Ce mardi 14 février, vous pourriez trouver porte close en vous rendant chez votre médecin traitant. En effet, un mouvement de grève national est actuellement en cours, pour faire valoir les revendications de toute une profession, qui déplore des conditions de travail et de rémunération insuffisantes. « On n’a pas de chiffres sur la mobilisation », explique le docteur Dr Antoine Grisoni, président de l'union régionale des professionnels de santé (URPS)-médecins libéraux de Corse. « Étant donné que c’est une grève qui a lieu en semaine, il n’y a aucune obligation de se déclarer, ni à l’ARS, ni au Conseil de l’Ordre. »
D’après les premiers retours, on assiste tout de même à une montée en puissance du mouvement. « En janvier, lors de la précédente grève, on estime que 70 généralistes sur 300 avaient fermé leur cabinet en Corse. C’était déjà un résultat important, mais là, on sent une contestation encore plus importante », reprend Antoine Grisoni. La conséquence de discussions au point mort entre les représentants de la profession et ceux de l’assurance maladie.
D’après les premiers retours, on assiste tout de même à une montée en puissance du mouvement. « En janvier, lors de la précédente grève, on estime que 70 généralistes sur 300 avaient fermé leur cabinet en Corse. C’était déjà un résultat important, mais là, on sent une contestation encore plus importante », reprend Antoine Grisoni. La conséquence de discussions au point mort entre les représentants de la profession et ceux de l’assurance maladie.
Les propositions de la CPAM jugées insuffisantes
Depuis le début, c’est le tarif de la consultation qui occupe le centre des négociations. « Notre demande de revalorisation n’est absolument pas entendue », s’indigne le président de l’URPS-ML. « Nous voulons seulement que l’inflation soit prise en compte, et que les tarifs correspondent au vrai travail de consultation. On a de plus en plus de malades complexes, qui prennent beaucoup de temps. 25 euros, ça ne correspond pas du tout au travail réalisé. » La hausse de 1,5 euros proposée par la CPAM est donc loin de satisfaire les syndicats, qui avaient fixé un minimum à 30 euros. Mais ce n’est pas le seul point d’accroche.
L’assurance maladie, dans l’ensemble des mesures évoquées, aspire également à créer un contrat d’engagement territorial (CET), censé ouvrir à des avantages financiers, contre, par exemple, une participation à l’accueil des soins non programmés. « Pendant la crise du Covid, au cours des trois dernières années, on a répondu à tous les enjeux de santé publique très rapidement. Et là, on nous en demande encore plus », déplore le docteur Dr Antoine Grisoni. « Tout est fait en dépit du bon sens, et le résultat, c’est simplement que l’on va décourager les gens à devenir médecins. » La proposition de loi RIST, qui permettrait de consulter un professionnel paramédical sans en informer le médicin, va également dans ce sens.
L’assurance maladie, dans l’ensemble des mesures évoquées, aspire également à créer un contrat d’engagement territorial (CET), censé ouvrir à des avantages financiers, contre, par exemple, une participation à l’accueil des soins non programmés. « Pendant la crise du Covid, au cours des trois dernières années, on a répondu à tous les enjeux de santé publique très rapidement. Et là, on nous en demande encore plus », déplore le docteur Dr Antoine Grisoni. « Tout est fait en dépit du bon sens, et le résultat, c’est simplement que l’on va décourager les gens à devenir médecins. » La proposition de loi RIST, qui permettrait de consulter un professionnel paramédical sans en informer le médicin, va également dans ce sens.
« C’est la grande inconnue »
À l’avenir, quelles suites peut-on attendre du mouvement ? D’après le Dr Grisoni, « comme pour les retraites, c’est la grande inconnue ». « On sent bien que sur tous ces sujets, l’État est en difficulté. Ça fait 30 ans que le monde politique français contribue à cette situation dramatique, malgré toutes les alertes. Et maintenant, on en arrive à un mouvement inédit, avec des médecins qui menacent de se déconventionner ! Ce serait grave d’arriver à un tel niveau d’exaspération. »
Cette fois, la force de la contestation repose aussi sur ses soutiens, parmi lesquels figurent le Conseil de l’Ordre, pas du tout habitué à s’impliquer dans ces débats, ou encore le monde hospitalier. Une différence qui pourrait se faire remarquer. « De toutes façons, l’État va faire comme toujours, il va attendre de voir l’ampleur du mouvement », commente Antoine Grisoni. « Si c’est peu suivi, le gouvernement va vouloir imposer ses conditions, et sinon, il va prendre en compte les notres. Mais si rien n’avance, il n’y a pas de raison que l’on s’arrête ! »
Cette fois, la force de la contestation repose aussi sur ses soutiens, parmi lesquels figurent le Conseil de l’Ordre, pas du tout habitué à s’impliquer dans ces débats, ou encore le monde hospitalier. Une différence qui pourrait se faire remarquer. « De toutes façons, l’État va faire comme toujours, il va attendre de voir l’ampleur du mouvement », commente Antoine Grisoni. « Si c’est peu suivi, le gouvernement va vouloir imposer ses conditions, et sinon, il va prendre en compte les notres. Mais si rien n’avance, il n’y a pas de raison que l’on s’arrête ! »