDUC en est un. Ne faudrait-il pas d’ailleurs que la majorité nouvelle fasse son propre PADDUC ? Après tout, la question peut être posée ! Idem pour ce qui regarde la démographie. La Corse sera, d’ici à une vingtaine d’années, l’une des régions les plus vieilles d’Europe, cela pose des problèmes fondamentaux en termes de silver économie, de santé, d’accueil, d’hospitalisation à domicile, de numérique... sur lesquels nous ne sommes pas assez prêts. Idem pour la transition écologique, sur des sujets fondamentaux comme l’eau, même si nous bénéficions aujourd’hui de la planification Acqua Nostra 2050, ou le réchauffement climatique. Nous avons besoin d’être plus opérationnels, plus concrets, mieux armés. Alors oui, il faut qu’on s’affranchisse d’un certain nombre de tabous, qu’on les interroge, les déplie, les remette en question pour en sortir plus forts, sans rien renier, mais sur des bases renouvelées et plus ouvertes vers l’avenir. Notre souhait est d’armer ce pays pour qu’il affronte plus sereinement des transitions majeures et désormais mondialisées.
- Quel score comptez-vous atteindre au soir du 1er tour ?
- Je ne me risquerais pas à établir le moindre résultat ! Je dirais comme tout candidat doit dire au même moment mais qui, pour ma part, est étayé par des réalités et des moments vécus que la dynamique est au rendez-vous, qu’elle est profonde, puissante et générale. Elle n’est pas limitée à l’Extrême-Sud, la Casinca, la Balagne ou à des régions où nous sommes historiquement ou depuis peu bien implantés. Elle touche toute la Corse, chaque ville, chaque village, et je crois qu’elle sera encore plus contagieuse qu’elle ne l’est déjà. Donc, nous attendons un résultat important avec un objectif : créer l’événement au soir du 1er tour et être le projet et la liste autour desquels s’organisera la majorité nouvelle.
- Comment envisagez-vous le 2nd tour ? Avec quels types d’alliances : intra-nationalistes ou autres ?
- Je vais être très clair, comme je l’ai été depuis le début de la séquence électorale, il n’y aura, bien sûr, ni fusion, ni accord avec, par exemple, Laurent Marcangeli ou d’autres ! Chacun le sait ! Ceux qui me connaissent savent qu’il n’en a même jamais été question ! Idem avec les composantes actuelles de la majorité, sans que l’on ait préalablement débattu entre nous des conditions de cet accord. Nous n’allons pas nous vendre pour un plat de lentilles en 24 heures alors que depuis six ans, nous bénéficions d’une union et d’une majorité absolue ! Cela n’a pas de sens ! Notre idée est qu’il y ait, au soir du 1er tour, un big-bang politique, un véritable séisme, que l’on rebatte complètement les cartes, que l’on bouleverse toutes les lignes. Ensuite, nous débattrons sereinement avec ceux qui sont ouverts au dialogue, mais pas dans un accord partisan avec des opposants à l’actuelle majorité. En clair, ce que nous voulons, c’est incarner une alternative entre le statu-quo nationaliste, qui consisterait à reconduire les mêmes politiques, les mêmes gestes et les mêmes décisions, et le front républicain dont nous savons qu’il est rejeté par une large majorité des Corses et qu’il ne correspond plus désormais à aucune attente.
- Le dialogue se poursuit-il avec les autres composantes de la majorité ?
- Les fils du dialogue ne sont pas rompus. Nous continuons à parler avec beaucoup de Nationalistes et, au-delà, avec beaucoup de Corses qui ne sont pas candidats au sein d’Avanzemu. Il n’est pas question que nous contribuions à rompre le dialogue, mais pour dialoguer, il faut être au moins deux ! Donc, la question ne peut pas m’être posée à moi seul ! Ceux qui pensaient, il y a encore quelques semaines et peut-être le pensent-ils encore, qu’il était possible de gagner seul, ont compris aujourd’hui que l’avenir était à la diversité, à la pluralité, pas à l’hégémonie ou au parti unique. Bien sûr, nous aurons vocation à gouverner dans la collégialité, la pluralité, et j’espère avec d’autres que les seuls Nationalistes. Le sujet est aujourd’hui posé, il nous appartient à tous d’y répondre. Pour ma part, la réponse est claire : je continuerai, quelques soient les difficultés, à dialoguer avec l’ensemble des représentants de l’actuelle majorité autant qu’avec ceux qui sont ouverts au dialogue, mais sur des bases claires qui ne soit pas dédiées au pouvoir pour le pouvoir, mais dédiées à la construction d’un projet de société et d’un avenir meilleur pour ce pays.
- En clair, envisagez-vous ou non une union avec Femu et Corsica Libera au 2nd tour ?
- À ce stade, je n’envisage pas d’union ! A ce stade, je n’envisage que de réaliser un score au 1er tour. J’ai participé sincèrement et régulièrement, sans arrière-pensée ou calcul, aux trois réunions qui ont eu lieu pour discuter de l’union. Femu a Corsica s’est réunie et a annoncé unilatéralement la fin de Pè a Corsica. Je ne vais pas envisager, seul, de retourner à l’union avec des gens qui manifestement n’en ont pas voulu ! Donc, aujourd’hui, nous allons faire campagne dans le cadre du 1er tour en continuant à dialoguer, en respectant nos partenaires de l’actuelle majorité sans jamais attaquer qui que ce soit, et surtout pas un autre Nationaliste, mais clairement sans projeter pour autant d’union ! La réponse ne peut pas être individuelle, ni apportée par l’un ou l’autre en particulier. C’est une réponse qu’il nous faudra construire le moment venu, et cela ne peut pas être l’apanage d’un seul. C’est nécessairement une réponse collective.
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Je ne me risquerais pas à établir le moindre résultat ! Je dirais comme tout candidat doit dire au même moment mais qui, pour ma part, est étayé par des réalités et des moments vécus que la dynamique est au rendez-vous, qu’elle est profonde, puissante et générale. Elle n’est pas limitée à l’Extrême-Sud, la Casinca, la Balagne ou à des régions où nous sommes historiquement ou depuis peu bien implantés. Elle touche toute la Corse, chaque ville, chaque village, et je crois qu’elle sera encore plus contagieuse qu’elle ne l’est déjà. Donc, nous attendons un résultat important avec un objectif : créer l’événement au soir du 1er tour et être le projet et la liste autour desquels s’organisera la majorité nouvelle.
- Comment envisagez-vous le 2nd tour ? Avec quels types d’alliances : intra-nationalistes ou autres ?
- Je vais être très clair, comme je l’ai été depuis le début de la séquence électorale, il n’y aura, bien sûr, ni fusion, ni accord avec, par exemple, Laurent Marcangeli ou d’autres ! Chacun le sait ! Ceux qui me connaissent savent qu’il n’en a même jamais été question ! Idem avec les composantes actuelles de la majorité, sans que l’on ait préalablement débattu entre nous des conditions de cet accord. Nous n’allons pas nous vendre pour un plat de lentilles en 24 heures alors que depuis six ans, nous bénéficions d’une union et d’une majorité absolue ! Cela n’a pas de sens ! Notre idée est qu’il y ait, au soir du 1er tour, un big-bang politique, un véritable séisme, que l’on rebatte complètement les cartes, que l’on bouleverse toutes les lignes. Ensuite, nous débattrons sereinement avec ceux qui sont ouverts au dialogue, mais pas dans un accord partisan avec des opposants à l’actuelle majorité. En clair, ce que nous voulons, c’est incarner une alternative entre le statu-quo nationaliste, qui consisterait à reconduire les mêmes politiques, les mêmes gestes et les mêmes décisions, et le front républicain dont nous savons qu’il est rejeté par une large majorité des Corses et qu’il ne correspond plus désormais à aucune attente.
- Le dialogue se poursuit-il avec les autres composantes de la majorité ?
- Les fils du dialogue ne sont pas rompus. Nous continuons à parler avec beaucoup de Nationalistes et, au-delà, avec beaucoup de Corses qui ne sont pas candidats au sein d’Avanzemu. Il n’est pas question que nous contribuions à rompre le dialogue, mais pour dialoguer, il faut être au moins deux ! Donc, la question ne peut pas m’être posée à moi seul ! Ceux qui pensaient, il y a encore quelques semaines et peut-être le pensent-ils encore, qu’il était possible de gagner seul, ont compris aujourd’hui que l’avenir était à la diversité, à la pluralité, pas à l’hégémonie ou au parti unique. Bien sûr, nous aurons vocation à gouverner dans la collégialité, la pluralité, et j’espère avec d’autres que les seuls Nationalistes. Le sujet est aujourd’hui posé, il nous appartient à tous d’y répondre. Pour ma part, la réponse est claire : je continuerai, quelques soient les difficultés, à dialoguer avec l’ensemble des représentants de l’actuelle majorité autant qu’avec ceux qui sont ouverts au dialogue, mais sur des bases claires qui ne soit pas dédiées au pouvoir pour le pouvoir, mais dédiées à la construction d’un projet de société et d’un avenir meilleur pour ce pays.
- En clair, envisagez-vous ou non une union avec Femu et Corsica Libera au 2nd tour ?
- À ce stade, je n’envisage pas d’union ! A ce stade, je n’envisage que de réaliser un score au 1er tour. J’ai participé sincèrement et régulièrement, sans arrière-pensée ou calcul, aux trois réunions qui ont eu lieu pour discuter de l’union. Femu a Corsica s’est réunie et a annoncé unilatéralement la fin de Pè a Corsica. Je ne vais pas envisager, seul, de retourner à l’union avec des gens qui manifestement n’en ont pas voulu ! Donc, aujourd’hui, nous allons faire campagne dans le cadre du 1er tour en continuant à dialoguer, en respectant nos partenaires de l’actuelle majorité sans jamais attaquer qui que ce soit, et surtout pas un autre Nationaliste, mais clairement sans projeter pour autant d’union ! La réponse ne peut pas être individuelle, ni apportée par l’un ou l’autre en particulier. C’est une réponse qu’il nous faudra construire le moment venu, et cela ne peut pas être l’apanage d’un seul. C’est nécessairement une réponse collective.
Propos recueillis par Nicole MARI.