Corse Net Infos - Pure player corse

En Corse, pas de grève des pharmacies en ce week-end de Pentecôte, mais une grande mobilisation le 30 mai


Cécile Orsoni le Lundi 20 Mai 2024 à 09:29

Pénurie de médicaments, charges trop lourdes, concurrence sur internet... l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine appelle à la grève des gardes ce week-end de Pentecôte. En Corse les gardes ont été assurées. En revanche, la mobilisation devrait être importante le 30 mai prochain.



La colère gronde. Suite à un appel à la grève lancé par L'USPO (L’Union de syndicats de pharmaciens d’officine), certaines pharmacies de garde de l’île risquent de fermer leur porte entre le 18 au 20 mai. Si les revendications des professionnels de santé ne sont pas prises en compte par le gouvernement, l’ensemble des officines corses pourrait baisser le rideau la journée du 30 mai. Des manifestations sont également prévues à Ajaccio et à Bastia.

À l’origine de ce mécontentement, Sandrine Leandri, pharmacienne et présidente régionale de l’USPO, pointe du doigt plusieurs problématiques. Tout d’abord, celle de la rupture de médicaments : « Les patients n'ont pas accès à leur traitement et les pharmaciens passent près de douze heures par semaine en moyenne pour trouver des solutions alternatives. Il y a un vrai ras-le-bol, un épuisement des équipes, ça devient insupportable. » fulmine-t-elle.

Elle alerte également sur les difficultés économiques du secteur. L’an dernier, 300 pharmacies ont fermé sur l’ensemble du territoire. À Ajaccio, 2 officines ont mis la clé sous la porte. « Malgré l’inflation, les lignes de rémunération restent les mêmes depuis dix ans. Nous ne pouvons plus payer nos charges. Ce que l’on gagne avec la vente de médicaments ne suffit plus à payer nos dépenses usuelles basiques, comme nos salaires, nos impôts, l’eau ou l’électricité », précise-t-elle.

Autre enjeu de taille : empêcher les grandes plateformes comme Amazon de se lancer dans la filière de la santé et de s’initier à la livraison de médicaments qui seraient non contrôlés, et donc potentiellement dangereux. Enfin, Sandrine Leandri dénonce l’initiative de certains députés qui, selon elle, voudraient ouvrir l’accès aux pharmacies à des fonds de pension et à des financiers, « ce qui ferait de la santé un bien monnayable. »

Pour soutenir cette initiative, Sandrine Leandri appelle les patients à signer une pétition dans chaque pharmacie de l’île : « Après les déserts médicaux, empêchons les déserts pharmaceutiques. Il y a des endroits en Corse où il n’y a plus que la pharmacie comme lieu de premiers soins », conclut la syndicaliste.