Positif. C’est le mot qui pourrait résumer la séquence marathon de trois jours que le ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer, Gérald Darmanin, a consacré à la question corse. Que ce soit mercredi pendant quatre heures à Paris face à la délégation des 21 élus, emmenés par le président du Conseil exécutif de la Collectivité de Corse, Gilles Simeoni, pour ouvrir le cycle de discussions sur l’avenir de l’île, ou pendant les deux jours qui ont suivi entre Bastia et l’Extrême-Sud, le ministre s’est livré à une véritable opération de séduction et affiché une volonté d’apaisement et de dialogue. Décontracté, souriant, souvent pédagogue, largement explicatif, volontiers consensuel, il a répondu aux questions de Corse Net Infos dans un long entretien intégralement filmé à Bunifaziu. Lancement des discussions sur l’autonomie, droit à l’expérimentation, action de l’Etat, bilan de sa visite en Corse et de ses rencontres avec les élus et les socioprofessionnels, déjeuner avec la jeunesse, enseignement de la langue corse, enquête sur l’affaire Colonna, libération du commando Erignac, lutte contre le trafic de drogue et la grande criminalité, lutte contre les incendies, vote RN aux élections présidentielles… Il a abordé tous les sujets sans tabou, mais avec quelques esquives et beaucoup d’habileté politique. S’il reconnaît à l’Etat des manques et des maladresses, il affirme avoir tenu ses promesses et décoche, au passage, quelques piques au pouvoir territorial qui en disent long, en contrepoint, sur son état d’esprit véritable et le canevas qu’il est censé construire. Gérald Darmanin admet la nécessité de changer de politique envers la Corse, de donner plus de liberté dans sa gestion tout en bornant les perspectives et en agitant le spectre d’une autonomie mal maitrisée. Pour lui, la Corse n’a pas besoin de moins de France, mais de plus de France. Ce qui, en soi, est un aveu. Il annonce que le Chef de l’Etat s’entretiendra avec les élus corses prochainement, et qu’il reviendra, pour sa part, en Corse, début septembre, avec Christophe Béchu, le ministre de la transition écologique, qui rencontrera les maires de l’île.