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Haute-Corse : 18 "passeurs de mémoire" honorés à Furiani


Thibaud KEREBEL le Mercredi 19 Avril 2023 à 15:46

Ce mercredi 19 avril, la Croix du Combattant a été remise à 18 vétérans corses ayant servi en Algérie, au Liban ou encore en ex-Yougoslavie. Issus de différentes générations, tous ont été décorés par le préfet, qui a souligné l'importance d'honorer les « passeurs de mémoire ».



Le préfet de la Haute-Corse, Michel Prosic (à droite) a décoré un à un les 18 anciens combattants.
Le préfet de la Haute-Corse, Michel Prosic (à droite) a décoré un à un les 18 anciens combattants.
Pour la toute première fois, une cérémonie officielle de remise de la Croix du Combattant était organisée en Haute-Corse, ce mercredi 19 avril. À cette occasion, 18 récipiendaires ont été décorés par le préfet départemental Michel Prosic. « Jusqu’à maintenant, il n’y avait jamais eu de cérémonie de remise. Les gens ont la médaille, la portent, mais personne ne la remet. Cette fois, nous avons voulu marquer la solennité de l’événement. Et cela a vocation à se pérenniser », explique Marguerite Pellegri-Mondoloni, directrice de l’Office National des Combattants et Victimes de Guerre (ONACVG), qui délivre la distinction.

Cette Croix du Combattant, créée en 1930, récompensait initialement les vétérans de la Grande Guerre, avant d’être élargie, au fil des années, à bon nombre d’autres conflits. Mercredi, à Furiani, des personnes ayant défendu les couleurs de la France en Algérie (1962-64), au Zaïre (1978), au Liban (1988) ou encore en ex-Yougoslavie (1997) ont donc été décorés. Concernant les anciens de la Guerre d’Algérie, il s’agit en fait d’un rattrapage, comme l’explique Marguerite Pellegri-Mondoloni. « La période 62-64, qui intervient après l’indépendance de l’Algérie, n’a été reconnue qu’en 2019. On a donc des ‘nouveaux anciens’ qui ont récemment été mis sur un pied d’égalité avec tous les militaires ayant participé à des opérations extérieures. »

Jean-Toussaint Rinaldi fait justement partie de ces gens-là. Engagé volontaire au début des années 60, il a servi pendant 18 mois en Algérie, après l’indépendance, d’où sa récompense du jour. « J’ai été très surpris d’entendre que des gens qui sont plus jeunes que moi ont fait beaucoup plus que moi pour le pays. Et ça, ça m’a touché personnellement. Il faut leur rendre hommage, et je serai présent l’année prochaine si une autre cérémonie est organisée. »

« Exemples de courage, d’abnégation et de solidarité »

À Furiani, le préfet de la Haute-Corse, tout au long de son discours, a insisté sur l’importance de prendre soin de ces « passeurs de mémoire », « exemples de courage, d’abnégation et de solidarité ». « Les combattants doivent être soutenus et accompagnés par l’Office National des Combattants et Victimes de Guerre. L’aide apportée, qu’elle soit matérielle, sociale ou morale, est précieuse pour eux comme pour leurs familles. »

En effet, lorsqu’ils sont reconnus comme tels, les anciens combattants peuvent prétendre à une série d’avantages sociaux, comme « des aides financières, une demi part fiscale sur la déclaration de revenus, des financements de réinsertion professionnelle... », énumère Marguerite Pellegri-Mondoloni. Une juste compensation pour des personnes ayant « mis leur vie en jeu pour défendre leurs concitoyens », a conclu le préfet.

Les 18 vétérans corses décorés ce mercredi sont Jean-Pierre CESARI, Ange DAMI, Jacques DERI, Dominique LUIGI, Antoine AGUZZI, Jean-Baptiste ANTONIOTTI, Jean-Claude JOYET, Pierre-Jean LUCIANI, Jean-Toussaint RINALDI, Aurèle RICOVERI, Xavier BIAGGI, Antoine GIANNELLI, Albert MICHAUX, Paul-Charles ROSSI, Daniel BURON, Alain CARIMENTRANT, Philippe CARUS et Paul VESPERINI.