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"In Giru 2023" : des visages projetés sur les… arbres de la région bastiaise


Thibaud KEREBEL le Jeudi 16 Mars 2023 à 18:02

Le projet « In Giru », dont la deuxième édition débutera mi-mai dans la région bastiaise, constituera cette année en la projection, principalement sur des arbres, de visages photographiés par l’artiste Philippe Echaroux.



Philippe Echaroux  a présenté son projet à la mairie de Ville-di-Petrabugno en présence de Michel Rossi et Véronique Calendini
Philippe Echaroux a présenté son projet à la mairie de Ville-di-Petrabugno en présence de Michel Rossi et Véronique Calendini
Après les anges collés sur les monuments emblématiques des villes de la Communauté d’agglomération de Bastia (CAB) en 2022, bientôt des visages projetés sur les arbres de la région. Pour la deuxième édition de l’opération « In Giru », l’Office du tourisme de Bastia a cette fois fait appel à Philippe Echaroux, un photographe aux origines corses, dont le travail est reconnu internationalement. De mi-mai à fin octobre prochain, les promeneurs verront donc apparaître, à la tombée de la nuit, différents portraits d’inconnus, projetés dans dix endroits répartis entre les cinq villes de la CAB. L'annonce en a été faite jeudi matin à la mairie de Guaitella à Ville-di-Pietrabuno par Michel Rossi maire et premier vice-président de la communauté d'agglomération et Véronique Calendini, directrice de l'office du tourisme intercommunal de Bastia.

Globe-trotteur et artiste aux aspirations d’ethnologue, Philippe Echaroux sillonne le monde depuis une dizaine d’années, à la rencontre de peuples reculés. « Le principe est un peu toujours le même : aller quelque part, rencontrer les gens, les prendre en photo, et choisir des lieux avec eux pour reprojeter les photos dans leur environnement », explique-t-il. L’exposition temporaire de cet été en région bastiaise sera d’ailleurs une compilation du travail réalisé par le photographe dans différents pays, comme l’Inde, la Namibie, l’Amazonie… mais aussi la France. « L’un des portraits qui sera projeté, c’est celui de ma grand-mère. Comme elle n’a jamais voyagé de sa vie, j’aimais bien l’idée d’afficher son visage un peu partout dans le monde. »

« Tomber sur des portraits un peu sans le vouloir »

Ce visage, pris en photo lors d'un précédent voyage, sera cette fois projeté à Mandriale.
Ce visage, pris en photo lors d'un précédent voyage, sera cette fois projeté à Mandriale.
Pour le moment, les dix lieux concernés n’ont pas encore été divulgués, mais Philippe Echaroux certifie que c’est surtout sur des arbres que les portraits seront projetés. « Avec le vent, les branches bougent, et ça fait évoluer les expressions du visage. » À noter que la tour génoise de Furiani devrait également faire partie du lot, pour retrouver le gigantisme qui avait fait le succès de l’édition précédente. « Mon idée, c’est aussi que si vous preniez la route, en voiture ou à pied, vous puissiez tomber sur des portraits un peu sans le vouloir », reprend le photographe, après une semaine de prospection passée en Corse afin de trouver les endroits adéquats.

Car outre les problématiques techniques et artistiques que comprend un tel projet, le choix des lieux de projection s’est également basé sur une stratégie de l’Office du tourisme intercommunal de Bastia, comme l’explique sa directrice. « Notre objectif à travers ‘In Giru’, c’est de faire en sorte que les gens ne restent pas à un endroit en particulier. Au quotidien, certains habitants de Furiani ne vont pas à Figarella, et vice-versa. On veut vraiment inciter les gens à passer d’une commune à l’autre, c’est au coeur de nos missions. » Forcément, le tourisme fait aussi partie des enjeux principaux. « Il faut donner l’occasion aux touristes de quitter temporairement le côté balnéaire et d'aller voir les villages », reprend Véronique Valentini-Calendini.

Une exposition à ciel ouvert

Pour cette édition 2023, les ambitions sont importantes, tant le succès des anges, l’an passé, a été grand. « C’était vraiment viral sur les réseaux sociaux », se remémore la directrice de l’Office du tourisme intercommunal de Bastia. « Les gens se sont amusés à rechercher les œuvres, c’était presque un jeu de piste. Ils se disaient ‘tu n’as pas vu celui de Furiani, il faut monter voir’. Les retours ont été excellents. » D’où le choix, cette fois, de doubler le travail, en passant de cinq à dix œuvres.

En proposant une exposition à ciel ouvert, le projet permet également de toucher un public « pas forcément habitué aux musées et aux galeries d'art », dixit Philippe Echaroux. Mais aussi, indirectement, de sensibiliser aux enjeux écologiques. « Le choix d'exposer sur des arbres n'est pas anodin, il y a un message derrière. » Sur ce point, Véronique Valentini-Calendini devance déjà les critiques : « la méthode de projection ne consomme pas plus que l'éclairage public ! »