Le collectif Dopu Cena, huit artistes engagés dans la défense du patrimoine musical et culturel insulaire. (Photo: DR)
A défaut de parler de "groupe", c’est le terme de "famille" qui caractérise le mieux le collectif de huit musiciens qui forment l’association Dopu Cena, selon les propres termes de l’un de ses membres, Michel Solinas. Une famille composée de musiciens (et musiciennes !) compositeurs et interprètes qui placent a lingua nustrale, la tradition insulaire et sa transmission, au cœur de leur projet artistique.
Car Dopu Cena, c’est avant tout la passion. A la fois de la musique et du chant, mais aussi de la danse et de toutes les formes d’expressions culturelles corses que l’on peut traduire en musique.
La transmission du patrimoine musical et culturel comme leitmotiv
Et pour ces musiciens polyvalents (certains jouent de plus de 7 instruments de nature tout à fait différente !) issus des diverses Pieve de l’île, tous les projets qui, de près ou de loin, ont pour but la transmission du patrimoine musical et artistique insulaire sont un leitmotiv sans cesse renouvelé et une source permanente d’investissement.
A l’image de la participation active de Dopu Cena à l’édition d’un livret par le Centre Régional de Documentation Pédagogique de Corse (CRDP) distribué dans toutes les écoles de notre île, ou encore un disque de collectage, Canti è soni di l’isula persa, qui est une véritable enquête de terrain où des enregistrements musicaux sont pris in situ, conservant ainsi toute leur authenticité. Mais le collectif de Dopu Cena participe également à des bals, veillées et autres festivals musicaux à travers toute l’île.
Représenter la Corse et sa langue à l’Eurovision
Pour ces défenseurs et véritables acteurs chantants de la sauvegarde et du développement de la langue corse, il est un évènement récent de leur histoire qui fera sans nul doute date. Le 3 octobre dernier à Corte, Dopu Cena se classe premier devant les groupes Svegliu d’Isula et Isulatine et remporte la finale régionale de l’Eurovision des "langues minoritaires".
Et de fait, le collectif se qualifie pour représenter la Corse et a nostra lingua lors de la grande finale internationale au mois de décembre prochain. Un sentiment de fierté, d’honneur et une belle récompense à la hauteur des efforts déployés par ces artistes engagés pour faire rayonner la langue corse, à la fois dans l’île, mais également bien en dehors de nos frontières.
En espérant qu’un jour viendra où l’on parlera enfin de "langue corse" sans lui accoler un adjectif restrictif qui, comme pour d’autres langues, ternit fort injustement son éclat !
Yannis Christophe GARCIA
Car Dopu Cena, c’est avant tout la passion. A la fois de la musique et du chant, mais aussi de la danse et de toutes les formes d’expressions culturelles corses que l’on peut traduire en musique.
La transmission du patrimoine musical et culturel comme leitmotiv
Et pour ces musiciens polyvalents (certains jouent de plus de 7 instruments de nature tout à fait différente !) issus des diverses Pieve de l’île, tous les projets qui, de près ou de loin, ont pour but la transmission du patrimoine musical et artistique insulaire sont un leitmotiv sans cesse renouvelé et une source permanente d’investissement.
A l’image de la participation active de Dopu Cena à l’édition d’un livret par le Centre Régional de Documentation Pédagogique de Corse (CRDP) distribué dans toutes les écoles de notre île, ou encore un disque de collectage, Canti è soni di l’isula persa, qui est une véritable enquête de terrain où des enregistrements musicaux sont pris in situ, conservant ainsi toute leur authenticité. Mais le collectif de Dopu Cena participe également à des bals, veillées et autres festivals musicaux à travers toute l’île.
Représenter la Corse et sa langue à l’Eurovision
Pour ces défenseurs et véritables acteurs chantants de la sauvegarde et du développement de la langue corse, il est un évènement récent de leur histoire qui fera sans nul doute date. Le 3 octobre dernier à Corte, Dopu Cena se classe premier devant les groupes Svegliu d’Isula et Isulatine et remporte la finale régionale de l’Eurovision des "langues minoritaires".
Et de fait, le collectif se qualifie pour représenter la Corse et a nostra lingua lors de la grande finale internationale au mois de décembre prochain. Un sentiment de fierté, d’honneur et une belle récompense à la hauteur des efforts déployés par ces artistes engagés pour faire rayonner la langue corse, à la fois dans l’île, mais également bien en dehors de nos frontières.
En espérant qu’un jour viendra où l’on parlera enfin de "langue corse" sans lui accoler un adjectif restrictif qui, comme pour d’autres langues, ternit fort injustement son éclat !
Yannis Christophe GARCIA
Michel Solinas, ici avec son jeune fils Arthur, déjà musicien en herbe. (Photo: DR)
INTERVIEW : Michel Solinas, membre du collectif de musiciens Dopu Cena
- Comment et quand est né le groupe Dopu Cena ?
- L’idée d’un collectif de musiciens travaillant sur les répertoires de musiques à danser de Corse est née en 1998. L’association existe officiellement depuis maintenant une douzaine d’années. Nous avons toujours été un peu réfractaires à l’idée de groupe. Par contre, les anciens comme les plus jeunes partagent volontiers l’idée de « famille ». C’est ce qui nous caractérise le mieux, je pense.
Comment le groupe a-t-il évolué, musicalement, humainement et identitairement, depuis sa création ?
- Je pense que l’idée de départ est toujours présente au sein de l’association : « collecter, étudier et promouvoir sous toutes ses formes les chants, les danses et les musiques à danser de la tradition corse ». D’ailleurs en 2010-2011, nous avons travaillé sur deux projets qui mettent en valeur les traditions musicales corses. Je veux parler, bien sûr, du livret édité par le CRDP, tiré à 10000 exemplaires et distribué dans toutes les écoles de Corse.
Mais aussi un disque dit de collectage « Canti è soni di l’isula persa ». Nous avons ce goût pour la tradition ancré en nous. L’association est composée de membres* qui ont tous en commun une affection pour le musical corse.
Néanmoins, musicalement, les envies créatrices peuvent parfois s’éloigner de la tradition insulaire. Comme pour le disque « Trasmetta » où, à l’écoute, on comprend bien que nous ne nous enfermons pas. Et que bien au contraire, nous explorons d’autres musicalités.
Humainement et identitairement, la promotion de la culture et de la langue corse reste pour nous une grande préoccupation.
- Comment et quand est né le groupe Dopu Cena ?
- L’idée d’un collectif de musiciens travaillant sur les répertoires de musiques à danser de Corse est née en 1998. L’association existe officiellement depuis maintenant une douzaine d’années. Nous avons toujours été un peu réfractaires à l’idée de groupe. Par contre, les anciens comme les plus jeunes partagent volontiers l’idée de « famille ». C’est ce qui nous caractérise le mieux, je pense.
Comment le groupe a-t-il évolué, musicalement, humainement et identitairement, depuis sa création ?
- Je pense que l’idée de départ est toujours présente au sein de l’association : « collecter, étudier et promouvoir sous toutes ses formes les chants, les danses et les musiques à danser de la tradition corse ». D’ailleurs en 2010-2011, nous avons travaillé sur deux projets qui mettent en valeur les traditions musicales corses. Je veux parler, bien sûr, du livret édité par le CRDP, tiré à 10000 exemplaires et distribué dans toutes les écoles de Corse.
Mais aussi un disque dit de collectage « Canti è soni di l’isula persa ». Nous avons ce goût pour la tradition ancré en nous. L’association est composée de membres* qui ont tous en commun une affection pour le musical corse.
Néanmoins, musicalement, les envies créatrices peuvent parfois s’éloigner de la tradition insulaire. Comme pour le disque « Trasmetta » où, à l’écoute, on comprend bien que nous ne nous enfermons pas. Et que bien au contraire, nous explorons d’autres musicalités.
Humainement et identitairement, la promotion de la culture et de la langue corse reste pour nous une grande préoccupation.
Dans l'album "Trasmetta", Dopu Cena explore d'autres musicalités. (Repro: DR)
« A lingua, hè una manera d’essa… »
Quels sont les thèmes de prédilection, les valeurs et les choses qui vous touchent et que vous souhaitez transmettre par la musique ?
M.S : La situation dans laquelle la société corse se trouve actuellement nous affecte énormément. Les maux de notre communauté sont terribles. Les valeurs que nous cherchons à transmettre de nouveau sont finalement très communes aux autres peuples issus de la ruralité : l’entraide, a paisanità, promouvoir notre patrimoine naturel, culturel et linguistique. Mais surtout, éveiller les consciences.
Que représente a nostra lingua pour Dopu Cena ? La forme polyphonique est-elle la plus adaptée pour en exploiter toute sa richesse ?
M.S : A nostra lingua hè l’arnesu anticu da sprimà ciò ch’è no semu dapoi tempi è tempi. Hè a lingua vechja, chì ci lea à i nostri maiori. Aldilà di l’aspettu linguisticu, hè una manera d’essa, un pinsamentu fattu, una lascita ch’è no duvimu tramandà à l’atri ghjinirazioni. Eccu ciò ch’edda hè a nostra lingua ! Peut importe la forme musicale choisie, traditionnelle ou 'moderne', tant qu’elle sert la langue.
Continuer à croire en l’Homme
En examinant les titres de vos albums, on retrouve des morceaux comme "U Lamentu d’un pueta à Maria" mais encore "Bella Maria". Quelle est la place de la foi dans l’inspiration du collectif ? Le Philosophe et Théologien Saint Augustin disait : « Chanter, c’est prier deux fois ». Partagez-vous cette philosophie..?
M.S : J’ai peine à répondre… On discute rarement de foi, de religion. Nous sommes sollicités parfois pour chanter lors des offices religieux des morts ou des vivants. Dans ces cas précis, oui : « chanter, c’est prier deux fois ».
La religion fait partie de notre quotidien, mais il n’y a pas de réelle discussion autour de la foi. Je crois que les chansons de « Trasmetta » tournent plutôt autour de l’Homme. On a peut-être cette faiblesse de continuer à croire en lui…
Au-delà de certaines polémiques d’après verdict, qu’avez-vous ressenti à l’annonce du résultat de la finale régionale de l’eurovision que Dopu Cena a remportée à Corte récemment ?
Comment vont se dérouler les choses pour la suite et notamment la finale internationale de la fin de l’année où vous représenterez la Corse ?
M.S : De la fierté, c’est un honneur ! C’est aussi la reconnaissance d’un travail accompli par deux générations de chanteurs et de musiciens. Il est bon de rappeler que l’association Dopu Cena finance toutes ses actions et ses productions discographiques depuis 2009.
Il faut avoir de la foi à l’heure actuelle pour s’engager dans de tels investissements… On le fait sans rechigner, avec fierté, et surtout avec le sentiment du devoir accompli. On anime des petites soirées dans l’intérieur, on participe à des festivals, cela nous permet de prendre en charge certains projets de l’association.
Dopu Cena est une toute petite association. Participer au Liet international, c’est un défi pour nous.
Défi financier, défi organisationnel, défi artistique…
Et à ce propos, permettez-nous de remercier nos partenaires : la CTC, le Conseil Général 2A, la commune de Santa Maria Sichè, Air Corsica pour le soutien logistique et/ou financier qu’ils nous portent.
Nous irons le 1er Décembre représenter la langue corse parmi les 11 langues et groupes sélectionnés. Nous irons avec l’intention de gagner, c’est l’état d’esprit qui nous anime! Nous avons été choisis pour cela donc nous ne trahirons pas la confiance qui nous a été accordée par le jury du Liet Corsica.
Quels sont les thèmes de prédilection, les valeurs et les choses qui vous touchent et que vous souhaitez transmettre par la musique ?
M.S : La situation dans laquelle la société corse se trouve actuellement nous affecte énormément. Les maux de notre communauté sont terribles. Les valeurs que nous cherchons à transmettre de nouveau sont finalement très communes aux autres peuples issus de la ruralité : l’entraide, a paisanità, promouvoir notre patrimoine naturel, culturel et linguistique. Mais surtout, éveiller les consciences.
Que représente a nostra lingua pour Dopu Cena ? La forme polyphonique est-elle la plus adaptée pour en exploiter toute sa richesse ?
M.S : A nostra lingua hè l’arnesu anticu da sprimà ciò ch’è no semu dapoi tempi è tempi. Hè a lingua vechja, chì ci lea à i nostri maiori. Aldilà di l’aspettu linguisticu, hè una manera d’essa, un pinsamentu fattu, una lascita ch’è no duvimu tramandà à l’atri ghjinirazioni. Eccu ciò ch’edda hè a nostra lingua ! Peut importe la forme musicale choisie, traditionnelle ou 'moderne', tant qu’elle sert la langue.
Continuer à croire en l’Homme
En examinant les titres de vos albums, on retrouve des morceaux comme "U Lamentu d’un pueta à Maria" mais encore "Bella Maria". Quelle est la place de la foi dans l’inspiration du collectif ? Le Philosophe et Théologien Saint Augustin disait : « Chanter, c’est prier deux fois ». Partagez-vous cette philosophie..?
M.S : J’ai peine à répondre… On discute rarement de foi, de religion. Nous sommes sollicités parfois pour chanter lors des offices religieux des morts ou des vivants. Dans ces cas précis, oui : « chanter, c’est prier deux fois ».
La religion fait partie de notre quotidien, mais il n’y a pas de réelle discussion autour de la foi. Je crois que les chansons de « Trasmetta » tournent plutôt autour de l’Homme. On a peut-être cette faiblesse de continuer à croire en lui…
Au-delà de certaines polémiques d’après verdict, qu’avez-vous ressenti à l’annonce du résultat de la finale régionale de l’eurovision que Dopu Cena a remportée à Corte récemment ?
Comment vont se dérouler les choses pour la suite et notamment la finale internationale de la fin de l’année où vous représenterez la Corse ?
M.S : De la fierté, c’est un honneur ! C’est aussi la reconnaissance d’un travail accompli par deux générations de chanteurs et de musiciens. Il est bon de rappeler que l’association Dopu Cena finance toutes ses actions et ses productions discographiques depuis 2009.
Il faut avoir de la foi à l’heure actuelle pour s’engager dans de tels investissements… On le fait sans rechigner, avec fierté, et surtout avec le sentiment du devoir accompli. On anime des petites soirées dans l’intérieur, on participe à des festivals, cela nous permet de prendre en charge certains projets de l’association.
Dopu Cena est une toute petite association. Participer au Liet international, c’est un défi pour nous.
Défi financier, défi organisationnel, défi artistique…
Et à ce propos, permettez-nous de remercier nos partenaires : la CTC, le Conseil Général 2A, la commune de Santa Maria Sichè, Air Corsica pour le soutien logistique et/ou financier qu’ils nous portent.
Nous irons le 1er Décembre représenter la langue corse parmi les 11 langues et groupes sélectionnés. Nous irons avec l’intention de gagner, c’est l’état d’esprit qui nous anime! Nous avons été choisis pour cela donc nous ne trahirons pas la confiance qui nous a été accordée par le jury du Liet Corsica.
Dopu Cena représentera la Corse et sa langue lors de la finale internationale de l'Eurovision en décembre prochain. (Photo: DR)
« Un statut juridique pour la langue corse est vital ! »
Que pensez vous du terme "langue minoritaire" pour qualifier a lingua nustrale ?
La reconnaissance officielle des langues régionales en général et du Corse en particulier est –elle importante pour la culture et le peuple corse ?
- Les termes "langues minoritaires", "langues régionales" n’ont aucune signification en linguistique. Ces termes correspondent plus à des définitions politiques. Le corse est une langue au même titre que le français, l’espagnol, l’italien, l’anglais… La différence étant qu’elle ne bénéficie pas d’un statut juridique défini, alors elle est minorée. Sa sauvegarde ne tient qu’au statut qu’elle aura demain.
La langue est une composante de l’identité au même titre que la terre, l’histoire, la culture. Le peuple corse ne peut se priver de ce privilège extraordinaire qu’est le bilinguisme aujourd’hui en Méditerranée, cela serait inconcevable de le perdre !
La musique peut-elle être un vecteur de soutien à cette démarche ?
- La musique, tout comme la littérature, le cinéma et tout art se servant de la langue comme outil, sont vecteurs de soutien à cette démarche depuis une centaine d’années. Il appartient aux politiques de franchir le pas.
Selon vous, les responsables politiques insulaires mais aussi la population, les artistes etc, doivent ils davantage s’engager dans ce processus de reconnaissance ?
- Aujourd’hui, la classe politique insulaire semble être prête pour construire une société bilingue en Corse. En est-il de même pour la classe politique française ? Est-elle prête à changer l’article 2 de la Constitution ? Il semblerait que les réticences perdurent…
Dans ce cas, la tutelle se verra responsable de l’extinction d’une langue d’ici peu. Il est donc vital que l’ensemble du peuple corse exige une reconnaissance et un statut juridique pour sa langue!
Enfin, que peut on souhaiter à Dopu Cena pour l’avenir ?
- De maintenir le cap…
Interview réalisée par Yannis-Christophe GARCIA
* Le collectif Dopu Cena se compose de : Diana Saliceti (chant), Lea Antona (chant et violon), Barthelemy Amidei (chant, guitare et mandoline), Dumè Casalonga (chant et guitare), Francois Battesti (batterie), Arnaud Giacomoni (chant et guitare basse), Cyril Giacomoni (chant et piano) et Michel Solinas (chant, guitare, violon, mandoline...).
* Albums
- 2007 : 1er album "sgiansgedama"
- 2009 : Album "Trasmetta" et un single avec Anna Rocchi "U lagnu di Santa Lucia"
- 2011 : "Canti è soni di l'isula persa"
- Courant 2013 : enregistrement du nouvel opus "È quì sò"
* Concerts
- Le 14 décembre in Purtichju
- Le 20 décembre in Aiacciu
- Participation pour la commémoration du centenaire de la guerre de 1914-1918.
* Infos et musique
http://www.myspace.com/dopucena
http://fr-fr.facebook.com/associu.dopucena
http://www.youtube.com/results?search_query=+dopu+cena&oq=+dopu+cena&gs_l=youtube.3..35i39j0l3.13568.13568.0.14376.1.1.0.0.0.0.188.188.0j1.1.0...0.0...1ac.1.ADoffxNwf6w
Que pensez vous du terme "langue minoritaire" pour qualifier a lingua nustrale ?
La reconnaissance officielle des langues régionales en général et du Corse en particulier est –elle importante pour la culture et le peuple corse ?
- Les termes "langues minoritaires", "langues régionales" n’ont aucune signification en linguistique. Ces termes correspondent plus à des définitions politiques. Le corse est une langue au même titre que le français, l’espagnol, l’italien, l’anglais… La différence étant qu’elle ne bénéficie pas d’un statut juridique défini, alors elle est minorée. Sa sauvegarde ne tient qu’au statut qu’elle aura demain.
La langue est une composante de l’identité au même titre que la terre, l’histoire, la culture. Le peuple corse ne peut se priver de ce privilège extraordinaire qu’est le bilinguisme aujourd’hui en Méditerranée, cela serait inconcevable de le perdre !
La musique peut-elle être un vecteur de soutien à cette démarche ?
- La musique, tout comme la littérature, le cinéma et tout art se servant de la langue comme outil, sont vecteurs de soutien à cette démarche depuis une centaine d’années. Il appartient aux politiques de franchir le pas.
Selon vous, les responsables politiques insulaires mais aussi la population, les artistes etc, doivent ils davantage s’engager dans ce processus de reconnaissance ?
- Aujourd’hui, la classe politique insulaire semble être prête pour construire une société bilingue en Corse. En est-il de même pour la classe politique française ? Est-elle prête à changer l’article 2 de la Constitution ? Il semblerait que les réticences perdurent…
Dans ce cas, la tutelle se verra responsable de l’extinction d’une langue d’ici peu. Il est donc vital que l’ensemble du peuple corse exige une reconnaissance et un statut juridique pour sa langue!
Enfin, que peut on souhaiter à Dopu Cena pour l’avenir ?
- De maintenir le cap…
Interview réalisée par Yannis-Christophe GARCIA
* Le collectif Dopu Cena se compose de : Diana Saliceti (chant), Lea Antona (chant et violon), Barthelemy Amidei (chant, guitare et mandoline), Dumè Casalonga (chant et guitare), Francois Battesti (batterie), Arnaud Giacomoni (chant et guitare basse), Cyril Giacomoni (chant et piano) et Michel Solinas (chant, guitare, violon, mandoline...).
* Albums
- 2007 : 1er album "sgiansgedama"
- 2009 : Album "Trasmetta" et un single avec Anna Rocchi "U lagnu di Santa Lucia"
- 2011 : "Canti è soni di l'isula persa"
- Courant 2013 : enregistrement du nouvel opus "È quì sò"
* Concerts
- Le 14 décembre in Purtichju
- Le 20 décembre in Aiacciu
- Participation pour la commémoration du centenaire de la guerre de 1914-1918.
* Infos et musique
http://www.myspace.com/dopucena
http://fr-fr.facebook.com/associu.dopucena
http://www.youtube.com/results?search_query=+dopu+cena&oq=+dopu+cena&gs_l=youtube.3..35i39j0l3.13568.13568.0.14376.1.1.0.0.0.0.188.188.0j1.1.0...0.0...1ac.1.ADoffxNwf6w