En Corse, un plan pour repenser l'éducation à l'environnement et au développement durable

"On ne peut penser l'éducation à l'environnement comme il y a quelques années alors que l'urgence climatique impose que l'on franchisse un pas et qu'on aille plus vite." C'est par ce constat que Xavier Cesari - qui travaille dans le département de l'éducation et la sensibilisation à l'environnement de l'OEC depuis plus de quinze ans - justifie l'utilité de la manifestation.

Deux journées territoriales dédiées à l'éducation à l'environnement et au développement durable (EEDD) ont réuni les différents acteurs mobilisés sur le sujet en Corse. "Pour avoir un impact sur l'ensemble du territoire, l'idée est de travailler avec toutes les institutions présentes au niveau de la région : la Collectivité de Corse, l'Académie de Corse, le rectorat et les associations, développe Xavier Cesari. Pour avancer, il est clair que nous devons travailler tous ensemble et plus chacun de notre côté."

La première journée de l'évènement a été consacrée - au-delà de la séance plénière matinale de discours et d'échanges avec la salle - à divers ateliers mis en places pour réfléchir autour de trois thématiques : la place de l’EEDD dans les politiques
concertées et les schémas directeurs, l'organisation sur les territoires ainsi que l'innovation et l'expérimentation en EEDD.

Chaque groupe, composé d'une quinzaine de personnes, a relevé divers dysfonctionnements dans les méthodes actuelles mises en place : trois heures d'enseignements EEDD en deux ans dans des établissements, problèmes de coordination, manque de moyens... 

"On a décidé de définir, avec l'ensemble des acteurs, un plan territorial d'action d'éducation à l'environnement pour la région corse, clame fièrement Xavier Cesari, animateur sur le premier atelier. Il faut l'écrire rapidement et l'OEC doit être le fer de lance de ce projet qui va réunir l'ensemble des compétences et établir un axe commun : une vraie feuille de route avec le but de repenser l'EEDD pour les dix ans à venir."

Pour mener ses actions, l'OEC sait pouvoir s'appuyer sur un fort tissu associatif - mis en évidence au travers des ateliers - impliqué avec des actions foisonnantes, qui "mériterait d'être davantage accompagné et professionnalisé."

"Ce plan va permettre de proposer des axes d'éducation prioritaires que nous déclinerons dans les différents degrés d'apprentissage pour que les jeunes corses en fin de scolarité puissent eux-mêmes être en capacité d'être acteurs de leur empreinte sur leur environnement", détaille Xavier Cesari, insistant sur le fait qu'il "ne doit pas rester au fond d'un placard mais entrer en phase applicative tout de suite."

Mais l'objectif est aussi de diversifier les cibles à sensibiliser, au-delà des rares heures de cours dans les établissements d'enseignement. "Il faut travailler sur différents publics : le scolaire s'inscrit dans un temps long mais il ne faut pas laisser de côté le temps court en ciblant le grand public, rappelle Xavier Cesari. En plus des locaux, 4000 personnes s'installent chaque année ici, sans compter le nombre de touristes en saison. Quelle notion ont tous ces gens de l'environnement en Corse ?"