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Florence Juralina : " Le Parti Animaliste ne s'arrêtera pas tant qu'il ne sera pas entendu"


le Vendredi 9 Juin 2017 à 14:21

Florence Juralina, professseur d'Anglais à Bastia, porte, avec son suppléant Michel Staelens, le message du Parti Animaliste dans la première circonscription de la Haute-Corse.



Florence Juralina : " Le Parti Animaliste ne s'arrêtera pas tant qu'il ne sera pas entendu"
- Les raisons de cet engagement ?
- Mon engagement pour les animaux ne date pas d’hier : je collabore depuis une vingtaine d’années avec plusieurs associations d’éthique animale, en France et dans le monde.
J’ai horreur des injustices et l’exploitation des animaux est une des pires qui soit. D’autant plus grave qu’elle est acceptée, dissimulée, insidieuse. On pense qu’en vivant en Corse, on n’est pas concerné par ce genre de problèmes, que la ferme des Mille vaches, c’est loin, que le festival de Yulin, c’est en Chine (2 000 chiens et chats tués), que les corridas sont en Espagne, les manipulations génétiques sur les singes en Allemagne. La Corse serait préservée, un peu comme elle le fut dans l’affaire du nuage de Tchernobyl.
Mais c’est une erreur, le monde est interconnecté. Ces manteaux avec col en fourrure que l’on voit à Bastia à l’approche du froid viennent bien des coyotes qui souffrent pendant des jours, la patte prise dans un piège à mâchoire, avant que le trappeur vienne les achever. Fait au Canada, porté à Bastia.
L’exploitation animale est partout, et nous cautionnons par notre consommation certaines pratiques. L’immense majorité des animaux consommés pour leur viande provient d’élevages concentrationnaires. Les oeufs de poules, de canards ou de dindes éclosent par milliers dans des armoires à incubation, donnant naissance à des poussins qui cherchent en vain un contact maternel. Les poussins mâles sont broyés vifs.  


- C'est un véritable cri de révolte ?
- Dès le début de leur vie, les animaux subissent des mutilations pour les « adapter » à la claustration, à la surpopulation des élevages ou au goût des consommateurs, le tout à vif, sans anesthésie : épointage des becs ; dégriffage des pattes des poules et des canards ; coupe des queues ; rognage des dents des cochons ; écornage des veaux ; castration des porcs, des veaux, des chapons.
Certains élevages non intensifs génèrent sans doute moins de souffrances. Mais avec les niveaux de consommation actuelle, il est illusoire de penser que ce modèle économique pourrait être généralisé.
1 000 millions d’animaux terrestres sont tués chaque année dans les abattoirs français ! Sans réduction de la consommation, c’est le modèle actuel qu’on perpétue.
Et comment peut-on accepter qu’au XXIe siècle, on torture encore pour un spectacle, ou qu’on tue pour un loisir, au motif que la corrida comme la chasse sont des traditions ? Ne pouvons-nous pas exercer un droit d’inventaire sur nos traditions ?
Devons-nous conserver même celles qui sont manifestement cruelles et injustes ?


- Ce sentiment ne date pas d'aujourd'hui?
- Toute petite déjà, j’étais révoltée par ce que nous faisons subir aux animaux. On m’avait expliqué, comme à tous les enfants, qu’il ne faut pas faire de mal aux autres, et je ne comprenais pas pourquoi ce beau principe volait en éclats dès qu’il s’agissait des animaux.
Je me souviens encore des hurlements du cochon accroché par les pattes arrières au platane du village, au moment de a tumbera... Je courais me réfugier dans ma chambre en me bouchant les oreilles, mais j’entendais quand même les cris, et j’étais hantée par l’image de ce corps supplicié et l’odeur des poils brûlés.
Cette révolte que j’ai éprouvée dans mon enfance, je la porte toujours en moi. Nous sommes de plus en plus nombreux à la ressentir et à oser le dire. Aujourd’hui, avec le Parti Animaliste, nous portons la question animale en politique, et nous ne nous arrêterons pas tant que nous n’aurons pas été entendus.