Corse Net Infos - Pure player corse

En Corse, les huîtres vont-elles coûter plus cher pour les fêtes ?


Naël Makhzoum le Jeudi 22 Décembre 2022 à 17:23

L'inflation, qui touche l'île comme le reste du pays, tend à faire augmenter les prix de l'une des denrées star des fêtes de fin d'année. Mais pour les producteurs de l'étang de Diana, pas question de faire exploser le coût de la bourriche.



La Nustrale de Diana (Archives CNI)
La Nustrale de Diana (Archives CNI)
Que les amateurs d'huîtres se rassurent. En Corse, le prix de la Nustrale di Diana, qui vient de la plaine orientale insulaire, ne devrait pas affoler les compteurs pour ces fêtes de fin d'année. "La hausse va être contenue à 6% donc c'est raisonnable, selon Bernard Pantalacci, producteur sur l'étang de Diana soucieux de ne pas voir ses bourriches inaccessibles. La tradition veut que les gens viennent directement acheter sur place, au magasin. C'est devenu pour certains une petite promenade, une habitude et il faut qu'ils puissent continuent à acheter."

Comprenez plutôt que pour vous payer un kilo de la variété, vous devrez débourser 8,50€, soit 50 centimes de plus qu'en temps "normal". Une hausse indispensable au regard de la tension économique actuelle et des surcoûts occasionnés par les divers facteurs extérieurs. "Cette augmentation découle des dépenses supplémentaires en énergie, en emballage qui est en bois traditionnel - bois a des prix relativement exorbitants en ce moment - et en transport avec l'importante part du gazole, détaille Bernard Pantalacci. La grosse difficulté est de voir jusqu'où le coût de l'énergie peut monter et jusqu'où le client peut accepter de payer un certain prix."

Métaux, ressources humaines et autres achats de matériel (gants, crochets, bacs...) font aussi partie de ces postes de dépense qui alourdissent les factures des producteurs d'huîtres. Un contexte qui ne fait pas forcément peur à l'instant T, mais qui peut susciter le doute quant à l'impact sur les revenus des mois qui suivront, quand le produit ne sera plus à la mode du moment.

50% des ventes annuelles en décembre

Car le gérant ne s'inquiète pas des retombées de la période des fêtes qui approche. "Le problème est de produire, pas de vendre, assure d'ailleurs l'ostréiculteur. On va vendre dans notre magasin 2000 à 3000 kg dans les derniers jours de décembre, même si l'essentiel se fait chez les grossistes."

Le douzième mois de l'année - et particulièrement la dernière semaine - sont effectivement une période charnière à ne pas manquer. "Les huîtres ne sont pas des produits de première nécessité donc l'axe d'achat est lié à la consommation en période des fêtes, rappelle Bertrand Pantalacci. On commercialise 50% de nos huîtres en décembre, ce qui devrait représenter environ 28 tonnes cette année. Parfois, on peut se retrouver avec un stock de fin d'année allant au-delà de 40 tonnes, selon si on a un automne pluvieux et un peu froid, mais même si ce n'est pas le cas aujourd'hui, on est au rendez-vous niveau qualité."
 
D'autant plus qu'en accord avec les dires de l'ostréiculteur insulaire, la hausse du prix des huîtres de l'étang de Diana reste inférieure à la moyenne nationale, qui avoisine les 12%. Une situation qui touchera d'ailleurs l'ensemble des denrées traditionnelles de la période des fêtes. Les bûches glacées seront les plus impactées, avec plus de 22% de hausse du coût par rapport à l'an dernier. La volaille (18%), les pains festifs (17%) ou le foie gras (12%), entre autres, feront eux aussi grimper la note au moment du passage en caisse.