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Femu a Corsica : « La DSP maritime 2023-2029 a sauvé le port de Prupià, les activités économiques et les emplois »


Nicole Mari le Samedi 21 Janvier 2023 à 17:18

C’est sur le port de Pruprià devant un navire délégataire que le comité territorial de Femu a Corsica a défendu, samedi matin, la nouvelle délégation de service public maritime (DSP), qui est entrée en vigueur le 1er janvier pour une période de 7 ans. C’était la seule façon, estiment les militants locaux, de sauver le service public, les ports secondaires, notamment le port de commerce de Pruprià et de maintenir les activités économiques et les emplois qu’il génère dans toute la région du Valincu, du Taravu et de l’Alta Rocca. Une opération de tractage a, ensuite, été menée dans les rues de la ville sur les bienfaits de la DSP et l’action de la majorité territoriale.



Les militants du Comité territorial du Taravu-Valincu-Sartinese de Femu a Corsica sur le port de Prupià pour expliquer la DSP maritime.
Les militants du Comité territorial du Taravu-Valincu-Sartinese de Femu a Corsica sur le port de Prupià pour expliquer la DSP maritime.
« La priorité des priorités, c’était de sauver le principe même de service public, ainsi que le Port de Prupià. C’est désormais chose faite. Nous autres, militants de Femu a Corsica à Prupià et dans la région, nous en réjouissons ». Une semaine après son assemblée générale et l’appel à la mobilisation de son leader et président du Conseil exécutif de la Collectivité de Corse, Gilles Simeoni, Femu a Corsica a lancé sa première opération de communication de l’année dans la région du Sartenais-Taravu-Valincu sur la question-clé du transport maritime et de la nouvelle délégation de service public (DSP) adoptée le 20 décembre dernier à l’Assemblée de Corse avec les seules voix de la majorité territoriale. Cette DSP, mise en œuvre depuis le 1er janvier pour une période de sept ans avait attiré les foudres des autres partis nationalistes qui lui reprochait d’enterrer l’un de leurs vieux dadas : la création d’une compagnie publique régionale. Le Cumitatu tarrituriali di u Taravu-Valincu-Sartinesu de Femu a Corsica est, donc, monté au créneau dans un lieu symbolique : le port de commerce de Pruprià dont l’activité dépend de ladite DSP et qui irrigue le développement de toute la microrégion. « Nous sommes venus dire, comme nous l’avons déjà fait, que cette DSP est conforme à notre vision politique, à nos engagements historiques et à nos objectifs fondamentaux. Nous avons réexpliqué, encore une fois, tout ce qui concerne la maîtrise publique des secteurs stratégiques, la sauvegarde du service public, l’effectivité du principe de continuité territoriale, la préservation des emplois et le maintien des cinq ports, dont les ports dits « secondaires », notamment celui de Prupià », précise Laurent Tramoni, secrétaire territorial du Comité.
 
Une mort évitée
« Ce vote et cette nouvelle DSP sont les garants du maintien du Port de Prupià, de toutes les activités économiques et de tous les emplois directs ou indirects qu’il génère. Une desserte sans contrat de DSP annonçait la mort des ports secondaires et la disparition de celui de Prupià, qui a besoin de compensation pour vivre. Ce scénario, qui a pu être évité grâce au travail acharné mené par le Président Simeoni et la Présidente de l’Office des transports (OTC), Flora Mattei, auprès des instances étatiques et européennes, annonçait également une casse sociale terrible pour les plus de 1 000 salariés marins, ainsi que pour le personnel des ports ». Aussi le représentant de Femu a Corsica ne comprend-il pas l’abstention des deux élues locales de droite, conseillères territoriales du groupe U Soffiu Novu. « Une est proprianaise et conseillère municipale, l’autre est élue de l’Alta-Rocca. Depuis l’accession aux responsabilités des Nationalistes, notamment de Gilles Simeoni, ces élues ont systématiquement dit, dans notre microrégion, que Gilles Simeoni voulait fermer le port de Propriano. Elles devraient être entièrement satisfaites de la DSP qui a été votée ». D’autant, indique-t-il, que l’activité du port impacte, au-delà de Pruprià, toute la microrégion. « Le port de commerce de Pruprià est la porte d’entrée d’un territoire qui englobe, en termes d’activités économiques et de service public, le Sartenais, le Taravu et l’Alta Rocca. Aujourd’hui, le service public est assuré pour 7 ans par la compagnie délégataire avec exactement le même nombre de rotations qu’auparavant ». A savoir, 156 rotations annuelles entre les ports de Pruprià et Marseille, dont 3 rotations par semaine d’avril à octobre et 5 rotations par quatorzaine de novembre à mars. « La sauvegarde de notre port a permis un maintien des emplois, aussi bien des personnels du port que des marins leur conférant également des garanties sociales puisqu’ils restent sous le pavillon français premier registre ».
 
Une ligne Pruprià-Sardaigne ?
Le secrétaire territorial de Femu a Corsica ajoute que le maintien de cette activité portuaire devrait générer de nouvelles perspectives de croissance pour la microrégion et permettre d’envisager de rouvrir une ligne vers la Sardaigne. « Une fois que le service public avec le continent est sécurisé pour sept ans, l’objectif, notamment sur Propriano, est de travailler à un développement du port et à de nouvelles lignes, notamment vers la Sardaigne sur une DSP Pruprià-Porto Torres. On ne va pas s’exonérer d’une liaison avec une île qui est à 12 kilomètres et avec qui on commerce. On ne va pas rester figé sur des relations Corse-France alors qu’on a des possibilités toutes proches d’ouverture en Méditerranée. Lorsque la ligne fonctionnait, assurée par la Méridionale sans DSP, à trois rotations par semaine, il y avait énormément de fret qui transitait. Le marché existe, il y a la demande, mais il n’y a pas d’offre ». A ce sujet, Laurent Tramoni rappelle que la nouvelle DSP « maîtrise les coûts à travers le maintien d’un système de tarif maritime stable avec une couverture carburant et un tarif de base fixe. Le prix du mètre linéaire transporté pour le fret a diminué de moitié par rapport à ce qu’il était avant notre arrivée aux responsabilités en décembre 2015, passant de 80 euros il y a 7 ans à 40 euros aujourd’hui. En plus, les deux compagnies maritimes délégataires se sont engagées à un verdissement de leurs flottes pour répondre aux nouvelles exigences réglementaires et aux enjeux contemporains de transition écologique ».
 
Du tractage dans les rues
Le Cumitatu tarrituriali di u Taravu-Valincu-Sartinesu de Femu a Corsica a, ensuite, organisé une opération de tractage dans les rues de Pruprià, dont le but était également de démontrer l’action de l’Exécutif corse dans la commune. « Nous avons mis en recto du tract toute la partie DSP, et en verso tous les financements de la Collectivité territoriale sur la commune. C’est une opération que l’on va reproduire de manière régulière dans les communes principales de la microrégion, de l’Alta Rocca et du Sartenais. Nous allons rendre visibles les participations de la Collectivité de Corse à tous les projets communaux et intercommunaux, que ce soit sur le réseau routier ou autre, parce que la petite musique qui dit que la Collectivité ne fait rien, on sait que ce n’est pas vrai. On va le démontrer sur le terrain à la population », annonce Laurent Tramoni. Samedi matin, à Pruprià, le parti de la majorité territoriale s’est mis en ordre de bataille. L’opération de communication et d’explication ne fait que commencer.
 
N.M.

Laurent Tramoni, secrétaire territorial di U U Cumitatu tarrituriali di u Taravu Valincu Sartinesu di Femu a Corsica.
Laurent Tramoni, secrétaire territorial di U U Cumitatu tarrituriali di u Taravu Valincu Sartinesu di Femu a Corsica.