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Festival du film politique à Porto-Vecchio : « Amare amoro » et « la Paix » en ouverture


Marilyne SANTI le Vendredi 26 Octobre 2018 à 02:55

Ouverture de la deuxième édition du Festival du film politique, ce jeudi soir au centre culturel de Porto-Vecchio. Cette édition présentera six longs métrages en compétition, dont cinq inédits, et sept documentaires à découvrir du 25 au 28 octobre. Daisy d’Errata, Anne Catherine Mendez, Karl Zero et Jérôme Paoli, le quatuor à qui l’on doit la création du festival du film politique, ont présenté en détails la manifestation et le jury avant les premières projections, en présence de Georges Mela, Maire de la commune.



Les mebres fondateurs du festival  et ceux du jury de cette seconde édition
Les mebres fondateurs du festival et ceux du jury de cette seconde édition
Acteur ou politique, plus acteur que politique ou l’inverse, on ne sait pas au juste, mais ce qui est sûr c’est qu’ils font aussi les acteurs, et parfois avec grand talent. D’ailleurs dans un récent sondage Opinion Way, 74% des français pensent que les politiques sont bien des acteurs.

Karl Zéro citera même le « Paradoxe du comédien », écrit de Diderot sur le jeu des acteurs, dans lequel l’auteur affirme qu’un acteur est bon, lorsqu’il est capable d’exprimer une émotion qu’il ne ressent pas. « C’est exactement la définition d’un bon politique ! » conclura l’animateur.

« Amare amoro » et « la Paix » projetés en ouverture du festival
« Amare amoro », film en compétition réalisé en trois semaines ( !) par Julien Paolini, raconte une histoire tragique, au rythme lent, qui se situe dans un petit village de Sicile qui semble oublié de tous et hors du temps. Tout y apparait comme immuable,  noir, sans émotion apparente, si ce n’est le refus des villageois d’accepter Gaetano puisqu’il n’est pas entièrement des leurs.  Ce jeune français, boulanger dans son village,  revenu en Sicile pour s’occuper de son père malade, perd son frère, un truand que le villageois n’aime pas. Bravant les interdits, il tentera d’enterrer son frère dans le cimetière du village, ce qui lui est refusé par l’autorité du village, qui n’est autre que sa belle-mère.

Julien Paolini et, l’acteur principal Syrus Shahidi, parle d’une même voix de la marginalisation, de l’ostracisme, d’être l’étranger chez soi pour avoir vécu trop longtemps ailleurs. Le réalisateur nous met face à ce rejet qui prend différentes formes, mais il met aussi l’accent  sur les toutes les réconciliations manquées pour faire la paix.

« La Paix » c’est le titre du documentaire présenté en première partie. « Je voulais parler de ceux qui veulent la paix dans ce monde, puisqu’on ne parle que de ceux qui font la guerre ? » expliquera la réalisatrice Marilyne Canto. Elle dessine le portrait d’Ofer Bronchtein, l’homme aux trois passeports, français, israélien et palestinien, co-fondateur et président du Forum pour la paix au proche orient, qui cherche depuis plus de vingt ans des solutions pour que le processus mis en œuvre par les accords d’Oslo ne demeure pas une utopie. Une rencontre qui ne laisse pas indifférent.

Les projections du vendredi
10h30 « C’est parti » de Camille de Casabianca 1h32
12h00 « Master class » sur le thème « La politique c’est du cinéma ? » avec Karl Zero, Bruno Gaccio, Michel Field, Patrick Poivre d’Arvor, Laureny Kupferman
14h00 Décapitalisation de Pierre Zellner 1h35
15h00 « Caid » d’Ange Basterga 1h12
16h Silvio et les autres de Paolo Sorrentino 2h25
17h00 « Kadyrov, Ubu dictateur de Tcétchénie de Daysie d’Errata et Karl Zero 52mn
18h30 « Balkany : mes amis, mes affaires, mes emmerdes »
20h00 « Un peuple et son roi » de Pierre Sholler

Et à voir tous les jours, l'exposition photo de Lara Scarlett-Gervais, "Âlathar, seul(e) après Daesh", consacrée à la thématique de la destruction et de la reconstruction du site. Des images fortes de l'évacuation des oeuvres du musée de Palmyre, ou encore des destructions du site de Nimroud.

http://www.festivaldufilmpolitique.com/