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En Corse, quatre jeunes sur dix résident en zone rurale


La rédaction le Mardi 18 Janvier 2022 à 13:50

En Corse parmi les 75 500 jeunes insulaires âgés de 3 à 24 ans, 41 % résident dans une commune rurale. Une proportion plus importante que la moyenne des régions françaises



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Une enquête de l’institut national de la statistique  (INSEE) basée sur le recensement de 2018 s’est intéressée  aux parcours des jeunes corses de 3 à 24 ans ayant grandi en zone rurale. Ils représentent 41 % des 75 500 enfants, adolescents et jeunes adultes qui résident sur l'ile . 
Intitulée "Entre ville et campagne, les parcours des enfants qui grandissent en zone rurale", l’étude qui se base sur les données du dernier recensement de 2018, avant la crise sanitaire, décrypte les moments de mobilité résidentielle des jeunes ruraux.  "Avec 4 points de plus qu’en France de province, 31 290 Corses vivent dans une commune rurale avec une spécificité  propre à la Corse: les jeunes insulaires résident plus souvent dans les espaces ruraux autonomes  au détriment des espaces périphériques des villes. L’île est d’ailleurs la région métropolitaine où la part de jeunes habitant dans des territoires ruraux autonomes est la plus élevée (23 % contre 15 % en moyenne de province)." souligne l’enquête. 


Les jeunes quittent le rural pour la poursuite des études supérieures

Parmi les jeunes enfants âgés de 3 à 10 ans, 42 % vivent dans l’espace rural. Cette part augmente de 2 points pour la population âgée de 11 à 17 ans qui représente 10 800 adolescents. En effet, une partie des familles avec enfants quittent les espaces urbains pour un cadre de vie plus agréable dans les communes rurales à proximité des villes.

Les établissements d’études supérieures étant majoritairement implantés dans les pôles urbains, les jeunes habitant une commune rurale chute de 6 points après 18 ans. Ainsi, parmi les 22 000 jeunes de 18 à 24 ans, seulement 38 % résident hors de l’espace urbain. On constate une double mobilité, au sein de la région des espaces ruraux vers les pôles urbains mais également de la Corse vers le continent où certains jeunes poursuivent leurs formations.

Les jeunes restant dans le rural sont plus souvent en emploi, notamment dans les territoires sous influence d’un pôle où un jeune sur deux travaille. De même, la part d’apprentis dans les espaces ruraux reste bien supérieure à celle de l’urbain (9 % contre 5 %). Mais c’est aussi dans le rural que les jeunes sont le plus au chômage, notamment dans les territoires les plus isolés où un jeune sur cinq est confronté à cette situation. En revanche, au sein des territoires urbains où sont situées les formations du supérieur, les jeunes sont le plus souvent étudiants (41 %).

À la sortie des études, le nombre de jeunes vivant dans le rural augmente sensiblement (+ 4 points entre 21 et 23 ans), mais ne retrouve pas son niveau initial.


Des familles aux profils différents entre campagne et ville
 
En Corse, dans l’espace rural, la part des enfants âgés de 3 à 17 ans vivant au sein d’une famille monoparentale est moins fréquente que dans les espaces urbains (22 % contre 25 %). Ainsi, 78 % des enfants vivent dans un ménage composé d’un couple avec enfants. Un jeune sur deux vit dans un foyer avec un frère ou une sœur comme en ville, mais la part des familles de 4 enfants ou plus y est supérieure (6 % contre 5 %), notamment au sein des communes rurales autonomes (7 %).

Enfin, ils sont plus souvent dans un foyer où la personne de référence est agriculteur ou artisan, commerçant, chef d’entreprise, et sont moins enfants d’ouvriers, notamment dans le rural autonome.  La part des jeunes vivant dans un ménage dont la personne de référence est cadre ou professions intermédiaires est en revanche proportionnellement plus fréquente dans le rural sous l’influence des pôles que dans les espaces urbains (respectivement 23 % et 12 % contre 22 % et 11 %).

Les modes de vie des jeunes âgés entre 18 et 24 ans diffèrent également selon le type d’espace où ils résident : les trois quarts vivent chez au moins un de leurs parents dans le rural sous influence d’un pôle contre seulement la moitié dans l’urbain. En ville, un quart d’entre eux vit seul ou hors ménage (résidence universitaire), soit quatre fois plus que dans les espaces ruraux.


Des logements plus spacieux mais des temps de trajet importants
 
Les logements étant plus spacieux dans le rural, les conditions de vie des enfants y apparaissent comme plus confortables. En effet, les logements sont en grande majorité des maisons (72 %) et la part de logements de grande taille (plus de 6 pièces) est plus importante dans le rural qu’en ville (15 % contre 8 %). Ainsi, un logement sur quatre a une surface supérieure à 120 m². De fait, les enfants qui grandissent dans le rural ont plus souvent accès à une chambre individuelle que ceux vivant en ville (72 % contre 69 %). Malgré cela, la suroccupation des logements touche également les jeunes ruraux. Ils sont 14 % à vivre dans un logement sur-occupé dans le rural, soit la même proportion qu’en ville.

Ce qui différencie le plus les jeunes des espaces ruraux et urbains sont les temps passés et les distances parcourues dans les transports pour se rendre dans leur établissement d’études. Avec un maillage des établissements du premier degré plus dense (254 écoles réparties sur 137 communes, les deux tiers des écoliers résident dans leur commune de scolarité. Toutefois, la moitié des enfants vivant dans une commune rurale met plus de 18 minutes pour s’y rendre, soit 6 minutes de plus que pour ceux qui résident en ville.
Les établissements du second degré sont plus rares sur le territoire et se concentrent sur un nombre restreint de communes (21). Cela conduit 72 % des jeunes de 11 à 14 ans à sortir de leur commune et allonge le temps de transports. Ainsi, la moitié des collégiens du rural passe plus de 22 minutes dans les transports contre 8 minutes pour ceux habitant en ville.


Enfin, c’est au lycée que la proportion des jeunes ne résidant pas dans leur commune de scolarité est la plus importante. Dans l’espace rural, neuf lycéens sur dix sortent quotidiennement de leurs villages pour rejoindre l’une des sept communes abritant un lycée, dont seulement trois situées en zone rurale (Sartène, Prunelli-di-Fiumorbu et L’Île-Rousse). La moitié de ces lycéens met plus de 30 minutes pour se rendre dans leur lieu de scolarité, soit 13 minutes de plus que leurs homologues des villes.