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EN IMAGES - Plateau d'Erbaghjolu : Découverte de vestiges du Néolithique et de l'Antiquité


Léana Serve le Vendredi 10 Juillet 2020 à 13:39

Depuis le 19 mai, le chantier archéologique sur le plateau d'Erbaghjolu, interrompu pendant deux mois à cause du Covid-19, a repris. Les archéologues de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) fouillent deux ensembles sur la commune de Belgodère. Avec des découvertes de bâtiments datant du Néolithique et de l'Antiquité.



Fouilles après fouilles, la terre corse n'en finit pas de livrer les secrets enfouis d'une histoire humaine qui remonte aux premiers âges de l'homme et que l'on ne pensait pas si riche. Tout le mérite en revient à l'archéologie préventive qui permet de sonder les sols avant toute nouvelle construction. Et les découvertes s'enchainent, certaines plus exceptionnelles que d'autres ou parfois plus inattendues. En janvier 2019, une expertise réalisée avant le projet de construction de maison, sur le plateau d'Erbaghjolu en Balagne, a révélé l'existence de deux occupations humaines sur le site. A la demande des services de l’État, une équipe d'archéologues de l'Inrap a mis au jour des vestiges de l'époque du Néolithique, ainsi que des bâtiments datant de l'Antiquité.

La période du Néolithique final
Le plateau d'Erbaghjolu est un lieu stratégique, car il est proche de la baie de Lozari, là où les bateaux venaient mouiller et effectuer du commerce maritime. Les marchandises étaient débarquées et acheminées par un réseau de routes dans toute la région, notamment vers les lieux d'habitation. Les artefacts découverts par les archéologues permettent de situer l'occupation du terrain entre 2800 et 2300 avant notre ère. Des pointes de flèches en rhyolite, une roche volcanique du Nord de l'île en obsidienne, une roche volcanique importée sur l'île, des tessons de poterie, des fusaïoles en céramique, des éléments de roches dans lesquels ont été façonnés des meules à moudre ou des broyons, de la faune ou encore du cuivre ont été trouvés. Ils témoignent d'une forte activité économique.

Des bâtiments antiques
Des traces de bâtiments confirment une occupation datant de cette époque, mais aussi d'une époque ultérieure. Après une coupure de 2000 ans, pour l'instant inexpliquée, on retrouve des signes d'une occupation du site que l'on peut dater vers 50 avant Jésus-Christ. Les archéologues ont pu reconstituer l'existence d'un bâtiment principal d'une superficie de 150 m2, composé de deux grandes pièces et de cinq cellules annexes. Ce bâtiment principal a dû s'accompagner d'autres bâtiments pour agrandir l'espace. Il a été construit à partir de différents matériaux comme la terre, la pierre et le bois. Sa toiture était composée de tuiles romaines. Des clous en fer et en bronze révèlent la présence d'une porte et de volets. Les fouilles ont montré l'effondrement du toit et des murs. De la vaisselle venant d'Afrique du Nord, d'Italie et du Sud de la Gaule a, enfin, été trouvée. L'occupation du terrain reste encore inconnue, mais les archéologues pensent qu'il pourrait s'agir un domaine viticole, car des vignes antiques ont déjà été découvertes aux alentours du site. Le site semble avoir été abandonné au 3ème siècle de notre ère. Les fouilles archéologiques se poursuivant jusqu'au milieu du mois d'août, de nouvelles découvertes pourraient intervenir.