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Européennes : Jean-Michel Lamberti "Marion Maréchal est un atout majeur pour défendre notre identité contre les menaces"


MV le Mercredi 29 Mai 2024 à 16:42

Jean-Michel Lamberti est colistier de Marion Maréchal pour les élections européenne. Déjà candidat aux législatives de 2022 pour Reconquête, l'ancien chef d'entreprise bastiais partage avec CNI sa vision pour représenter "authentiquement" les intérêts des Corses au Parlement européen. Il expose ses priorités pour défendre l'identité culturelle de la Corse, les enjeux économiques et les défis démographiques auxquels l'île est confrontée, tout en abordant la question complexe de l'autonomie dans le contexte actuel.



Jean-Michel Lamberti
Jean-Michel Lamberti
 
- Comment pensez-vous que la liste de Marion Maréchal  puisse représenter les intérêts des Corses au Parlement européen ? 
- Les élus du parti Reconquête feront partie du groupe des Conservateurs et Réformistes européens (ECR). Nous croyons fermement en la nécessité d'une coopération accrue entre les États membres sur les enjeux civilisationnels, économiques, sociaux et environnementaux. Il est essentiel de trouver des solutions pratiques à ces défis tout en préservant les traditions importantes et les identités nationales des pays européens. Nous rejetons le fédéralisme imposé par Emmanuel Macron et d'autres dirigeants, et nous soutenons l'Europe des nations, une vision chère au général de Gaulle. Les Corses, qui se sentent souvent marginalisés, peuvent trouver une représentation authentique dans notre combat contre l'immigration incontrôlée, l'insécurité et toute menace à notre identité.
Marion Maréchal, est Bretonne et partage un lien fort avec les Corses en raison de son engagement pour les identités régionales. Elle a toujours défendu les particularités locales et, avec son leadership, la voix de la Corse sera solidement représentée au Parlement européen. Marion Maréchal est un atout majeur pour défendre notre identité contre les menaces telles que l'islamisation et la perte des valeurs occidentales.

- Pourquoi avez-vous décidé de participer aux élections européennes avec la liste "La France Fière" menée par Marion Maréchal ?
- Pour moi, c'était une suite logique. J'étais déjà impliqué lors des législatives en 2022. Quand on m'a proposé d'être sur la liste de "Reconquête" pour les élections européennes, j'ai accepté naturellement. Je suis engagé à préserver notre identité, qu'il s'agisse de la Corse, de la France, ou plus largement de l'Europe. La base reste la même : défendre notre civilisation.
Je me suis rendu compte des changements importants en France après un séjour à l'étranger de 2013 à 2019. À mon retour, j'ai constaté que beaucoup de jeunes femmes portaient le voile, un phénomène bien moins présent avant mon départ. Cette évolution m'a marqué, surtout en comparant avec l'Iran où les femmes risquent leur vie pour retirer le voile.
Je pense que cette évolution n'est pas bénéfique pour la France. Le Rassemblement National ne critique plus l'islam comme avant, et même Marine Le Pen a déclaré que l'islam est compatible avec la République, tant que les musulmans ne sont pas dangereux. Cependant, je crois que lorsque les communautés deviennent trop nombreuses, l'intégration devient difficile.
Je me suis engagé en politique pour mes petits-enfants. Je veux assurer leur avenir et celui de notre jeunesse. Participer aux élections européennes avec "La France Fière" est une manière de continuer ce combat pour les générations futures.

  - Si vous étiez élu député européen, quelle serait votre priorité pour défendre les intérêts des Corses  ?
- Ma priorité serait de sauvegarder notre civilisation et notre identité culturelle. Il est essentiel de préserver notre mode de vie et nos traditions face aux influences extérieures qui pourraient les modifier. En Corse, nous devons protéger notre patrimoine unique et nos valeurs, notamment notre héritage catholique symbolisé par la Vierge Marie, reine de Corse.
Je m'engage à lutter contre toute forme d'extrémisme et à promouvoir une politique d'assimilation qui respecte nos racines culturelles. La diversité est une richesse, mais elle ne doit pas se faire au détriment de notre identité. Pour cela, il est crucial de contrôler les flux migratoires afin de permettre une intégration réussie pour ceux qui souhaitent partager nos valeurs. La sauvegarde de notre identité passe par une défense ferme de nos traditions et de nos particularités locales, tout en restant ouverts et accueillants envers ceux qui respectent et partagent nos principes.
En tant que député européen, je me battrai pour que la Corse et la France restent fidèles à elles-mêmes, tout en s'inscrivant dans une Europe forte et respectueuse des identités nationales.

  - Comment allez-vous mener votre campagne électorale pour Marion Maréchal, surtout en tenant compte du bon score réalisé par Éric Zemmour lors des dernières présidentielles ?
- Nous avons une stratégie claire. Nous allons au contact de la population et nous disposons d’un solide réseau de militants qui travaillent quotidiennement sur le terrain pour parler de cette élection. Notre objectif est de permettre à notre mouvement d'avoir des élus qui siégeront au parlement au sein du groupe conservateur. Ce groupe aura de nouvelles représentations, notamment avec des membres de Droit et Justice en Pologne, des représentants de Fratelli d’Italia en Italie, et d'autres partenaires européens.
Comme l'a dit notre ami Olivier Battistini, "les Corses sont un peuple politique par excellence". Ils sauront reconnaître notre engagement et notre vision pour l'avenir.
  - Selon vous, quel est le dossier corse le plus urgent à défendre à Bruxelles, et pour quelles raisons ?- La Corse, comme le reste de l'Europe, possède un riche patrimoine culturel, comprenant des milliers d'églises, de chapelles et de croix. Il est crucial de préserver cet héritage pour les générations futures. Face à l'influence considérable de la Commission européenne, souvent perçue comme immigrationniste et autoritaire, il est essentiel de reprendre le contrôle sur des décisions qui impactent directement notre région.
L'urgence réside également dans la nécessité de minimiser le gaspillage financier sur des projets non prioritaires, tels que ceux liés à une politique migratoire non maîtrisée et à une écologie punitive. Nous devons plutôt concentrer nos efforts sur des plans d'avenir solides pour l'Europe et la Corse.
Ainsi, il est impératif de continuer à financer les infrastructures essentielles au développement de la Corse, comme les réseaux routiers et ferroviaires. À titre d'exemple, le trajet vers Porto-Vecchio prend aujourd'hui plus de temps qu'il ne le devrait en raison de l'infrastructure insuffisante.

- Quels sont, selon vous, les enjeux majeurs pour la Corse dans le contexte de l'Union européenne, notamment en termes de financement et de développement économique ?
- Les enjeux majeurs pour la Corse dans le contexte de l'Union européenne incluent le financement et le développement économique, avec un besoin urgent d'améliorer les infrastructures routières et ferroviaires, ainsi que la gestion des déchets et de l'eau. La Corse doit atteindre une indépendance dans la gestion des déchets et assurer une gestion durable des ressources en eau. Le soutien de l'UE est crucial pour ces projets coûteux, tout comme pour le développement de nouvelles technologies afin de créer des emplois pour la jeunesse. De nombreux jeunes diplômés sont contraints de quitter l'île faute de perspectives professionnelles, ce qui représente une perte pour la Corse. La question du statut de résident est également importante, avec une proposition visant à permettre aux Corses expatriés de conserver leurs droits sur l'île, tout en équilibrant l'accueil de nouveaux résidents. Enfin, il est essentiel que les politiques de l'UE soient adaptées aux besoins spécifiques des régions comme la Corse pour répondre efficacement à leurs défis locaux.

  - À votre avis, comment pourrait-on rapprocher les institutions européennes des citoyens corses et les impliquer davantage dans les processus décisionnels ? 
- Avant de répondre à cette question, examinons le travail accompli par notre collectivité. Actuellement, nous avons cinq parlementaires, dont un représentant européen. Malheureusement, ces représentants n'ont pas réussi à apporter des investissements, des partenariats ou des projets significatifs pour la Corse au cours des dix dernières années. Leur bilan est plutôt négatif.
Le centriste macroniste, en particulier, se concentre souvent sur des combats éloignés des préoccupations corses, négligeant les véritables problèmes de l'île. Par exemple, au lieu de s'investir dans des dossiers européens pertinents pour la Corse, notre député européen s'est impliqué dans des résolutions concernant des sujets internationaux comme le port du hijab.
Pour améliorer la situation, il serait judicieux de créer une commission ou un bureau permanent à Bruxelles. Cette structure pourrait maintenir des relations constantes avec la Commission européenne, facilitant ainsi le développement de projets communs et évitant les actions de dernière minute et en catastrophe.

  - Une dernière question sur l'autonomie de la Corse. Êtes-vous favorable à cette autonomie ?
- En tant que gaulliste, et au vu de mon engagement, je me permets de rappeler que la question de l'autonomie n'est pas nouvelle. Déjà en 1962, le Général de Gaulle avait envisagé une certaine forme de participation administrative et sociale au bénéfice des territoires, dont la Corse. Cependant, le seul projet concret semble être celui proposé par le Ministre de l'Intérieur, qui à mon sens, n'est pas le mieux placé pour comprendre les spécificités de la Corse.
L'autonomie pleine et entière, telle que souhaitée par la majorité territoriale, semble calquée sur le modèle de la Nouvelle-Calédonie. Or, la Corse n'est pas un territoire d'outre-mer et nécessite un pragmatisme adapté à sa situation unique. La Corse a une population vieillissante, avec un taux de natalité très bas, ce qui pose des défis économiques et sociaux majeurs.
Comment la collectivité pourrait-elle assumer les charges financières et sociales tout en faisant face à un dynamisme économique en berne ? Qui plus est, une population vieillissante peut entraîner un manque de ressources pour financer ces besoins.
Enfin, il est important de se demander : une autonomie pour qui et pourquoi ? Si, dans vingt ou trente ans, les Corses deviennent minoritaires dans leur propre région en raison de l'immigration et des changements démographiques, notre identité même risque d'être mise en péril.