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Future métropole d’Ajaccio : pour l'action sociale, le développement économique et la gestion des routes


Patrice Paquier Lorenzi le Vendredi 22 Mars 2024 à 19:06

Stéphane Sbraggia, le Maire d’Ajaccio et Président de la CAPA, a tenu une conférence de presse, en amont du conseil communautaire, au sujet de la future métropolisation. L’occasion pour l’élu ajaccien de donner sa vision et ses attentes concernant cette évolution institutionnelle, nécessaire selon lui « pour poursuivre la dynamique de développement du Pays Ajaccien ». Parmi les compétences visées par l'élu ajaccien figurent l'action sociale, le développement économique et la gestion des routes, actuellement gérées par la Collectivité de Corse.



La métropole d'Ajaccio serait la plus petite de France avec 120 000 habitants.
La métropole d'Ajaccio serait la plus petite de France avec 120 000 habitants.
Actée depuis le discours du Président de la République en septembre dernier, la future métropolisation d’Ajaccio et de son agglomération est actuellement au cœur des débats. Une première séquence publique avec une présentation des contours de ce que pourrait être la future entité intercommunale du Pays Ajaccien avait lieu ce soir lors du conseil communautaire : « Nous sommes arrivés maintenant à une phase d’explication de ce que vont être les contours de cette future entité. Nous sommes là pour expliquer aussi en quoi le passage en métropole va générer plus d’efficacité et de proximité, notamment depuis la suppression des départements. Notre souci c’est de mieux répondre aux attentes de nos concitoyens dans les compétences qui sont les nôtres » explique Stéphane Sbraggia.
 
« L’autonomie ne doit pas concerner que la Collectivité de Corse »
 
Justement les compétences de la future métropole, c’est actuellement les enjeux des débats entre les représentants de la Ville d’Ajaccio et ceux de la Collectivité de Corse, qui ne voient pas visiblement pas d’un très bon œil, ces velléités d’autonomie du Pays Ajaccien : « L’autonomie, ce n’est pas qu’une question au niveau de la Collectivité de Corse, elle doit irriguer toutes les artères institutionnelles de la région. Récemment, une délibération a été prise en bureau à la Chambre des Territoires, à qui on voudrait renforcer certaines prérogatives et mettre un pouvoir de tutelle sur les EPCI ou communes. Ces collectivités doivent pouvoir exprimer et conduire leur politique locale de manière autonome. À l’heure actuelle, le Pays Ajaccien doit faire face à de fortes contraintes et de lourdes charges. Ajaccio, capitale régionale et le Pays Ajaccien, son agglomération assument des charges de centralité qu’aucun autre territoire de Corse ne supporte. Son poids démographique (près de 90 000 habitants), son attractivité régionale, son dynamisme entrepreneurial et culturel en font un territoire spécifique avec des charges de plus en plus lourdes et des contraintes fortes de mobilité, de logement, de précarité, d’emploi ».
 
Trois compétences clairement revendiquées : l’action sociale, le développement économique et la gestion des routes
 
Avec près de 25% de la population insulaire totale concentrée au sein du Pays Ajaccien, le poids démographique supporté est largement supérieur à d’autres métropoles comme Nice (qui représente 11% de la population totale de la région Sud). De quoi balayer les 400 000 habitants requis au niveau statutaire pour pouvoir y prétendre ? Avec 120 000 habitants, la métropole d’Ajaccio serait la plus petite de France. Mais pour Stéphane Sbraggia : « le critère démographique est tout à fait relatif. Il faut le ramener à d’autres échelles. Le territoire ajaccien cumule une forte attractivité économique, une importante politique de développement et d’aménagement. Elle concentre beaucoup de prérogatives, donc des charges de centralité, qui nécessite de réajuster les moyens. Il faut qu’on passe du XS au XL ».
 
Parmi les compétences identifiées, Stéphane Sbraggia évoque et vise sans ambiguïté, la gestion de l’action sociale, le développement économique et la gestion des routes : « Pour exemple, la Cdc verse 110 000 € par an à la CAPA pour l’action sociale, le même montant que les autres territoires. Mais, le Pays Ajaccien, c’est 15 000 pauvres, un taux de précarité de 14%, 15 000 personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. Des fractures sont aggravées dans certains quartiers, notamment depuis le Covid. Aujourd’hui, 8 secteurs à Ajaccio ne sont pas couverts par une assistante sociale. Au niveau des routes, les citoyens ne comprennent pas toujours qui en détient la responsabilité, mais c’est l’échelon local qui est toujours sollicité. Toute cette proximité qui manque clairement aujourd’hui, c’est la conséquence de la disparition des conseils départementaux ».