2021, l’année de tous les enjeux pour la biodiversité et la sauvegarde de la planète. C’est en substance le message envoyé par la trentaine de chefs d’Etat, de gouvernement et des grandes institutions internationales ou ONG réunis pour la quatrième édition du One Planet Summit, le sommet mondial de la biodiversité, organisé, lundi à l’Elysée par le président de la République, Emmanuel Macron. « L’année où jamais pour passer à la vitesse supérieure et mobiliser le plus grand nombre d'acteurs publics comme privés à travers le monde et agir concrètement », déclare le président français dans son allocution d’ouverture. « Le constat scientifique, fait début 2009, est sans appel. Pas un seul des objectifs n’est atteint. Il faut regarder en face cet échec. Toutes nos vulnérabilités sont liées. C’est à une transformation profonde et rapide de notre modèle de développement que nous sommes appelés. Notre avenir et celui de la planète dépendent de ce que nous faisons ici et maintenant. Nous pouvons changer la donne si nous le voulons. Nous avons les moyens de le faire et nous devons le faire », ajoute-t-il.
Une coalition mondiale
Tous les décideurs présents, - de Hang Zheng, le vice-Premier ministre de Chine, à Boris Johnson, Justin Trudeau, Giuseppe Conte ou encore Angela Merkel, ses homologues britannique, canadien, italien et allemand, en passant par l’ONU, l’OMS, la Banque mondiale, la Commission européenne, ou même les princes de Galles et de Monaco… - ont entamé le même refrain, argué de la même urgence et pris le même engagement de se mobiliser réellement et massivement. Sur quatre priorités : protéger les espaces terrestres et marins, favoriser l’agroécologie, mobiliser des financements nouveaux et renforcer la lutte contre la déforestation… « La biodiversité manque de 711 milliards de dollars d’ici à 2030 », prévient Antonio Guterres, secrétaire général des Nations-Unies. L’objectif de l’ONU est de construire une véritable coalition mondiale. La Coalition pour la haute ambition, portée par le Costa Rica, la France et le Royaume-Uni réunit déjà plus de 50 États engagés avec un objectif : protéger « au moins 30% des terres et des océans ».
Une coalition mondiale
Tous les décideurs présents, - de Hang Zheng, le vice-Premier ministre de Chine, à Boris Johnson, Justin Trudeau, Giuseppe Conte ou encore Angela Merkel, ses homologues britannique, canadien, italien et allemand, en passant par l’ONU, l’OMS, la Banque mondiale, la Commission européenne, ou même les princes de Galles et de Monaco… - ont entamé le même refrain, argué de la même urgence et pris le même engagement de se mobiliser réellement et massivement. Sur quatre priorités : protéger les espaces terrestres et marins, favoriser l’agroécologie, mobiliser des financements nouveaux et renforcer la lutte contre la déforestation… « La biodiversité manque de 711 milliards de dollars d’ici à 2030 », prévient Antonio Guterres, secrétaire général des Nations-Unies. L’objectif de l’ONU est de construire une véritable coalition mondiale. La Coalition pour la haute ambition, portée par le Costa Rica, la France et le Royaume-Uni réunit déjà plus de 50 États engagés avec un objectif : protéger « au moins 30% des terres et des océans ».
Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de la Collectivité de Corse et Président de la Commission des Iles de la Conférence des Régions Périphériques Maritimes (CRPM) de l’Union européenne. Photo Michel Luccioni.
Un plan d’action pour la Méditerranée
Une nouvelle « Coalition pour une mer Méditerranée exemplaire en 2030 », comptant six pays, a été lancée lors de ce sommet auquel participait en tant que Président de la Commission des Iles de la Conférence des Régions Périphériques Maritimes (CRPM) de l’Union européenne, Gilles Simeoni. « La lutte pour la préservation de la biodiversité et de la planète n’est pas seulement l’affaire des Etats, mais aussi des collectivités régionales, des sociétés civiles et de la jeunesse… », estime d’emblée le président du Conseil exécutif de la Collectivité de Corse. « Si nous voulons réussir à relever les immenses défis qui nous attendent, nous devons à l’évidence mettre en œuvre une véritable révolution copernicienne dans notre façon d’aborder et de traiter la question centrale du réchauffement climatique. Repenser notre rapport au travail, à la production, au milieu naturel, les rapports entre les hommes, les sociétés, et les institutions ». Pour lui, la Méditerranée est sans doute « un des lieux qui exprime et concentre le mieux à la fois les enjeux, les risques mais aussi les espoirs dans le domaine du développement durable ». Au cœur de la stratégie, les îles ont un rôle central à jouer. « Souvent conçue comme une contrainte, l’insularité peut-être un facteur d’innovation », affirme-t-il en rappelant les accords de coopération conclus entre la Corse, la Sardaigne, et les Baléares, et qui pourraient s’étendre à la Sicile, pour mailler l’ensemble de la Méditerranée Occidentale. « Nos appels réitérés à l’application de l’article 174 du traité de l’Union européenne prévoyant que des politiques spécifiques à l’insularité peuvent être mises en œuvre sont jusqu’à aujourd’hui restés lettre morte. Gageons que cela changera rapidement, et que l’insularité sera désormais perçue comme une opportunité et un atout au moment où nous sommes appelés à concevoir des politiques publiques innovantes et résilientes ! ».
Un transport plus vert
Ceci posé, Gilles Simeoni est plus spécialement intervenu sur la question de la lutte contre les pollutions marines et les moyens d’y parvenir le plus efficacement possible. Prenant l’exemple du transport maritime, « une question centrale que les îles vivent au quotidien », il a détaillé quatre actions qui ont déjà fait l’objet d’initiatives insulaires, conjointes ou séparées. Première action : « Les ports verts, notamment à travers l’électrification des quais et leur avitaillement en source d’énergie alternative : c’est un objectif prioritaire de la Collectivité de Corse, qui y travaille en concertation avec toutes les parties concernées ». Deuxième action : « Le respect de la Convention Marpol relative à la prévention de la pollution de l’air par les navires avec un travail sur les scrubbers, des navires fonctionnant au GNL, la recherche & développement sur les solutions « Hydrogène » et la mise en place d’une zone d’émission contrôlée d’oxyde de soufre, qui a fait l’objet d’une délibération de l’Assemblée de Corse et de travaux au sein de la Commission des Îles ». Troisième action : « Obtenir l’engagement des acteurs du transport maritime en faveur de la protection de l’environnement marin avec la mise en œuvre du système REPCET, permettant d’éviter entre 1 000 et 1 500 collisions par an, et celle du sanctuaire Pelagos ». Quatrième action : « Renforcer la lutte contre les dégazages, la pollution par les hydrocarbures, et autres substances nocives en Méditerranée. C’est une action qui parle aux insulaires que nous sommes, particulièrement aux Corses. Nous avions, en 1973, organisé des mobilisations populaires pour faire cesser les rejets toxiques massifs en mer de boues rouges par une société multinationale. Pus récemment, en 2017, avec les autorités sardes, nous nous sommes opposés à un permis de recherche d’hydrocarbures au cœur du sanctuaire Pelagos ».
Une immense attente
Le président corse conclut en martelant, lui aussi, que « L’attente est immense et les défis colossaux ». Les objectifs étant « clairement identifiés », il exprime un souhait : « Que les engagements énumérés solennellement aujourd’hui devant le monde entier se concrétisent le plus vite possible, et à chaque niveau de décision, par des décisions politiques courageuses, des politiques publiques innovantes, en rupture avec le modèle qui nous conduit au désastre, et par des lignes budgétaires dédiées. Si nous faisons cela, et que nous le faisons ensemble, alors, oui, nous réussirons. Per e generazioni d’oghje, è per quelle chi so à vene ».
Une nouvelle feuille de route mondiale pour la protection des écosystèmes devrait être adoptée lors de la COP15 dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique.
N.M.
Une nouvelle « Coalition pour une mer Méditerranée exemplaire en 2030 », comptant six pays, a été lancée lors de ce sommet auquel participait en tant que Président de la Commission des Iles de la Conférence des Régions Périphériques Maritimes (CRPM) de l’Union européenne, Gilles Simeoni. « La lutte pour la préservation de la biodiversité et de la planète n’est pas seulement l’affaire des Etats, mais aussi des collectivités régionales, des sociétés civiles et de la jeunesse… », estime d’emblée le président du Conseil exécutif de la Collectivité de Corse. « Si nous voulons réussir à relever les immenses défis qui nous attendent, nous devons à l’évidence mettre en œuvre une véritable révolution copernicienne dans notre façon d’aborder et de traiter la question centrale du réchauffement climatique. Repenser notre rapport au travail, à la production, au milieu naturel, les rapports entre les hommes, les sociétés, et les institutions ». Pour lui, la Méditerranée est sans doute « un des lieux qui exprime et concentre le mieux à la fois les enjeux, les risques mais aussi les espoirs dans le domaine du développement durable ». Au cœur de la stratégie, les îles ont un rôle central à jouer. « Souvent conçue comme une contrainte, l’insularité peut-être un facteur d’innovation », affirme-t-il en rappelant les accords de coopération conclus entre la Corse, la Sardaigne, et les Baléares, et qui pourraient s’étendre à la Sicile, pour mailler l’ensemble de la Méditerranée Occidentale. « Nos appels réitérés à l’application de l’article 174 du traité de l’Union européenne prévoyant que des politiques spécifiques à l’insularité peuvent être mises en œuvre sont jusqu’à aujourd’hui restés lettre morte. Gageons que cela changera rapidement, et que l’insularité sera désormais perçue comme une opportunité et un atout au moment où nous sommes appelés à concevoir des politiques publiques innovantes et résilientes ! ».
Un transport plus vert
Ceci posé, Gilles Simeoni est plus spécialement intervenu sur la question de la lutte contre les pollutions marines et les moyens d’y parvenir le plus efficacement possible. Prenant l’exemple du transport maritime, « une question centrale que les îles vivent au quotidien », il a détaillé quatre actions qui ont déjà fait l’objet d’initiatives insulaires, conjointes ou séparées. Première action : « Les ports verts, notamment à travers l’électrification des quais et leur avitaillement en source d’énergie alternative : c’est un objectif prioritaire de la Collectivité de Corse, qui y travaille en concertation avec toutes les parties concernées ». Deuxième action : « Le respect de la Convention Marpol relative à la prévention de la pollution de l’air par les navires avec un travail sur les scrubbers, des navires fonctionnant au GNL, la recherche & développement sur les solutions « Hydrogène » et la mise en place d’une zone d’émission contrôlée d’oxyde de soufre, qui a fait l’objet d’une délibération de l’Assemblée de Corse et de travaux au sein de la Commission des Îles ». Troisième action : « Obtenir l’engagement des acteurs du transport maritime en faveur de la protection de l’environnement marin avec la mise en œuvre du système REPCET, permettant d’éviter entre 1 000 et 1 500 collisions par an, et celle du sanctuaire Pelagos ». Quatrième action : « Renforcer la lutte contre les dégazages, la pollution par les hydrocarbures, et autres substances nocives en Méditerranée. C’est une action qui parle aux insulaires que nous sommes, particulièrement aux Corses. Nous avions, en 1973, organisé des mobilisations populaires pour faire cesser les rejets toxiques massifs en mer de boues rouges par une société multinationale. Pus récemment, en 2017, avec les autorités sardes, nous nous sommes opposés à un permis de recherche d’hydrocarbures au cœur du sanctuaire Pelagos ».
Une immense attente
Le président corse conclut en martelant, lui aussi, que « L’attente est immense et les défis colossaux ». Les objectifs étant « clairement identifiés », il exprime un souhait : « Que les engagements énumérés solennellement aujourd’hui devant le monde entier se concrétisent le plus vite possible, et à chaque niveau de décision, par des décisions politiques courageuses, des politiques publiques innovantes, en rupture avec le modèle qui nous conduit au désastre, et par des lignes budgétaires dédiées. Si nous faisons cela, et que nous le faisons ensemble, alors, oui, nous réussirons. Per e generazioni d’oghje, è per quelle chi so à vene ».
Une nouvelle feuille de route mondiale pour la protection des écosystèmes devrait être adoptée lors de la COP15 dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique.
N.M.