L'île de Cavallo, incluse dans la commune de Bonifacio.
« La Corse a repris pied sur l’île de Cavallo. Je voudrais dire la fierté collective qui est la nôtre de pouvoir voter cet acte d’achat. Nous venons d’une histoire, et, aujourd’hui, par les voies du droit, au nom de la Corse et du peuple corse, nous prenons une décision qui est essentielle. Je suis certain qu’un jour, ceux qui n’auront pas voté, le regretteront ». Les mots du président de l’Exécutif, Gilles Simeoni sont forts et émus, à la hauteur de la portée historique et politique de l’acte d’achat qu’il vient de valider. L’île de Cavallo, privatisée depuis des décennies par des sociétés immobilières et propriété à 95% d’Italiens, n’appartenait plus de fait à la Corse. L’accès étant réglementé et interdit aux non-résidents, l’île était, par là-même, interdite aux Corses. Elle devient, au fil du temps, pour les Nationalistes, le symbole caricatural de la spéculation immobilière, « une zone de non droit construite sur une logique spéculative » et l’étendard de leur combat contre la dépossession foncière. Aussi dès qu’il récupère le 1er janvier dernier le droit de préemption de l’ancien Conseil départemental de la Corse du Sud sur les espaces naturels sensibles dont l’île de Cavallo fait partie, Gilles Simeoni entend-il user de cette prérogative dès que l’occasion se présenterait. L’occasion se présente avec une notification sur une parcelle de 3,3 hectares mise en vente au prix de 2 millions € par une société italienne avec comme acquéreur une société ajaccienne de promotion immobilière dont le gérant est Antoine Perrino, déjà présent sur l’îlot.
Un acte politique
Cette notification, sous forme de DIA (Déclaration d'intention d'aliéner), définit les conditions de la vente et mentionne la présence de bergeries en ruine sur une parcelle d’environ 500 m2. « La réalité matérielle de la situation n’est pas exactement celle-là. Aucune visite sur site n’a pu avoir lieu avant la décision de préemption. Néanmoins, les photos prises par satellites révèlent un établissement de restauration - dénommé La Ferme - en lieu et place des bergeries, et exploité par une société ajaccienne. Cette incertitude sur la consistance exacte du bien immobilier bâti n’est pas en état de remettre en cause la décision de préemption », précise Gilles Simeoni. La parcelle répond aux critères de préemption : espace remarquable au sens du PADDUC et espace proche du littoral, elle est située en partie dans une ZNIEFF de type 1 et dans le site Natura 2000 de Bunifaziu. « Le crédit nécessaire à l’achat de cette parcelle a été inscrit au budget supplémentaire. L’acte authentique de vente doit être régularisé dans les trois mois de la décision de préemption. Dès lors que l’acte aura été rédigé et le prix payé, la Collectivité de Corse sera légitiment propriétaire du site sous réserve de possibles contentieux », ajoute le président de l’Exécutif. Il assume et revendique « la forte dimension politique et symbolique » de cet achat qui « acte la présence juridique et physique de la CDC sur l’île de Cavallo et est la réaffirmation que cette île est partie intégrante du patrimoine de la Corse et du peuple corse ».
Une grande victoire
La force de la symbolique emporte, sans surprise, l’enthousiasme de la majorité nationaliste, mais pas seulement. « Nous avons la chance de pouvoir acquérir, d’aller se réapproprier légalement, sans aucune violence ce qu’on a nous confisqué. Pour nous, Nationalistes, mais aussi pour la Corse et les Corses, c’est une grande victoire ! Chaque fois qu’il sera possible de se réapproprier une partie de notre terre confisquée, nous le ferons parce que c’est aussi pour cela que nous avons été élus », promet Hyacinthe Vanni, président du groupe Femu a Corsica. « Cavallo, ce sont des vestiges romains sous marins inestimables qui n’existent nulle part ailleurs et qui sont enfouis à quelques mètres sous l’eau. Les Corses ne connaissent pas Cavallo, très peu ont pu aller sur l’île. La démarche du président Simeoni va leur permettre de la découvrir et d’avoir accès à notre culture qui nous a été arrachée. Sperone n’est plus accessible. La pointe de l’Extrême-Sud n’est plus accessible. Cavallo, c’est la première brèche, on ne va pas s’arrêter là », ajoute Nadine Nivaggioni. « Nous sommes dans notre rôle quand nous voulons rendre un morceau de notre terre au patrimoine de la Corse. La politique environnementale, qui s’applique dans la réserve naturelle des bouches de Bunifaziu, doit s’appliquer à Cavallo. Il faut que le site soit ouvert aux Corses, aux élèves, … qu’il y ait un débarcadère public qui ne soit pas soumis aux logiques privées », déclare Petr’Anto Tomasi, président du groupe Corsica Libera.
L’île de toutes les dérives
La première réaction de l’opposition et la seule virulente vient, comme attendu, de Jean-Charles Orsucci. Le président du groupe Andà Per Dumane et maire de Bonifacio fait part de sa vexation d’avoir été tenu à l’écart. « J’essaye depuis 10 ans avec mes moyens de ramener l’île dans le droit. Il n’y a pas que l’Etat qui a failli sur l’île. Il y aussi bon nombre d’acteurs qui prétendent être vertueux. Il y a eu des militants nationalistes qui avaient des salaires de directeur avec des CAP de cuisine. Je confirme que c’est encore l’île de toutes les dérives. Lorsque je suis arrivé aux responsabilités, j’ai pris un engagement ferme avec ma majorité municipale de rétablir le droit. Je voulais stopper la constructibilité et j’ai fait une modification du PLU. Quand j’entends dire qu’on ne fait rien, je ne le prends pas très bien. Je suis aussi vexé en tant que Bonifacien qui en a assez d’entendre que tout le problème de la spéculation immobilière est à Cavallo ». Il interroge : « pourquoi cette préemption ? Le conservatoire du littoral dit qu’il n’y a pas d’intérêt à la faire. Faut-il faire jouer le droit de prescription sur tout ce qui se vend en Corse ? C’est un Corse qui rachète un Italien ! Que voulez-vous faire de ce restaurant ? C’est une famille locale qui le gère ! La bonne nouvelle, c’est qu’avec le rachat par la CDC, la question de la constructibilité est réglée ». Estimant que les 2 millions € dépensés pourraient « servir plus utilement », il annonce un vote contre.
Propriété privée !
Si la majorité monte immédiatement au créneau, ce sont deux élus de la Corse dans La République qui apportent de l’eau au moulin de l’Exécutif. « Le maire de Bonifacio doit comprendre que les gens peuvent avoir des approches différentes. L’île de Cavallo, vous voulez y aller avec vos enfants ? Il y a une pancarte marquée : propriété privée. Ce n’est pas ce que je veux montrer à mes enfants sur le territoire de la Corse. Le document officiel dit que la parcelle comprend une bergerie et ça s’avère un restaurant, je m’interroge… Qui a fait un faux ? C’est grave ! La parcelle est constructible, on peut craindre des constructions. Si demain un bout de terre à Cavallo appartient à la Corse, à la CDC, ce n’est pas une mauvaise nouvelle, on peut y faire quelque chose en rapport avec la nature. Ce qu’a fait de bonne foi le président de l’Exécutif se comprend », estime François-Xavier Ceccoli. « J’ai toujours trouvé choquant quand j’étais président de l’Office de l’environnement que la partie terrestre de Cavallo soit inaccessible à notre équipe. Deux millions € ne représentent pas grand chose si on considère que cet achat augmentera l’attrait des Bouches de Bonifacio et s’inscrit dans le cadre du futur parc naturel marin. Mr le président, rachetez cette parcelle ! », lance Pierre Ghionga.
Un problème juridique
Le groupe Per l’Avvene assiste, placide, aux échanges passionnés. La notaire Marie-Anne Pieri émet un doute sur la sécurité juridique de la préemption : « Vous préemptez une parcelle sur laquelle il y a un commerce qui pourrait vous réclamer des indemnités d'éviction. Vous risquez d'engager la collectivité au delà du possible. Il aurait été plus pertinent de dissocier la partie commerciale du reste de la parcelle sur laquelle peut se comprendre l'exercice du droit de préemption. Il faut apporter davantage de sécurité juridique ». Un argument repris par le président du groupe Jean-Martin Mondoloni : « La charge émotionnelle sur ce rapport démontre la complexité du rapport à l'argent et du rapport à la terre. Nous n'allons pas participer au vote. Au bénéfice des explications données par notre collègue Me Pieri, il est évident que ce rapport n'est pas abouti au niveau juridique. Vous en faites surtout un enjeu politique. Vous voulez faire un symbole, mais ce symbole a un coût. 2 millions d'euros ça fait cher le symbole ! Ce n'est même pas une politique nationaliste, c'est nationalisant, voire collectiviste. Cette dimension politique ne nous convient pas ! ».
Rien que du bénéfice
Le président de l’Exécutif tente d’apaiser le mécontentement du maire de Bonifacio et de le rassurer sur ses intentions. « Cette parcelle est un espace naturel sensible sur laquelle nous pensons développer un projet environnemental, culturel et de mise en valeur du site avec l’ouverture d’un accès au public. Nous avons dix ans pour mettre en œuvre ce projet, pour savoir comment faire venir les enfants, pour éviter que les Corses, qui accostent en bateau, ne soient pas rejetés... Pour le restaurant, plusieurs scénarii sont possibles : faire disparaître le restaurant et transformer le bâti dans un projet d’aménagement global, ou bien extraire la parcelle de 500 m2. La discussion avec l’exploitant sera publique. Cette opération n’est que bénéfice pour la Corse, bénéfice moral, éthique, environnemental, politique... Cette réappropriation de la terre est fondatrice de notre vision de la Corse de demain ». Une suspension de séance lui offre l’opportunité de s’expliquer en coulisses avec l’opposition. Le message est entendu par Jean-Charles Orsucci qui annonce : « Nous comptions voter contre. Nous avons entendu le président, nous avons décidé de ne pas participer au vote, c’est une non participation qui vaut confiance. Nous serons à vos côtés ». Le rapport est adopté par la majorité territoriale et la voix de Pierre Ghionga, La Corse dans la République s’abstient. Les deux autres groupes ne participent pas au vote. L’achat, ainsi acté, est salué par une ovation nationaliste.
N.M.
Un acte politique
Cette notification, sous forme de DIA (Déclaration d'intention d'aliéner), définit les conditions de la vente et mentionne la présence de bergeries en ruine sur une parcelle d’environ 500 m2. « La réalité matérielle de la situation n’est pas exactement celle-là. Aucune visite sur site n’a pu avoir lieu avant la décision de préemption. Néanmoins, les photos prises par satellites révèlent un établissement de restauration - dénommé La Ferme - en lieu et place des bergeries, et exploité par une société ajaccienne. Cette incertitude sur la consistance exacte du bien immobilier bâti n’est pas en état de remettre en cause la décision de préemption », précise Gilles Simeoni. La parcelle répond aux critères de préemption : espace remarquable au sens du PADDUC et espace proche du littoral, elle est située en partie dans une ZNIEFF de type 1 et dans le site Natura 2000 de Bunifaziu. « Le crédit nécessaire à l’achat de cette parcelle a été inscrit au budget supplémentaire. L’acte authentique de vente doit être régularisé dans les trois mois de la décision de préemption. Dès lors que l’acte aura été rédigé et le prix payé, la Collectivité de Corse sera légitiment propriétaire du site sous réserve de possibles contentieux », ajoute le président de l’Exécutif. Il assume et revendique « la forte dimension politique et symbolique » de cet achat qui « acte la présence juridique et physique de la CDC sur l’île de Cavallo et est la réaffirmation que cette île est partie intégrante du patrimoine de la Corse et du peuple corse ».
Une grande victoire
La force de la symbolique emporte, sans surprise, l’enthousiasme de la majorité nationaliste, mais pas seulement. « Nous avons la chance de pouvoir acquérir, d’aller se réapproprier légalement, sans aucune violence ce qu’on a nous confisqué. Pour nous, Nationalistes, mais aussi pour la Corse et les Corses, c’est une grande victoire ! Chaque fois qu’il sera possible de se réapproprier une partie de notre terre confisquée, nous le ferons parce que c’est aussi pour cela que nous avons été élus », promet Hyacinthe Vanni, président du groupe Femu a Corsica. « Cavallo, ce sont des vestiges romains sous marins inestimables qui n’existent nulle part ailleurs et qui sont enfouis à quelques mètres sous l’eau. Les Corses ne connaissent pas Cavallo, très peu ont pu aller sur l’île. La démarche du président Simeoni va leur permettre de la découvrir et d’avoir accès à notre culture qui nous a été arrachée. Sperone n’est plus accessible. La pointe de l’Extrême-Sud n’est plus accessible. Cavallo, c’est la première brèche, on ne va pas s’arrêter là », ajoute Nadine Nivaggioni. « Nous sommes dans notre rôle quand nous voulons rendre un morceau de notre terre au patrimoine de la Corse. La politique environnementale, qui s’applique dans la réserve naturelle des bouches de Bunifaziu, doit s’appliquer à Cavallo. Il faut que le site soit ouvert aux Corses, aux élèves, … qu’il y ait un débarcadère public qui ne soit pas soumis aux logiques privées », déclare Petr’Anto Tomasi, président du groupe Corsica Libera.
L’île de toutes les dérives
La première réaction de l’opposition et la seule virulente vient, comme attendu, de Jean-Charles Orsucci. Le président du groupe Andà Per Dumane et maire de Bonifacio fait part de sa vexation d’avoir été tenu à l’écart. « J’essaye depuis 10 ans avec mes moyens de ramener l’île dans le droit. Il n’y a pas que l’Etat qui a failli sur l’île. Il y aussi bon nombre d’acteurs qui prétendent être vertueux. Il y a eu des militants nationalistes qui avaient des salaires de directeur avec des CAP de cuisine. Je confirme que c’est encore l’île de toutes les dérives. Lorsque je suis arrivé aux responsabilités, j’ai pris un engagement ferme avec ma majorité municipale de rétablir le droit. Je voulais stopper la constructibilité et j’ai fait une modification du PLU. Quand j’entends dire qu’on ne fait rien, je ne le prends pas très bien. Je suis aussi vexé en tant que Bonifacien qui en a assez d’entendre que tout le problème de la spéculation immobilière est à Cavallo ». Il interroge : « pourquoi cette préemption ? Le conservatoire du littoral dit qu’il n’y a pas d’intérêt à la faire. Faut-il faire jouer le droit de prescription sur tout ce qui se vend en Corse ? C’est un Corse qui rachète un Italien ! Que voulez-vous faire de ce restaurant ? C’est une famille locale qui le gère ! La bonne nouvelle, c’est qu’avec le rachat par la CDC, la question de la constructibilité est réglée ». Estimant que les 2 millions € dépensés pourraient « servir plus utilement », il annonce un vote contre.
Propriété privée !
Si la majorité monte immédiatement au créneau, ce sont deux élus de la Corse dans La République qui apportent de l’eau au moulin de l’Exécutif. « Le maire de Bonifacio doit comprendre que les gens peuvent avoir des approches différentes. L’île de Cavallo, vous voulez y aller avec vos enfants ? Il y a une pancarte marquée : propriété privée. Ce n’est pas ce que je veux montrer à mes enfants sur le territoire de la Corse. Le document officiel dit que la parcelle comprend une bergerie et ça s’avère un restaurant, je m’interroge… Qui a fait un faux ? C’est grave ! La parcelle est constructible, on peut craindre des constructions. Si demain un bout de terre à Cavallo appartient à la Corse, à la CDC, ce n’est pas une mauvaise nouvelle, on peut y faire quelque chose en rapport avec la nature. Ce qu’a fait de bonne foi le président de l’Exécutif se comprend », estime François-Xavier Ceccoli. « J’ai toujours trouvé choquant quand j’étais président de l’Office de l’environnement que la partie terrestre de Cavallo soit inaccessible à notre équipe. Deux millions € ne représentent pas grand chose si on considère que cet achat augmentera l’attrait des Bouches de Bonifacio et s’inscrit dans le cadre du futur parc naturel marin. Mr le président, rachetez cette parcelle ! », lance Pierre Ghionga.
Un problème juridique
Le groupe Per l’Avvene assiste, placide, aux échanges passionnés. La notaire Marie-Anne Pieri émet un doute sur la sécurité juridique de la préemption : « Vous préemptez une parcelle sur laquelle il y a un commerce qui pourrait vous réclamer des indemnités d'éviction. Vous risquez d'engager la collectivité au delà du possible. Il aurait été plus pertinent de dissocier la partie commerciale du reste de la parcelle sur laquelle peut se comprendre l'exercice du droit de préemption. Il faut apporter davantage de sécurité juridique ». Un argument repris par le président du groupe Jean-Martin Mondoloni : « La charge émotionnelle sur ce rapport démontre la complexité du rapport à l'argent et du rapport à la terre. Nous n'allons pas participer au vote. Au bénéfice des explications données par notre collègue Me Pieri, il est évident que ce rapport n'est pas abouti au niveau juridique. Vous en faites surtout un enjeu politique. Vous voulez faire un symbole, mais ce symbole a un coût. 2 millions d'euros ça fait cher le symbole ! Ce n'est même pas une politique nationaliste, c'est nationalisant, voire collectiviste. Cette dimension politique ne nous convient pas ! ».
Rien que du bénéfice
Le président de l’Exécutif tente d’apaiser le mécontentement du maire de Bonifacio et de le rassurer sur ses intentions. « Cette parcelle est un espace naturel sensible sur laquelle nous pensons développer un projet environnemental, culturel et de mise en valeur du site avec l’ouverture d’un accès au public. Nous avons dix ans pour mettre en œuvre ce projet, pour savoir comment faire venir les enfants, pour éviter que les Corses, qui accostent en bateau, ne soient pas rejetés... Pour le restaurant, plusieurs scénarii sont possibles : faire disparaître le restaurant et transformer le bâti dans un projet d’aménagement global, ou bien extraire la parcelle de 500 m2. La discussion avec l’exploitant sera publique. Cette opération n’est que bénéfice pour la Corse, bénéfice moral, éthique, environnemental, politique... Cette réappropriation de la terre est fondatrice de notre vision de la Corse de demain ». Une suspension de séance lui offre l’opportunité de s’expliquer en coulisses avec l’opposition. Le message est entendu par Jean-Charles Orsucci qui annonce : « Nous comptions voter contre. Nous avons entendu le président, nous avons décidé de ne pas participer au vote, c’est une non participation qui vaut confiance. Nous serons à vos côtés ». Le rapport est adopté par la majorité territoriale et la voix de Pierre Ghionga, La Corse dans la République s’abstient. Les deux autres groupes ne participent pas au vote. L’achat, ainsi acté, est salué par une ovation nationaliste.
N.M.