Festival des mini-entreprises à Corte : "développer le savoir-faire" des jeunes corses

« Développer le savoir-faire, le savoir-être, le savoir-vivre », telle est la fonction première du festival des minis-entreprises. Organisée jeudi 23 mai par l’association Entreprendre pour apprendre Corsica, la compétition qui vise à récompenser les meilleures idées de créations de « vraies » mini-entreprises par des jeunes s’est déroulée cette année à Corte. « Cette 10e édition, c’est quasiment 400 jeunes, une vingtaine de projets, une cinquantaine d’encadrants. Ce sont des centaines [d'enfants, d’adolescents et de jeunes adultes] qui ont travaillé durant une à deux années, sur un projet de mini-entreprise », précise Cindy Montoya, directrice régionale de la structure. Par le biais de la microentreprise, les jeunes corses, de 9 à 25 ans, ont alors l’occasion de « développer leurs talents, leur esprit d’entreprendre leur vie, leurs études… », souligne-t-elle, enthousiasmée par la volonté des participants. Sur place, « une énergie de bienveillance » entre les jeunes a été constatée. Et ce, malgré le cadre compétitif.
 
Le concours qui comprenait 22 projets au total s’est ainsi divisé en trois catégories : les 9 – 12 ans, les 13 – 15 ans et les 16 – 20 ans. Devant un jury, les candidats ont alors disposé de cinq minutes pour présenter leur création, avant d’être questionnés sur le même laps de temps. Les trois équipes - chacune composée de cinq personnes et de deux encadrants - ayant remporté le prix de la meilleure entreprise de l’année dans chacune des catégories poursuivront leur aventure le 6 juin prochain, à Paris, lors du festival national. À leurs côtés se trouveront les grands gagnants des 16 autres associations régionales, venues de divers territoires de l’hexagone.

Si les années précédentes, la compétition était guidée par des thématiques, l’édition 2024 est restée « large », afin de « ne pas brider » les participants sur leur choix. Des labels innovants, écoresponsables, financiers… ont également été mis en place « pour mettre en valeur les projets ». Naturellement, les équipes se sont dirigées vers « des projets liés au territoire [Corse] (…) pour répondre à des besoins liés à leur microrégion ». « Ils sont tous foncièrement attachés à leur terre, à vouloir faire des choses pour leur île », note Cindy Montoya. 
Biodiversité, questions transgénérationnelles, mobilité… A ainsi constitué le cœur des microentreprises présentées. « On part de quelque chose qui manque [en Corse] pour créer », précise-t-elle. 
Du côté de la réalisation, les jeunes ont été encadrés par des mentors venus du monde de l’entreprise, et par un professeur. Grâce à l’agrément de l’éducation nationale, Entreprendre pour apprendre Corsica a pu proposer cette aventure dans le cadre scolaire. Mais pas seulement. « Il y a aussi des jeunes qui n’en font pas partie », souligne-t-elle. CFA, écoles de formations, centres sociaux ont alors pu prendre part à la compétition. « On élargit le prisme, partout où il y a des jeunes. » 
 
Cindy Montoya explique que l’association a « aussi accueilli cette année des petits d’un centre social, qui sont venus hors compétition. Ils avaient créé des objets dans le cadre d’une autre action. Le plus petit avait 6 ans. Ils ont monté leurs stands, ils ont vendu leurs produits, ils sont montés sur scène à la fin ».

À cette compétition de mini-entreprises, s’est cette année ajoutée une catégorie Santé au Travail, présentée en format vidéo. En effet, suite à une proposition de la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS), et dans le cadre de la journée mondiale des accidents graves et mortels – qui s’est tenue le 28 avril -, la Corse a été sélectionnée parmi des centaines de dossiers afin de proposer aux jeunes de réfléchir sur la prévention.
Ainsi, sept équipes se sont formées pour tenter leur chance, en proposant  un spot vidéo de 30 secondes, avec un axe : la sensibilisation des jeunes. « Ils ont créé le scénario, ils ont tourné dedans, ils ont trouvé le matériel, les lieux », met en avant Cindy Montoya. Après quoi, la boîte de production City Prod, qui a œuvré auprès des réalisateurs en herbe, a monté les spots destinés à la diffusion à la télévision et au cinéma. « Ce sont les cadets de la sécurité civile de Corte qui ont  gagné », avec leur spot nommé  « À bout de souffle ». Avec ces dispositifs, l’association Entreprendre pour apprendre Corsica souhaite « aider [la jeunesse] à se projeter sur les risques de leurs futures professions ».