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Don-Mathieu Santini : " A Porto-Vecchio, on a détruit le paysage et le lien social "


Dagan Texier le Jeudi 5 Mars 2020 à 17:04

C'est l'outsider de l'élection municipale de Portivechju, même s'il s'en défend. Don-Mathieu Santini, chef de file de la liste "Portivechju Dà Fa", entend bien offrir une alternative aux deux rivaux habituels de la Cité du Sel, le maire sortant Georges Mela, et le leader du PNC, Jean-Christophe Angelini. Ne revendiquant aucune étiquette, mais soutenu notamment par Femu a Corsica, il axe sa campagne sur les besoins des citoyens et la destruction du paysage et du lien social. Il réaffirme qu'il n'y aura pas de fusion au second tour.



Don-Mathieu Santini, candidat à l'élection municipale de Purtivechju et chef de file de la liste « Portivechju da fà, une vision, un projet, un avenir ».
Don-Mathieu Santini, candidat à l'élection municipale de Purtivechju et chef de file de la liste « Portivechju da fà, une vision, un projet, un avenir ».
 - Pourquoi avez-vous décidé d’être candidat ?
- J’ai décidé d’être candidat pour plusieurs raisons. Tout d’abord à cause d’un sentiment de dépossession à tous les niveaux : paysagé, du lien social, du vivre ensemble. C’est une destruction qui s’est faite durant une bonne décennie. La seconde raison, c’est que la majorité sortante et l’opposition ont discuté pendant des mois pour essayer de trouver un compromis sur une plateforme commune. Donc, il m’a semblé qu’il fallait présenter une autre candidature pour repartir sur des fondamentaux et sur les véritables besoins des citoyens.

 - Sous quelle étiquette vous présentez-vous ?
- C'est une liste sans étiquette. Dans la mesure où c’est une échéance municipale et où nous avons axé notre campagne sur les besoins des citoyens, notre liste a pas de couleur politique. 

- Dans ce cas, avec quels soutiens ?
- Nous avons le soutien de Femu a Corsica, de Core in Fronte, de la Gauche autonomiste, d'une partie de la gauche socialiste qui s’appelle Génération.Corsica, d'Europe Ecologie Les Verts (EELV) et du député européen, François Alfonsi.

- Quel bilan dressez-vous de l’action du maire sortant ? 
- Nous ne résumons pas le bilan à une seule mandature mais à trois. Même s’il n’est pas que négatif, il consiste en une destruction du paysage et du lien social.

- Quelle est la principale problématique de votre ville, Porto-Vecchio ?
- La principale problématique est de refaire, de cette ville, une cité. La différence entre la ville et la cité est la même que celle entre l’habitant et le citoyen. Aujourd’hui, l’individualisme a gagné à cause d’une société à deux vitesses qui se développe. Les gens sont de plus en plus paupérisés et se sentent de plus en plus seuls. C’est sur cet axe là qu’il faut agir.

- Quel est, donc, votre projet pour cette nouvelle mandature ?
- Le projet se dessine autour de grands axes. D'abord, l’accession à la propriété pour les Portovecchiais et un Pass location pour les jeunes en CDD ou CDI qui ont des difficultés à se loger à cause d’une  économie de résidence qui s’est mise en place dans tout l’Extrême-Sud. Le prix du foncier est très cher, il est sans commune mesure avec le coût de la vie et le salaire moyen des gens. Nous voulons aussi mettre en place au niveau municipal des circuits courts de l’agriculteur au citoyen avec la création d’une régie agricole pour fournir les cantines. Egalement, des jardins collectifs pour favoriser le vivre ensemble et remettre en culture les terrains qui sont sur la commune et parfois même en ville. Nous voulons prendre en compte les personnes âgées ou handicapées, mais aussi la condition animale. Tout cela répond à une demande sociale. Nous devons aussi répondre au changement climatique, qui se traduit par des incendies, à travers un plan municipal de réaction.  Créativité, culture et éducation sont, enfin, la base de tout le reste. A Porto-Vecchio, deux jeunes sur trois arrêtent leurs études à 18 ans, c'est un grave problème !

- Quelle sera votre priorité, si vous êtes élu ?
- La priorité sera de remettre véritablement les choses à plat en faisant un audit sur la situation globale. On ne peut rien engager tant que, par exemple, on n'a pas un état des lieux de l’assainissement. La station d’épuration a plus de 30 ans, elle est aujourd’hui obsolète, nous avons de graves problèmes de pollution. Tout ce que l'on veut faire derrière est conditionné par la situation réelle que nous ne connaissons pas. Nous voulons associer le citoyen, créer des comités de quartier pour que les gens puissent s’organiser et partager l’information montante et descendante. Nous ne faisons pas de promesses, nous n’allons pas nous engager sur des choses que nous ne pourrons pas tenir. L’idée, c’est de ne pas mentir aux gens et d’avancer avec sincérité.

- Quel score comptez-vous obtenir au 1er tour ?
- Celui que les citoyens m’accorderont. 

- Que ferez-vous pour le 2nd tour ? Avez-vous déjà discuté d’éventuelles alliances ?
- Nous nous maintiendrons dans la mesure où nous pensons avoir un accueil populaire important. J’avais précisé que l’union ne pouvait se faire qu’au premier tour, dans la transparence et le projet. Nous avions, auparavant, discuté d’éventuelles alliance avec Jean-Christophe Angelini, mais les discussions ont été très courtes. Ce dernier, en se présentant le 8 novembre, a entériné le fait qu’il n’y aurait pas d’accord au second tour.

- Pensez-vous gagner ?
- Si je pars au combat, c’est pour gagner, je ne pars pas pour figurer. C’est un combat démocratique et les gens voteront en fonction de leurs convictions et du candidat qui leur semble le meilleur.