Jean-Charles Orsucci, maire de Bonifacio, conseiller territorial, président du groupe Andà Per Dumane à l'Assemblée de Corse. Photo Michel Luccioni.
« Monsieur le Président, que comptez-vous faire pour rehausser l’attractivité de notre territoire et assurer à la Corse un semblant de saison touristique ? ». Dans sa question orale qu’il lira, vendredi, en ouverture d’une nouvelle session en visioconférence de l’Assemblée de Corse, le maire de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci ne cache pas son inquiétude concernant la saison touristique estivale. « Le déconfinement se poursuit en Europe et en Méditerranée grâce à des indicateurs sanitaires plutôt encourageants. De nombreux pays comme l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Grèce ont clairement affiché leur souhait d’ouvrir leur porte aux touristes étrangers. De nombreuses régions touristiques françaises comme la PACA, l’Occitanie, la Nouvelle-Aquitaine ou la Bretagne se préparent à la levée des 100 km, mettent en place des plans de communication exceptionnels pour attirer le visiteur ainsi que des plans de relance inédits. Des destinations comme le Japon ou la Sicile sont allés même jusqu’à payer tout ou partie du voyage et des nuitées. Au moment où, les Français, après avoir entendu il y a 15 jours le Premier Ministre indiquant qu’ils allaient pouvoir partir en vacances, sont en train de se projeter sur leurs lieux de vacances pour cet été, la destination touristique corse n’apporte pas de réponse claire inhérente au séjour sur notre île. Même si la prudence reste de mise, il y a un besoin urgent de lisibilité et de visibilité ».
Un accès difficile
Selon un sondage réalisé le 20 et 25 mai auprès de 4,5 millions de candidats et 135 000 recruteurs sur la plateforme QAPA, la plateforme de recrutement par l’intérim, la période des vacances reste sacrée pour les Français. Ainsi, crise sanitaire, coronavirus, confinement ou pas, plus de 78% déclarent qu’ils prendront des congés cet été. Seulement 12% n’en auront pas et 10% sont encore dans l’expectative. Sans surprise, la grande majorité ne prendra pas le risque de partir loin cet été. 76% ont décidé de rester dans l’hexagone pour leurs vacances. 6% iront tout de même dans un autre pays et 18% préfèrent rester confinés chez eux. Si quatre des 13 régions regroupent plus 61% des choix des Français, la Corse n’en fait pas partie. « Nous ne savons ni quand, ni comment le redémarrage de l’activité touristique va se faire. Une chose est sûre : la Corse doit rester dans les destinations compétitives. Or tous les jours, nous perdons des parts de marché, nous prenons un retard impossible à rattraper. Les Français ont déjà commencé à réserver leurs vacances et d’ici la fin de semaine avec les annonces attendues du Gouvernement, les réservations vont se généraliser. Les conditions d’accès à l’île demeurant floues, comment pourraient-ils réserver chez nous ? Nous sommes en train de perdre en attractivité, en compétitivité et plus les jours passent, plus les visiteurs potentiels réservent ailleurs ! », estime Jean-Charles Orsucci.
Un choix à faire
Le conseiller territorial et président du groupe Andà per Dumane interpelle, donc, le Président du Conseil exécutif, Gilles Simeoni, sur une double inquiétude : « Comme vous, je suis inquiet d’un éventuel rebond de l’épidémie, même si les indicateurs se veulent, à ce jour, rassurants. Comme vous, j’ai le souci de la santé des Corses. Je possède une famille, des amis, qui demeurent inquiets pour eux ou pour leurs proches. Mais je suis tout aussi inquiet lorsque j’entrevois au loin le choc économique qui nous attend. Je crains que si on ne se donne pas les moyens de réagir, la crise économique et sociale qui nous attend à la fin de l’année aura des conséquences bien plus graves que ce que nous avons pu vivre avec cette pandémie ». Il lui demande de faire le choix de l’équilibre entre santé et économie : « Comme dans toute crise, vous êtes à un moment politique crucial de votre mandature, peut-être le plus important depuis votre accession aux responsabilités en décembre 2015. Vous devrez faire un choix. Un choix qui, pour notre groupe, se veut équilibré entre limiter le risque de propagation du virus et permettre aux nombreux Corses de cette île de sauver une saison touristique qui n’a encore débuté. Ne commettez pas l’erreur de croire et de laisser croire aux Corses que l’Etat viendrait signer un chèque à la fin du désastre, il n’en aura pas les moyens ! ».
Pas de GreenPass
Pour Jean-Charles Orsucci, « Il faut rapidement sortir de cette logique visant à mettre la Corse sous cloche et à imposer plus de barrières que d’autres régions touristiques qui ne sont pas moins sensibles à la préservation de la santé de leurs concitoyens. La Collectivité aurait dû travailler de concert avec le Gouvernement pour obtenir une augmentation de notre capacité en lits médicalisés. Nous aurions pu, par exemple, obtenir la réquisition de cliniques privées et pourquoi pas, une opération avec l’Armée visant à installer provisoirement un hôpital de campagne comme cela s’est fait dans le Grand Est. Il n’est peut-être pas trop tard pour cela, encore faut-il que la majorité en ait la volonté politique ! ». S’y ajoute selon lui un autre « constat sans appel » des compagnies maritimes contre le GreenPass, le passeport sanitaire proposé par l’Exécutif corse pour accéder à l’île. « L’annonce du Green Pass, bien qu’elle eût pour origine des sentiments nobles, a été vécue de manière négative, comme une exigence trop contraignante qui a entraîné une chute des réservations sur la période d’été. Les hébergements touristiques en France constatent une baisse de réservation sur la période d’été de l’ordre de 30 % contrairement à la Corse qui affiche une diminution avoisinant les 60 %. Il est grand temps que nous apprenions à vivre avec le virus car je crains qu’à force de mettre en place des barrières, ce n’est pas un plan de relance dont nous aurons besoin, mais d’un grand plan social et sanitaire dans les prochains mois ».
Réponse attendue vendredi.
Un accès difficile
Selon un sondage réalisé le 20 et 25 mai auprès de 4,5 millions de candidats et 135 000 recruteurs sur la plateforme QAPA, la plateforme de recrutement par l’intérim, la période des vacances reste sacrée pour les Français. Ainsi, crise sanitaire, coronavirus, confinement ou pas, plus de 78% déclarent qu’ils prendront des congés cet été. Seulement 12% n’en auront pas et 10% sont encore dans l’expectative. Sans surprise, la grande majorité ne prendra pas le risque de partir loin cet été. 76% ont décidé de rester dans l’hexagone pour leurs vacances. 6% iront tout de même dans un autre pays et 18% préfèrent rester confinés chez eux. Si quatre des 13 régions regroupent plus 61% des choix des Français, la Corse n’en fait pas partie. « Nous ne savons ni quand, ni comment le redémarrage de l’activité touristique va se faire. Une chose est sûre : la Corse doit rester dans les destinations compétitives. Or tous les jours, nous perdons des parts de marché, nous prenons un retard impossible à rattraper. Les Français ont déjà commencé à réserver leurs vacances et d’ici la fin de semaine avec les annonces attendues du Gouvernement, les réservations vont se généraliser. Les conditions d’accès à l’île demeurant floues, comment pourraient-ils réserver chez nous ? Nous sommes en train de perdre en attractivité, en compétitivité et plus les jours passent, plus les visiteurs potentiels réservent ailleurs ! », estime Jean-Charles Orsucci.
Un choix à faire
Le conseiller territorial et président du groupe Andà per Dumane interpelle, donc, le Président du Conseil exécutif, Gilles Simeoni, sur une double inquiétude : « Comme vous, je suis inquiet d’un éventuel rebond de l’épidémie, même si les indicateurs se veulent, à ce jour, rassurants. Comme vous, j’ai le souci de la santé des Corses. Je possède une famille, des amis, qui demeurent inquiets pour eux ou pour leurs proches. Mais je suis tout aussi inquiet lorsque j’entrevois au loin le choc économique qui nous attend. Je crains que si on ne se donne pas les moyens de réagir, la crise économique et sociale qui nous attend à la fin de l’année aura des conséquences bien plus graves que ce que nous avons pu vivre avec cette pandémie ». Il lui demande de faire le choix de l’équilibre entre santé et économie : « Comme dans toute crise, vous êtes à un moment politique crucial de votre mandature, peut-être le plus important depuis votre accession aux responsabilités en décembre 2015. Vous devrez faire un choix. Un choix qui, pour notre groupe, se veut équilibré entre limiter le risque de propagation du virus et permettre aux nombreux Corses de cette île de sauver une saison touristique qui n’a encore débuté. Ne commettez pas l’erreur de croire et de laisser croire aux Corses que l’Etat viendrait signer un chèque à la fin du désastre, il n’en aura pas les moyens ! ».
Pas de GreenPass
Pour Jean-Charles Orsucci, « Il faut rapidement sortir de cette logique visant à mettre la Corse sous cloche et à imposer plus de barrières que d’autres régions touristiques qui ne sont pas moins sensibles à la préservation de la santé de leurs concitoyens. La Collectivité aurait dû travailler de concert avec le Gouvernement pour obtenir une augmentation de notre capacité en lits médicalisés. Nous aurions pu, par exemple, obtenir la réquisition de cliniques privées et pourquoi pas, une opération avec l’Armée visant à installer provisoirement un hôpital de campagne comme cela s’est fait dans le Grand Est. Il n’est peut-être pas trop tard pour cela, encore faut-il que la majorité en ait la volonté politique ! ». S’y ajoute selon lui un autre « constat sans appel » des compagnies maritimes contre le GreenPass, le passeport sanitaire proposé par l’Exécutif corse pour accéder à l’île. « L’annonce du Green Pass, bien qu’elle eût pour origine des sentiments nobles, a été vécue de manière négative, comme une exigence trop contraignante qui a entraîné une chute des réservations sur la période d’été. Les hébergements touristiques en France constatent une baisse de réservation sur la période d’été de l’ordre de 30 % contrairement à la Corse qui affiche une diminution avoisinant les 60 %. Il est grand temps que nous apprenions à vivre avec le virus car je crains qu’à force de mettre en place des barrières, ce n’est pas un plan de relance dont nous aurons besoin, mais d’un grand plan social et sanitaire dans les prochains mois ».
Réponse attendue vendredi.