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Emploi : Les inégalités femmes-hommes persistent en Corse


M.V. le Mercredi 8 Mars 2023 à 18:31

Ce 8 mars 2023, journée internationale des droits des femmes, a été placé en France sous le signe de la protestation contre la réforme des retraites. Malgré les tentatives du gouvernement d'argumenter sur le sujet, l'étude d'impact a révélé que les femmes, qui touchent en moyenne des pensions plus faibles, devraient cotiser plus longtemps que les hommes.
Les conditions du départ à la retraite n'est pas la seule inégalité de genre dans la sphère professionnelle à laquelle sont confrontées les femmes. En effet, si les écarts se sont réduits ces dernières années, des inégalités importantes demeurent. En Corse, par exemple, les femmes sont plus diplômées et surqualifiées que leurs conjoints, mais leur taux d'activité est bien inférieur que dans le reste du pays.

Zoom sur les chiffres, de l'INSEE qui illustrent cet phénomène



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Désignée championne mondiale de l'égalité hommes-femmes dans les grandes entreprises par le baromètre Equileap, la France n'en a pas pour autant fini avec les inégalités de genre dans la sphère professionnelle. Une étude publiée ce 8 mars par l'Insee, révèle en effet que en Corse sur les 79 800 femmes qui vivent en couple seulement 31 200 occupent un emploi. Ces femmes présentent un profil différent des autres femmes, avec notamment un niveau d’études plus élevé qui leur permet de dégager un revenu essentiel au foyer. Elles maintiennent leur activité professionnelle même à temps partiel, plutôt que d'arrêter de travailler pour se consacrer à la vie familiale.

Selon cette étude, les femmes insulaires sont moins nombreuses à travailler qu'en France de province, avec un taux d’activité de 67 % contre 71 %. Elles représentent 39 % des femmes en couple en Corse, contre 46 % en France de province, et se placent ainsi au dernier rang des régions. 

Les femmes plus souvent diplômées du supérieur que leurs conjoints
Au sein des couples biactifs, c’est-à-dire où les deux conjoints occupent un emploi, 45 % des femmes sont diplômées du supérieur contre 34 % des hommes. L’écart est plus marqué que dans l’ensemble de la population insulaire où 27 % des femmes ont un diplôme du supérieur pour 23 % des hommes. Quel que soit l’âge, les femmes restent plus souvent diplômées du supérieur que leurs conjoints mais l’écart au sein du couple est le plus marqué parmi les jeunes générations. La part des diplômées post-bac chez les moins de 36 ans est supérieure de treize points à celle de leurs conjoints. Parmi les couples où les femmes ont 50 ans ou plus, cet écart se réduit de moitié pour s'établir à six points.

Les femmes davantage surqualifiées dans leur emploi
Dans le contexte des couples biactifs, la surqualification touche plus particulièrement les femmes. Selon les derniers chiffres publiés par l'Insee, près de 57% des femmes sont surqualifiées pour leur emploi. La tendance s'explique par l'élévation du niveau d'études des femmes, qui se heurte à un marché du travail insulaire très tertiarisé et peu propice à l'emploi de cadres. Seulement une femme sur dix parvient à exercer en dépit de son niveau d'études, alors que les hommes se voient proposer des postes plus adaptés à leur niveau. Les conjoints masculins ne sont pourtant pas exempts de surqualification, mais le taux est bien moins élevé, puisque seuls 39% sont touchés par ce phénomène.
Les jeunes générations de femmes occupent plus souvent des postes en discordance avec leur niveau d’étude. En effet, deux tiers des moins de 36 ans sont concernées par une telle situation contre une femme sur deux parmi leurs aînées.

Les mères plus fréquemment à temps partiel que leurs conjoints
Au sein des couples, 18 % des femmes travaillent à temps partiel, tout comme l’ensemble des femmes de l’île. La présence d’enfant(s) influence cette situation. En l’absence d’enfant, elles sont 15 % dans ce cas ; avec un ou plusieurs enfants, elles sont 19 %. En revanche, la présence d’enfant(s) n’affecte pas le comportement de leurs conjoints vis-à-vis du temps partiel. En effet, 5 % d’entre eux travaillent à temps partiel quelle que soit la composition familiale.

Même lorsque les deux membres du couple exercent la même profession (9 100 couples), le constat est identique. Avec la présence d’un enfant au moins, c’est la femme qui réduit son temps de travail pour en assumer la charge. Parmi les cadres et les professions intellectuelles, 10 % des femmes sans enfants sont à temps partiel. Ce taux atteint 14 % avec la présence d’un enfant au moins dans le foyer tandis que 3 % de leurs conjoints sont à temps partiel, indépendamment de la composition familiale. Au sein des couples de professions intermédiaires (un tiers des couples), la part des femmes à temps partiel double, passant de 8 % à 16 % avec la présence d’au moins un enfant. Fait notable, le temps partiel de leurs conjoints évolue à l’inverse : il passe de 5 % à 3 % avec l’arrivée d’un enfant.