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Endométriose : Une jeune Corse raconte son combat contre la maladie dans un livre


le Jeudi 16 Février 2023 à 16:30

Il y a quelques semaines, Mathea Rombaldi sortait son premier livre, Mon endo et moi, aux éditions Vérone. Très tôt frappée par les maux de cette maladie gynécologique au fonctionnement encore mystérieux, cette jeune femme de 23 ans originaire de Poggio-di-Venaco y livre un témoignage sans fard, avec l'ambition d'aider celles qui sont dans la même situation à comprendre qu'elles ne sont pas seules.



Mathea Rombaldi
Mathea Rombaldi
On la compare souvent à un cancer qui ne tue pas. L’endométriose fait vivre un enfer au quotidien aux femmes qu’elle touche. Souffrances physiques, psychologiques, infertilité, la liste des maux de cette maladie gynécologique est longue et différente selon chaque femme. En outre, les avancées scientifiques la concernant sont encore faibles et on ne peut à l’heure actuelle toujours pas guérir de l’endométriose. 
 
C’est pour montrer aux femmes qui en sont atteintes qu’elles ne sont pas seules que Mathea Rombaldi vient de publier son premier livre Mon endo et moi aux éditions Vérone. Un témoignage sans fard dans lequel cette jeune femme de 23 ans originaire de Poggio-di-Venaco, invite à entrer dans l’intimité de sa vie.

« Mon endométriose a commencé à se manifester à l’âge de 8 ans par de grosses douleurs au bas ventre », raconte-t-elle. Des douleurs qui finiront par devenir omniprésentes au fil des années. « Elles ont commencé à apparaître n’importe quand, même hors période menstruelle, et à toucher tout mon corps. Mes jambes devenaient lourdes, je n’arrivais plus à marcher, j’avais de grosses migraines, des douleurs aux articulations… », souffle-t-elle en confiant que, très vite, elle doit prendre de puissants médicaments et ne peut plus aller à l’école durant toute la période de ses règles, tant ses souffrances sont terribles. 

Des années d'errance médicale

Pour autant, Mathea Rombaldi ne sera diagnostiquée qu’en 2020. Des années d’errance médicale plus tard. « Tous les médecins me disaient que j’étais folle, que c’était dans ma tête, que c’était normal, que toutes les filles ont mal quand elles ont leurs règles », déplore-t-elle. « Jusqu’à ce que je tombe sur ma gynécologue actuelle qui m’a cru, a vu que cela n’allait vraiment pas et ne m’a pas lâché. C’est grâce à elle que l’on a pu diagnostiquer mon endométriose », reprend-elle.

Envoyée à Marseille pour consulter un chirurgien gynécologue spécialisé, elle y subira une importante intervention. « Je suis restée 3 heures au bloc », confie-t-elle, « J’avais les ovaires touchés, mais aussi l’utérus, la vessie et le colon. Mes lésions commençaient même à attaquer mes intestins. Il y en avait vraiment partout ». Elle découvre alors être au plus haut stade de l’endométriose. Pis, si ce type d’intervention suffit parfois à endiguer la progression de la maladie, cela ne sera malheureusement pas son cas. « Les douleurs se sont arrêtées pendant quelques semaines, puis sont revenues de plus belle », regrette-t-elle. 
 
Photographe, serveuse et pizzaïola dans le restaurant familial, cette jeune femme multi-casquettes continue donc de subir les affres de la maladie. Un quotidien qui s’avère souvent compliqué. « L’endométriose joue avec notre moral et peut provoquer des crises de pleurs ou d'hystérie.  Il y a aussi la fatigue chronique. Les gens ne comprennent pas que l’on est tout le temps fatigué et que même à 23 ans on est trop crevé pour sortir après le travail », livre-t-elle.

Une maladie encore trop taboue

Au fil de ces années difficiles, Mathea Rombaldi a souhaité écrire tout ce qu'elle subissait. Comme une thérapie. « Et comme plusieurs personnes étaient venues me demander des conseils ou me poser des questions par rapport à la maladie, je me suis dit pourquoi pas raconter mon histoire à plein de monde. J’ai envoyé mon manuscrit à un éditeur qui a tout de suite voulu me publier », dévoile-t-elle, en soulignant vouloir aider les femmes qui attendent elles aussi de mieux comprendre les mécanismes de la maladie. « Il faut se soutenir entre nous, surtout que souvent les médecins sont autant dans l’ignorance que nous », appuie encore la jeune femme. 
 
Alors qu'une femme sur 10 serait aujourd’hui touchée par l’endométriose, celle-ci n'est toujours pas reconnue comme une Affection de Longue Durée. De facto, les allers-retours sur le continent pour consulter des spécialistes et nombre de traitements pour tenter de limiter les douleurs restent bien souvent à la charge des patientes. Et même si la maladie est plus médiatisée depuis quelques années, elle reste encore souvent trop taboue. « Les femmes ont encore du mal à en parler car dès qu’on parle de nos douleurs on dit que nous sommes folles. On a limite honte d’en parler », se désole ainsi Mathea Rombaldi, avant de conclure : « Mais si on continue à ne pas en parler, rien n’avancera »

Endométriose : Une jeune Corse raconte son combat contre la maladie dans un livre